• Etienne Brulé, explorateur français du nouveau monde

    en 1592 à Champigny-sur-Marne près de Paris, Etienne Brulé prit le bateau pour les colonies d'Amérique à l' âge de 16 ans. En 1610, Samuel Champlain qui l'employait l' envoya parmi les indiens Hurons afin qu'il apprenne les coutumes et le langage des indiens, ainsi que la géographie de ce territoire. Brulé vécu donc avec les indiens Hurons. En 1612, il les accompagna en expédition jusqu'à Georgian Bay sur le lac Huron.
    La même année il y emmena Samuel Champlain, sur le chemin du retour ils découvrirent le lac Ontario. Etienne Brulé était un excellent scout et un très bon pisteur. Il fit maintes expéditions en territoire indien pour le compte de Samuel Champlain.

    Library and Archives Canada, C-002771 Public Domain
    Les voyageurs, Library and Archives Canada, Public Domain
    Il avait appris à survivre dans ces contrées sauvages grâce aux indiens. En 1618, il fut fait prisonnier et torturé par les Iroquois mais réussit à s' échapper. Il vécut à nouveau avec les Hurons. Il fut sans doute le premier européen à voir les Grands Lacs, partant en expédition avec ses amis les Hurons. Il vécu pendant près de 20 ans avec les indiens, une vie semble t-il assez dissolue. Ce fut une grosse déception pour Champlain quand son meilleur scout le quitta pour s' installer avec les indiens. Quand les anglais conquirent Québec en 1629, il fut dit que Brulé avait fournit des informations aux anglais. Brulé fut alors considéré comme un traître. Quelques années plus tard, en 1632 Brulé fut tué au cours d'une querelle avec les Hurons.
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  • XVIe-XXIe siècles

    De la Nouvelle-France au Québec

     

     
     
     

    La Nouvelle-France doit son nom à l'explorateur Verrazano qui a découvert la région en 1524.

    Dix ans plus tard, Jacques Cartier entame une série de trois expéditions qui lui permet de reconnaître la région et d'en prendre possession au nom du roi François 1er. Il donne au fleuve qui le traverse le nom de Saint-Laurent et au pays le nom de Canada, d'après le mot indien qui désigne un village.

    André Larané.
    Le Québec aujourd'hui

    Le Québec, ultime avatar de la Nouvelle-France, est aujourd'hui l'une des dix provinces du Canada. Elle recense 7,5 millions d'habitants sur 1,6 million de km2 (trois fois la superficie de la France).

    La plus grande partie de la population vit sur les bords du Saint-Laurent et la moitié autour de Montréal, une métropole vivante et cosmopolite, avec une importante minorité anglophone.

    Une colonie mal aimée

    L'absence d'or et de diamants ainsi que l'impossibilité de cultures spéculatives détournent le roi de la Nouvelle-France. Il n'y a guère que quelques aventuriers pour se hasarder à faire le commerce des fourrures avec les Indiens du cru.

    L'exploration est reprise sous les règnes d'Henri IV et de Louis XIII par un hardi aventurier, Samuel de Champlain, lequel traversera 21 fois l'Atlantique ! Champlain fonde la ville de Québec. Il mérite amplement le surnom de «Père de la Nouvelle-France».

    En 1627, la Nouvelle-France est concédée par Richelieu à une société par actions : la Compagnie des Cent-Associés. Mais en 1663, à la demande des élites locales, Louis XIV dissout la compagnie et réorganise la colonie sur le modèle d'une province avec un gouverneur général qui représente le roi et dirige les affaires militaires ainsi qu'un intendant, qui a en pratique le rôle le plus important car il dirige la justice, l'intérieur et même les finances publiques, et un évêque. Le monopole du commerce est concédé à une Compagnie des Indes occidentales. Quant aux terres, elles sont attribuées à des seigneurs, à charge pour eux de les peupler.

    Sous l'impulsion du premier intendant, Jean Talon, la Nouvelle-France, en panne depuis les désillusions de Jacques Cartier, connaît un rapide développement économique, fondé sur l'agriculture mais aussi la pêche à la morue autour de Terre-Neuve et surtout la pelleterie (commerce des peaux).

    Premier essor

    Les paysans, au nombre de quelques milliers, se cantonnent sur les berges du Saint-Laurent, qu'ils défrichent et mettent en culture sous la tutelle de leurs curés et de leurs seigneurs.

    Des aventuriers s'enfoncent par ailleurs dans les forêts. Ces trappeurs nouent des contacts avec les Indiens, en particulier les Algonquins nomades. Ils leur achètent des fourrures, un sous-produit que méprisent les Indiens mais qu'apprécient au plus haut point les élégants et élégantes de Paris. Ils leur vendent en échange de la quincaillerie en cuivre ou en fer dont les Indiens tirent de précieux outils, ainsi que des fusils qui remplacent avec profit les arcs traditionnels et des perles de verre, très prisées car elles se substituent à la monnaie traditionnelle à base de coquillages marins.

    Ces relations entre Français et Indiens, fondées sur l'échange économique, débouchent parfois sur des unions. Ainsi naît une population métisse très habile au commerce des fourrures, «l'or de la Nouvelle-France». Rien à voir avec les pratiques des colonies anglaises voisines : les Européens de ces colonies se vouent avant toute chose à la mise en culture des terres et n'attendent rien des Indiens, sinon qu'ils leur cèdent des territoires, le plus souvent par la transaction à l'amiable, parfois par la guerre.

    Mais les Anglais ne restent pas indifférents aux fourrures du grand Nord. En vue d'en faire commerce eux-mêmes, ils créent dès 1670, à Londres, la Compagnie des aventuriers d'Angleterre, plus connue sous le nom de Compagnie de la baie d'Hudson (cette grande baie se situe au nord-ouest de la Nouvelle-France).

    Rivalité franco-anglaise

    Au cours du XVIIIe siècle, la Nouvelle-France se développe à vitesse lente, sans apport migratoire, forte seulement de la fécondité de ses habitantes, au contraire des colonies anglaises voisines. Tandis que 70 à 80% du commerce de la Nouvelle-France sont orientés vers la métropole, les colonies anglaises commercent entre elles à 80%, preuve de leur dynamisme propre.

    Dans cette conjoncture, plutôt défavorable à la France, l'Amérique du nord est atteinte par la rivalité entre Français et Anglais... Cette rivalité ne va cesser de croître, les uns et les autres souhaitant s'approprier le commerce des fourrures mais aussi se réserver la colonisation des grandes étendues à l'ouest du continent.

    Chacun recherche l'alliance avec les Indiens. Après la paix de Ryswick entre la France et l'Angleterre (1697), le gouverneur Frontenac amorce un rapprochement avec les Cinq-Nations iroquoises jusque-là alliées des Anglais. Son successeur Callière conclut la Grande Paix en 1701. Cette alliance va durer jusqu'au milieu du siècle. Ensuite, les Iroquois, prenant acte de la supériorité démographique des Anglais, vont rentrer peu à peu dans leur orbite...

    La Grande Paix de Montréal (1701)

    La rivalité franco-anglaise débouche sur la guerre de Sept Ans (1756-1763), que les Anglais dénomment «French and Indian War» (la guerre contre les Français et les Indiens). C'est le principal conflit du XVIIIe siècle.

    La guerre de Sept Ans

    Les hostilités débutent dans les territoires encore vierges du bassin du Mississipi deux ans avant la déclaration de guerre officielle. La mort d'un officier français à Fort-Duquesne, le 28 mai 1754, entraîne riposte et contre-riposte. Au final, faute de l'emporter sur terre, Londres ordonne la saisie de 300 navires de commerce français partout dans le monde... et, par mesure de précaution, ordonne la déportation des Acadiens francophones de sa colonie de Nouvelle-Écosse.

    La guerre générale devient dès lors inéluctable. Cette guerre va se dérouler sur tous les continents. Les Anglais, qui tirent de plus en plus de ressources du commerce avec leurs établissements d'outre-mer, vont en effet faire en sorte d'éliminer leurs concurrents français d'Amérique du Nord et des Indes.

    En Amérique du nord, au début des hostilités, les Français compensent leur infériorité numérique en pratiquant la «petite guerre» à l'image de leurs alliés indiens : ils lancent des attaques brèves, limitées et inopinées de façon à décontenancer l'adversaire. Mais cette guérilla s'épuise face à des effectifs ennemis sans cesse croissants.

    Le marquis de Montcalm, tout juste débarqué de France, prend le commandement des opérations mais il ne dispose que de 6.800 soldats. Les Anglo-Américains en viennent à aligner quant à eux 40.000 hommes dont 23.000 soldats de métier et le reste de miliciens. Ils lancent trois attaques contre la Nouvelle-France : l'une à l'ouest, dirigée contre Fort-Duquesne, l'autre au centre vers Montréal, la troisième à l'est vers la forteresse de Louisbourg et Québec. Montcalm repousse les 15.000 soldats qui se dirigent vers Montréal. Mais il ne peut empêcher la chute de Fort-Duquesne, rebaptisé Pittsburgh en l'honneur du Premier ministre anglais, ni celle de Louisbourg, contrainte à la reddition le 26 juillet suivant par le major général Wolfe.

    L'année suivante, dans la nuit du 12 au 13 septembre 1759, ce dernier occupe avec 4.800 hommes les plaines d'Abraham, une prairie qui longe les fortifications de Québec. Montcalm accourt sans attendre les renforts. L'affrontement se déroule «à l'européenne», prenant de court les Canadiens et les miliciens français, fauchés par une salve de fusils. Montcalm est mortellement blessé (de même que son adversaire) et les Anglais entrent peu après dans la ville de Québec. Un an plus tard, c'est au tour de Montréal de se rendre.

    Difficile compromis

    Cédée à l'Angleterre par le traité de Paris et rebaptisée «Province of Quebec», la Nouvelle-France voit son identité compromise par la poussée anglophone. Elle va être sauvée paradoxalement par l'insurrection des Treize Colonies anglaises. Pour y faire face, le roi d'Angleterre choisit de s'appuyer sur les élites québécoises, plus dociles que leurs homologues anglophones des Treize Colonies.

    Par l'Acte de Québec de 1774, il quadruple le territoire de la province, garantit les droits et l'autonomie de l'Église catholique, reconnaît le régime seigneurial et le droit civil hérités de l'ancien régime français. Mais l'indépendance des États-Unis et l'afflux au Canada de dizaines de milliers de colons loyalistes anglophones change une nouvelle fois la donne. L'Acte constitutionnel du 10 juin 1791 fait une place aux nouveaux-venus en créant, en lieu et place de la Province of Quebec, une colonie du Bas-Canada à majorité francophone et une colonie du Haut-Canada à majorité anglophone.

    Échec de la rébellion patriote

    Au début du XIXe siècle, en concomitance avec la flambée des nationalismes (indépendance de la Belgique, de la Grèce, des colonies sud-américaines...), certains Québécois commencent à songer à une émancipation politique de leur province. Parmi eux Louis-Joseph Papineau, qui fonde le parti Patriote. Empêchés de s'exprimer au Parlement de Québec où ils se heurtent à l'opposition des Loyaux, partisans du statu quo, les Patriotes en viennent à se soulever en 1837 et 1838. La répression est sévère. Douze d'entre eux sont pendus devant la prison Au-pied-du-courant, à Montréal.

    Londres, en vue de prévenir une nouvelle rébellion, décide le 23 juillet 1840, par un Acte d'Union, de réunir le Haut et le Bas-Canada en une seule colonie, simplement appelée Canada, avec l'espoir sous-jacent que les francophones seront à terme noyés au milieu des anglophones.

    L'échec des Patriotes amène la bourgeoisie francophone à se replier sur des positions conservatrices. Louis-Hippolyte La Fontaine, de concert avec le réformateur anglophone Robert Baldwin, arrache à Londres une pleine autonomie de la colonie.

    Émergence d'une nation bilingue

    Le 1er juillet 1867, enfin, naît le Canada sous sa forme actuelle. Ce jour-là, la reine Victoria signe l'Acte de l'Amérique du nord britannique par lequel est créée la Confédération canadienne. Les deux anciennes provinces canadiennes du Haut et du Bas-Canada réapparaissent sous la dénomination respective d'Ontario et de Québec (à ne pas confondre avec la ville fondée par Samuel de Champlain). Elles sont par ailleurs réunies à deux autres colonies britanniques : le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. L'ensemble est représenté par un Parlement fédéral à Ottawa. En souvenir de cet événement majeur, le 1er juillet est devenu fête nationale du Canada.

    De 1936 à 1959, le gouvernement du Québec est assuré presque sans interruption par le chef du parti de l'Union nationale, Maurice Duplessis. Conservateur, il renforce l'autorité de l'Église et s'en prend aux mouvements syndicaux comme aux partis suspects de collusion avec les communistes. Il dote la province du drapeau fleurdelisé. Il encourage aussi les investissements étrangers, ce qui permet à la province de s'industrialiser à grandes enjambées.

    À cette période, qualifiée de «grande noirceur» par l'opposition libérale, succède une révolution tranquille illustrée par la grande Exposition universelle de Montréal (1967) mais troublée par la montée des souverainistes du parti Québécois de René Lévesque, partisans de l'indépendance de la province. La «Crise d'octobre», en 1970, porte à son comble la crise politique.

    L'accession de René Lévesque au poste de Premier ministre (1976) et l'échec du premier référendum sur l'indépendance (1980) entraînent un recul des souverainistes.

    Avec l'effondrement de la fécondité et l'arrivée en masse d'immigrés de tous pays, la Province du Québec est en train d'effectuer une mue sans précédent. Il est à souhaiter que son particularisme linguistique et son histoire l'aident à conserver une identité attachante, à mi-chemin de l'Europe et de l'Amérique anglo-saxonne.

      

      sources : histoire de la Nouvelle France.

     

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    Samuel de Champlain
    1570 à Brouage - 25 décembre 1635 à Québec (Canada)

    Né dans une famille de marins de Brouage, près de La Rochelle, d'un naturel hardi et passionné, Samuel de Champlain fait un premier voyage en Amérique du Sud et suggère (déjà) le creusement d'un canal dans l'isthme centre-américain. Puis il explore en 1603 la côte nord-américaine aux côtés d'Aymar de Chaste, premier gouverneur de la «Nouvelle-France», une colonie encore à l'état de projet. En 1604, de retour dans le Nouveau Monde, il tente sans succès de créer un établissement permanent dans la vallée d'Annapolis, en Acadie. Il regagne brièvement la France et publie Des Sauvages.

    Lorsqu'il revient en Nouvelle-France quatre ans plus tard, Champlain jette cette fois son dévolu sur la vallée du fleuve Saint-Laurent. Il repère un promontoire boisé auquel les Indiens du cru donnent le nom de Québec, en un lieu où le fleuve se rétrécit. Là, il fonde un comptoir, l'«Abitation de Québec», à l'origine de l'actuelle capitale administrative de la Belle Province.

    Samuel de Champlain poursuit l'exploration du pays et accomplit plusieurs voyages en France. Mais il n'oublie jamais sa colonie de Québec, dont il est nommé lieutenant-gouverneur par le duc de Montmorency en 1619. Il meurt à Québec le 25 décembre 1635, à l'âge de 65 ans, tandis que gouvernent en France Louis XIII et son ministre Richelieu. Sa ténacité et sa réussite lui valent d'être surnommé le «Père de la Nouvelle-France».

      
      
      
      
    Explorateur passionné
     

    Né 38 ans plus tôt près de La Rochelle, Samuel de Champlain explore en 1603 la côte nord-américaine avec Aymar de Chaste, premier gouverneur de la «Nouvelle-France», une colonie encore à l'état de projet.

     

    En 1604, de retour dans le Nouveau Monde, il tente sans succès de créer un établissement permanent dans la vallée d'Annapolis, en Acadie. Il regagne brièvement la France et publie Des Sauvages.

     

    Lorsqu'il revient en Nouvelle-France quatre ans plus tard, Champlain jette cette fois son dévolu sur la vallée du fleuve Saint-Laurent. Il repère un promontoire boisé auquel les Indiens du cru donnent le nom de Québec, en un lieu où le fleuve se rétrécit.

     

    Là, il fonde un comptoir, l'«Abitation de Québec», à l'origine de l'actuelle capitale administrative de la Belle Province. Samuel de Champlain veut y attirer les Indiens Montagnais, Hurons et Algonquins et en faire un établissement permanent pour la traite des fourrures.

     
    Modestes débuts
     

    L'Abitation comporte simplement trois maisons en bois à deux étages disposées en U autour d'une cour fermée, et un magasin d'un étage sur une cave. Elle abrite 28 hommes. Dès le début, des frictions surgissent entre ceux-ci. Là-dessus arrive l'hiver et avec lui le scorbut et la dysenterie. La maladie fauche 16 des 24 Français restés à Québec.

     

    Commme si cela ne suffisait pas, Champlain est obligé de s'impliquer dans les guerres indiennes. Puis il poursuit l'exploration du pays et accomplit plusieurs voyages en France (il aura traversé au total 21 fois l'Atlantique, un record pour l'époque). Mais il n'oublie jamais sa colonie de Québec, dont il est nommé lieutenant-gouverneur par le duc de Montmorency en 1619.

     

    Il meurt à Québec le 25 décembre 1635, à l'âge de 65 ans, tandis que gouvernent en France Louis XIII et son ministre Richelieu. Sa ténacité et sa réussite lui valent d'être surnommé le «Père de la Nouvelle-France».

     

      Samuel de Champlain est le fondateur de la colonie française au Canada, né en 1567, mort le 25 décembre 1635. D'après la biographie saintongeoise, Champlain naquit en 1567 à Brouage (Charente Maritime), d'un père capitaine de marine. Le prénom de Samuel qui lui fut donné laisse à supposer que sa famille professait à cette époque la religion réformée. Il entra d'abord dans l'armée et figura en qualité de maréchal des logis dans les troupes du maréchal d'Aumont qui occupaient la Bretagne. En 1598, après la pacification complète de la province, elles furent licenciées, et Champlain demeura sans emploi. C'est alors qu'il se mit momentanément sous les ordres d'un de ses oncles, au service de l'Espagne. En 1599, il fit un voyage au Mexique dont il a tenu un journal détaillé; Brief discours des choses les plus remarquables que Samuel Champlain a reconnues aux Indes occidentales. Ce séjour en Amérique se prolongea jusqu'en 1601, et détermina probablement sa vocation d'explorateur. 

    Champlain est de retour en France en 1602. Henri IV apprend à l'apprécier et le pensionne. Le commandeur de Chaste, qui obtient après la mort de Chauvin le privilège de la Nouvelle-France, propose à Champlain de l'y envoyer. Il s'embarque avec Pontgravé à Honfleur, et, après une traversée de neuf semaines (mars à mai 1603), prend terre à Tadoussac. Il entre en rapport avec les Amérindiens, et, dès le premier moment, semble avoir résolument embrassé le parti des Algonquins contre les Iroquois. Après avoir poussé sur un bateau léger jusqu'au saut Saint-Louis, Champlain revient en France. M. de Chaste était mort; mais M. de Monts, son successeur, ne voulut pas se séparer d'un pareil auxiliaire. En 1604, ils explorèrent ensemble la côte des Etchemins, c.-à-d. le littoral de la Nouvelle-Angleterre jusqu'au cap Cod. Ils s'établirent d'abord à l'embouchure de la rivière Sainte-Croix, et enfin, l'année suivante en Acadie, à Port-Royal (aujourd'hui Annapolis, Nouvelle-Écosse), 1605. 

    Cependant, les Basques et les Bretons, qui se prétendaient ruinés par le privilège de M. de Monts, l'avaient fait révoquer. Champlain revint en Europe, et lorsque le monopole de la traite eut été de nouveau concédé à son protecteur, il lui proposa de renoncer à l'Acadie et de s'établir sur le Saint-Laurent, d'où l'on pourrait facilement pénétrer dans l'intérieur du continent. De Monts se laissa persuader, et en juillet 1608, Champlain, qu'il avait honoré de sa lieutenance, débarquait à Québec.

    « Je cherchai, nous dit-il, un lieu propre pour notre habitation, mais je n'en pus trouver de plus commode, ni de mieux situé que la pointe de Québec, ainsi appelée des sauvages, laquelle était remplie de noyers. »

    Fichier:CW Jefferys The Order of Good Cheer.jpg
    Samuel Champlain (1567-1635). 

    Il se fixe donc à Québec. Malheureusement le premier hivernage fut particulièrement pénible, et le scorbut enleva vingt de ses compagnons. Au printemps, il se joignit à une troupe d'Algonquins et Hurons qui partaient en guerre contre les Iroquois, et découvrit le lac qui porte son nom. Le 29 juillet, on rencontre l'ennemi, Champlain fait merveille avec son arquebuse et décide de la victoire. Après un court séjour en France, il se remet en campagne avec, les Montagnais; les Iroquois sont encore vaincus. En 1610, il apprend la mort de Henri IV et les troubles survenus à Brouage, il repasse l'Océan. C'est alors qu'il conclut un mariage assez extraordinaire avec une enfant de douze ans, Hélène Boullé. En 1614, il passe quelques mois en Amérique; en 1612, est nommé lieutenant du comte de Soissons, et après la mort prématurée de ce dernier, du prince de Condé, auxquels la reine avait concédé le gouvernement de la Nouvelle-France. 

    En 1613, Champlain éprouve une vive déception. Un Français, Nicolas de Vignau, avait assuré que le lac où l'Outaouais prenait sa source se déchargeait dans la mer du Nord; Jeannin, Sillery et Brissac avaient décidé que Champlain vérifierait la chose en personne. Au printemps, il remonta la grande rivière jusqu'à l'île des Allumettes sans résultat, et de Vignau fut obligé d'avouer sa supercherie. Une puissante compagnie commerciale s'était enfin formée pour l'exploitation de l'Amérique française et les principaux marchands de Dieppe, de Rouen et de Malo en faisaient partie; elle confia ses intérêts à Champlain. Celui-ci se préoccupait des intérêts religieux de la colonie, et s'adressait aux Récollets pour la conversion des indigènes. En 1615, il emmena avec lui le père Jamay, le père Dolbeau, le père Le Caron et le frère du Plessis.

    Fondation de Québec par Samuel Champlain en 1608.

    C'est l'époque la plus féconde en découvertes. Champlain remonte une seconde fois la rivière des Outaouais, découvre le lac Nipissingue, la baie Géorgienne, le lac Simcoe, et traverse le lac des Entonoronons qui fut plus tard le lac Ontario. Il recommence la lutte contre les Iroquois, échoue devant un de leurs forts, est même blessé, et passe l'hiver au pays des Hurons. A la belle saison, il revient à Québec et augmente les fortifications de la place. En 1617 et 1618 il est en France; en 1619, il ramène quatre-vingts colons. En 1620, le duc de Montmorency qui a remplacé Condé le confirme dans sa lieutenance. Cette fois, il retourne à Québec avec sa jeune femme qui devait y séjourner quatre ans. Champlain fait travailler à l'habitation, au fort et au château Saint-Louis, et s'allie étroitement avec les Montagnais. A Montmorency a succédé le duc de Ventadour sans que la situation de Champlain soit modifiée. Il essaie de réconcilier les Iroquois et les Algonquins, non sans espérance de succès, mais une dernière épreuve plus terrible que les précédentes lui était réservée.

    En 1628, la guerre éclatait entre la France et l'Angleterre appelée à la rescousse par les rebelles Rochelois. David, Louis et Thomas Kertk, nés à Dieppe d'un père écossais et d'une mère française, se chargèrent de détruire les établissements Français au Canada. Le 10 juillet, leur flotte parut devant Québec, et se retira devant l'héroïque attitude de Champlain, Ils revinrent l'année suivante. Cette fois la petite colonie qui ne recevait plus de secours et qui était épuisée par la famine, n'était pas à même de leur opposer la moindre résistance. Le 19 juillet 1629, Champlain capitula; il fut transporté à Londres et de là en France. Depuis que les Anglais avaient pris possession de Québec, les jours lui semblaient des mois, pour nous servir de ses propres expressions. Il agit auprès de Richelieu avec tant d'énergie, qu'à la paix de Saint-Germain (1632) la cour de France exigea la rétrocession du Canada. Richelieu fit mieux, il organisa pour l'exploitation de l'Amérique française une puissante compagnie, la compagnie des Cent associés. Champlain en fut tout naturellement le représentant, et en 1632, il revint à Québec avec deux cents personnes tant marins que colons. La colonie française était définitivement fondée. Les Jésuites prenaient en main l'oeuvre de conversion des Amérindiens, et Champlain créait en amont de Québec le poste de Trois-Rivières. (Émile Salone).

     

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    Durant les quelques cent ans qui précédèrent 1763, la France, l'Angleterre furent à peu près constamment en guerre en Europe. Les hostilités émigrèrent avec les colons sur le nouveau Continent : conflits territoriaux, rivalités de monopoles des fourrures ne cessèrent d'opposer Français et Anglais. En 1670 les Anglais fondent la fameuse "Compagnie des Gentlemen aventuriers de la Baie d'Hudson", lesquels gentlemen entrèrent en compétition ouverte avec les trafiquants français pour le commerce des peaux avec les indiens, tant à l'intérieur des terres que le long des cours d'eau de l'est.

    le troc.jpg

    Les Iroquois campés sur leurs positions stratégiques au bord de l'Ontario, entretenaient des relations amicales avec les marchands anglais, tandis que les tribus des lacs supérieurs commerçaient surtout avec les Français. Les "coureurs des bois" encouragèrent leurs alliés à entreprendre des raids sur les postes de la nouvelle Angleterre et les Anglais, en représailles, faisaient attaquer ceux de l'Acadie. C'est ainsi que les forts de la Baie d'Hudson furent pris et repris comme le furent les petits postes de l'intérieur.

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    expédition de la Baie d'Hudson
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    Prise d'un fort Anglais

    Tandis que les rivalités croissaient en violence, les "coureurs des bois" des deux camps finissaient par adopter les habitudes et les usages de leurs alliés Indiens. Ils portaient mocassins et bonnets de fourrure, leggins et vestes de peaux et s'enduisaient la figure de graisse et d'ingrédients colorés pour se protéger des moustiques et des taons.

    Trappeur.JPG

    Nombre d'entre eux vivaient en permanence dans les campements des tribus amies, n'en sortant qu'à l'été pour aller vendre leurs fourrures à Montréal.

     

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    Cette dernière chanson date de cette époque de "fraternisation" : un vieux Peau-Rouge raconte à un voyageur qui s'enquiert des nouvelles d'un compagnon, que son ami est mort dans les bois et que les indiens l'ont enterré avec tous les honneurs funèbres. Le refrain apparemment sans signification, parodie un dialecte indien.

     


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    SOURCES : http://maminie.blog50.com/histoire

     

     

     

    Fin de la première partie ....

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  • Tandis que les missionnaires Jésuites tentaient de convertir les Indiens au christianisme, les marchands de fourrures étendaient leur rayon d'action vers l'intérieur du continent.

    traite des fourrures au canada.jpg

    Quelquefois ils joignaient leurs efforts et c'est ainsi qu'ensemble, le Père Marquette et Louis Jolliet un explorateur canadien

    le père Marquette.jpg
    Le père Marquette
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    statue de Louis Jolliet
     découvrirent le Mississipi et en descendirent le cours jusqu'à la jonction de l'Arkansas.
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    JOLLIET ET MARQUETTE.jpg

    A son tour, Robert Cavelier de la Salle

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    reprit l'exploration du fleuve géant jusqu'à son embouchure, permettant ainsi à la France de proclamer ses droits sur la Nouvelle-Orléans.

    La Salles Expedition to Louisiana.jpg
    expédition de Cavelier de La Salle en Louisiane

    Plus tard, La Verendry et ses trois fils,

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    Les frères La Verendry

    pour les besoins de leur commerce de fourrures, s'enfoncèrent toujours plus à l'ouest, dans les régions qui formèrent plus tard le Manitoba et le Saskatchewan.

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    Expédition La Verendry
    Trajet de la Verandry.jpg

    Dès sa naissance, le commerce des fourrures en Nouvelle-France fut officiellement reconnu comme le monopole de "la Compagnie des cent" laquelle obtint la reconnaissance légale en 1627

    Compagnie des Cent.jpg

    contre l'engagement de fournir les moyens d'établissement à quatre mille colons dans un délai de quinze ans.

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    Cependant les profits considérables récoltés dans le trafic des peaux poussèrent nombre de nouveaux émigrants à se lancer dans la vie aventureuse des "coureurs des bois".

    commerce des fourrures ....jpg

    Chaque année, des centaines de colons abandonnaient leur ferme pour chercher fortune comme chasseurs et trappeurs d'animaux à fourrure.

    coureurs de bois 2.jpg

    Au printemps, ils descendaient à Montréal en canoës ou en bateaux, chargés des prises de l'année. La cargaison vendue, ils achetaient de nouvelles provisions, renouvelaient leur matériel et repartaient vers l'intérieur des terres.

    la saga des indiens blancs.jpg

    Tout en pagayant pour remonter les rivières, les trappeurs chantaient de vieilles chansons françaises qu'ils avaient transplantées sur le nouveau continent. Avec eux naquirent les premiers refrains spécifiquement canadiens. Témoin ce "Petit rocher" complainte d'un trappeur mourant et composée au début du XVIIIe siècle par un certain Cadieux, authentique "coureur des bois".


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    D'après la légende, Cadieux aurait été un intrépide voyageur et chasseur, connu dans toute la région du Saint-Laurent. Une année qu'il chassait le long de l'Ottawa, il avait installé sa femme et ses enfant dans un camp proche des chutes de cette rivière et connues sous le nom de "cataractes du grand Calumet". En rentrant un soir il aperçoit le camp cerné par une bande d'Iroquois. Aussitôt il charge femme et enfants dans un canoë et les lance dans le tourbillon du rapide. A la grâce de dieu ! Il les rejoindra plus tard ... Pour le moment, il reste sur place afin de détourner l'attention des Indiens. Finalement et miraculeusement, l'équipage parvient à atteindre un poste français. Mais une fois les Iroquois repartis et quand une équipe de secours parti à la recherche de Cadieux, on retrouva son corps dans une tombe peu profonde, apparemment creusée de ses mains. Près de lui, une feuille d'écorce de bouleau portait, écrites en lettres de sang, les paroles de cette chanson.

     
     
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    Les missionnaires furent intimement liés, au même titre que les explorateurs et les agents de compagnies commerciales, au développement de l'influence française au Nouveau Monde. La première mission permanente s'établit en 1615 avec une communauté réduite des frères de Recollet. 10 ans plus tard les premiers jésuites débarquaient. La plus active des missions jésuites fut celle de Huronia,

    HURONIA.jpg

    entre le lac Simcoe et la baie de Georgie. La maison mère était à Fort Sainte Marie, bâti sur la Wye River près de Midland en 1639. Rayonnant autour d'elle se développe un groupe de missions filiales : Saint Jean, Saint Louis, Saint Ignace et Saint Joseph, dans le voisinage des villages hurons.

    Le plus fameux des pères jésuites de l'époque se nommait le père Jean de Brebeuf.

    jean de brebeuf.jpg

    Il passa 22 ans à évangéliser les Hurons,

    HURONS WENDAK.jpg
    Hurons Wendat
     

    apprenant leur langue, établissant une grammaire et un dictionnaire et traduisant le cathéchisme en huron.

    Dans ses efforts pour rendre l'histoire de Noël accessible à ses ouailles, le père Brébeuf écrivit le premier Noël canadien, sur l'air d'un Noël français du siècle précédent, il interprétait la Nativité en termes que tout Indien pouvait comprendre : Jésus devenait le "Grand Esprit" et les mages, les trois chefs. Ses couplets furent probablement chantés à toutes les cérémonies de fin d'année et ce, jusqu'au évènements tragiques de 1649.

    Cette année là une troupe d'iroquois attaqua Huronie par surprise, tuant ou enlevant les hurons et détruisant tous les bâtiments des missions.

    tortures indiennes.jpg

    Les Pères Brebeuf et Lalement refusèrent d'abandonner leurs ouailles, ils furent capturés et tués après de longues heures de sauvage torture.

    Martyrs canadiens.gif

    Quelques hurons réussirent à s'échapper pour se réfugier à Lorette près de Québec et c'est là que vivent encore leurs descendants.

    Groupe_Huron-Wendat_Wendake_1880.jpg

    Ils n'oublièrent pas le Noël du Père Brebeuf et vers 1780, un autre jésuite, le Père Villeneuve les entendit le chanter et en releva les paroles. Traduit en Français sous le titre "jésus est né" il est encore chanté au Québec.

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    (à suivre )SOURCES : http://maminie.blog50.com/histoireO'CANADA - 1

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  •  - 3

    Pendant plus de soixante ans, après les expéditions de Cartier, la France se désinteressa du Canada. Il fallut attendre 1603 et l'arrivée de Samuel de Champlain

    Samuel de champlain.jpg
    Fichier:Samuel de Champlain arrive à Québec - George Agnew Reid - 1909.jpg
     
    arrivée de Samuel de Champlain à Québec

    pour que fut fondé le premier établisssement français. L'année suivant son premier voyage de reconnaissance, Champlain débarquait une compagnie conduite par le Sieur de Mons, reconnu par le roi Lieutenant Général de l'Acadie (devenue la nouvelle Ecosse et le nouveau Brunswick). Les hommes passèrent leur premier hiver sur une île de la rivière Saint-Croix, puis traversèrent la baie de Fundy pour s'établir à Port Royal, à l'emplacement de ce qui est maintenant le Bassin d'Annapolis. ce fut là le premier établissement de la côte Atlantique. deux ans plus tard les Anglais fondaient Jamestown en Virginie.

    Pour maintenir le moral des nouveaux "coloniaux" Champlain fonda avec un jeune avocat nommé Marc Lescarbot "l'ordre du Bon temps".

    L'ordre du Bon temps.jpg

    Outre les plaisirs de la table, l'ordre du Bon temps pourvoyait aux distractions de la compagnie. On jouait des pièces, on chantait des chansons, de vieilles chansons de France naturellement et particulièrement "vive les matelots".


    podcast

    En 1608, Champlain décida de fonder un nouvel établissement autour de québec considérée comme la base stratégique et point de départ des expéditions ultérieures. L'année suivante il explora le richelieu, remontait jusqu'au lac Champlain mais il commit l'erreur de prendre le parti des Algonquins dans le conflit qui les opposait aux Iroquois : ainsi commença la longue période d'hostilité entre les Français et la puissante Ligue des Cinq Nations Indiennes.

    En 1613 Champlain remontait l'ottawa, doublait l'emplacement de l'actuelle capitale pour atteindre l'ile d'Allumette. En 1615 il reprenait son expédition sur l'Ottawa jusqu'à l'embouchure de la Mattawa et de là par de petites voies d'eau gagnait le lac Nipissing et descendait jusqu'à la baie de Géorgie. Il passa quelques temps dans les villages hurons où il forma une compagnie avec laquelle il s'aventura à l'Est jusqu'au lac Simcoe et dans la région qui s'étend maintenant du canal Trent à la baie de Quinte et le lac Ontaria.

    800px-Samuel_de_Champlain_Carte_geographique_de_la_Nouvelle_France.jpg
    Carte de la Nouvelle France dressée par Samuel de Champlain en 1612
     

    En 1616 il regagna le Québec qu'il ne quitta plus : Gouverneur de la colonie, son temps fut désormais consacré aux devoirs de sa charge.

    Au mois d'octobre 1635, Champlain fut frappé de paralysie. Il mourut le 25décembre 1635 ..

    (à suivre)
     O'CANADA - 1

      

    SOURCES : http://maminie.blog50.com/histoire

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  •  - 1

    Les Indiens qui ont pénétré en Amérique du Nord formaient de nombreuses tribus qui parlaient des langues différentes. Cependant leurs caractères physiques (cheveux noirs, raides et gros, yeux noirs, pommettes saillantes et teint brun rougeâtre) indiquent une incontestable origine commune. Les nombreuses tribus indiennes du Canada ont été classées en "familles" qui tiennent compte à la fois de la contrée où elles vivaient et du groupe linguistique auquel elles appartenaient.

    Numériser0005.jpg

    Dans les régions boisées du nord, juste au-dessous des territoires Eskimaux vivaient les Athabascans dont la tribu Chipewyan est la plus connue. ils s'abritaient dans des wigwans recouverts d'écorces de bouleau,

    wigwan en écorce de bouleau.jpgwigwam en forme de cone.jpg
     
     

    se déplaçaient en raquettes sur la neige et utilisaient des canoës pour les transports fluviaux.

    09 avec raquettes et toboggan - déplacements d'hiver.jpg

    Au sud des territoires athapascans, on trouvait les Algonquins qui occupaient une large zone s'étendant de l'atlantique aux Rocheuses.

    13 Chef de tribu Algonquin.jpg

    A l'ouest, les plus importantes tribus étaient les Blackfeets (Pieds noirs)

    14 indien Blackfeet aquarelle de Karl Bodmer.jpg
    aquarelle de Karl Bodmer
    17 chef Blackfeet aquarelle de Karl Bodmer.jpg
    aquarelle de Karl Bodmer

    et les Crees. C'étaient aussi des nomades, dont toute la vie dépendait en grande partie de la chasse au bison.

     

    15 indienne Cree aquarelle de Karl Bodmer.jpg
     
    aquarelle de Karl Bodmer

    Celui-ci leur fournissait la viande dont ils se nourrissaient et le cuir dont ils fabriquent vêtements, abris et même canoë.

    02 Chasse au bison - Charles M. Russell.jpg
    peinture de Charles M. Russell
    04 chasse au bison peinture de Frédéric Remington l.jpg
    peinture de Frédéric Remington

    Leurs "demeures" étaient les "tepees" constitués de branchages rassemblés en cône et recouvertes de de peaux de bisons.

    26 le teepe.jpg
    21 campement Sioux aquarelle de Karl Bodmer.jpg
    aquarelle de Karl Bodmer

    Comme moyens de transport, ils utilisaient toujours le rudimentaire travois, sorte de brancard tiré par des chiens et plus tard par des chevaux.

     

    american-indian-travois-.jpg

    Les Indiens de la côte ouest et ceux des montagnes comprenaient un certain nombre de tribus qui parlaient des langues différentes : les Haïda, les Kwakiautl, etc ... c'étaient des pêcheurs et des chasseurs qui vivaient dans des huttes de bois qu'ils abattaient et façonnaient avec des haches et des outils de pierre.

    La plus importante famille de l'Est étaiet celle des Iroquois, dont les Mohowks, les Oneidas, les Onondagas, les Senecas et Cayygas.

    06 Iroquois sur le sentier de la guerre.jpg
    un Iroquois
     

    Ils constituèrent une ligue connue sous le nom de Confédération des cinq nations. Ils vivaient sur les bords du Saint Laurent et de l'Ontario. Une autre tribu iroquoise, celle des Hurons, s'était établie entre le lac Simcoe et la baie de Georgia.

    07 camp au bord du lac Huron - wigwams en écorce de bouleaux et perches.jpg

    Ces tribus étaient composées d'agriculteurs, qui pratiquaient la culture du tabac, du maïs, des citrouilles, des courges et des melons et vivaient en communautés sédentaires. On dit des Iroquois qu'ils étaient "incontestablement la tribu indienne la plus distinguée qu'on pouvait trouver sur le continent américain".

    Des descendants des iroquois sont installés aujourd'hui le long de Grand River près de Brantford et à De Seronto sur la baie de Quinte dans l'Ontario et à Saint Régis et Caughnawaga au Québec.

    iroquois-couple.jpg

    C'est de cette dernière réserve sur la rive du Saint Laurent à environ dix milles à l'Ouest de Montréal, qu'Alain Mills a recueilli cette berceuse indienne.

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    Berceuse iroquoise
     

    podcast
     
    l'Iroquoise par la chorale V'là l'bon vent de Québec
     
     
     
     
                                                                               ..... LA SUITE....O'CANADA - 1
     

      

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  • Jacques Cartier

    Jaloux des richesses que l'Espagne et le Portugal retiraient de leurs colonies, François 1er nomma Jacques Cartier (1491-1557) à la tête d'une première expédition en 1534. Ce dernier devait découvrir de nouveaux territoires et fonder éventuellement un empire colonial. Lors de son premier voyage, Cartier planta à Gaspé, le 24 juillet 1534, une croix avec un écusson portant des fleurs de lys et, au-dessus, une inscription en français avec de grosses lettres: «VIVE LE ROY DE FRANCE». Lors de son second voyage (1535-1536), Cartier planta une autre croix à Stadaconé (près de Québec) avec cette inscription latine: «Franciscus primus Dei gratia Francorum rex regnat» (''François premier, par la grâce de Dieu, roi des Français, règne''), cette dernière inscription pouvant être lue par tout Européen de passage. Ensuite, il enleva le chef Donnacona, s’assurant ainsi d’avoir un témoin oculaire qui pourra raconter cette histoire à François 1er. Bien que ces découvertes soient inestimables, les voyages de Cartier au Canada (1534, 1535-1536, 1541-1542) se soldèrent, au point de vue de la colonisation, par des échecs, car au début du XVIIe siècle aucun Français n'était encore installé sur le territoire de la Nouvelle-France.

     

    Même si le navigateur français a échoué à fonder un établissement au Canada, il donna à la France des droits sur le territoire. Au plan linguistique, les voyages de Cartier contribuèrent à fixer très tôt la toponymie de l'est du Canada: les noms de lieu sont depuis cette époque ou français ou amérindiens. Cartier aura eu le mérite d'établir les bases de la cartographie canadienne et d'avoir découvert le grand axe fluvial – le Saint-Laurent – grâce auquel la Nouvelle-France pourra recouvrir, pour un temps, les trois quarts du continent nord-américain. En Acadie, certains toponymes français à l'origine deviendront plus tard anglais, soit après le traité d'Utrecht de 1713.

    Au sens strict, Jacques Cartier n'est pas le découvreur du Canada actuel, puisqu'il n'a pas parcouru le Nouveau-Brunswick, ni la Nouvelle-Écosse ni l'île du Prince-Édouard. En fait, Cartier fut le découvreur de la vallée du Saint-Laurent; il appellera le fleuve «rivière du Canada». Lors de ses voyages dans la vallée du Saint-Laurent, Cartier avait rencontré ceux que les anthropologues désigneront par les «Iroquoiens du Saint-Laurent» (ou «Iroquoiens laurentiens»), notamment à Stadaconé (Québec) et à Hochelaga (Montréal). Rappelons que c'est à Jacques Cartier qu'on doit le nom de Canada au pays: en entendant le mot iroquoien kana:ta, qui signifie «ville» ou «village», il crut que le terme désignait le pays tout entier. Cartier est l'auteur du premier Glossaire sur les langues amérindiennes au Canada; il est en annexe dans le Brief recit de la navigation faicte es ysles de Canada.

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  • La légende d'un peuple

     FRÉCHETTE, Louis.- La Légende d’un peuple. Poésies choisies. Première série. Avec une préface de Jules Claretie. Édition définitive, revue, corrigée et augmentée. Illustrations de Henri Julien. Montréal, Beauchemin, 1908. in-4° (26.2 cm) 370 p., ill. d’une pl. in-texte à pleine page, de 51 bandeaux et vignettes et de 20 culs-de-lampe par Henri-Julien. Reliure plein maroquin rouge vin, dos à quatre larges nerfs, filets droits et fleurs de lys dorées aux coiffes, plat. sup. orné d’un grand décor mosaïqué montrant un amérindien, un missionnaire, un soldat et un canon, les drapeaux français et anglais ainsi que le titre de l’ouvrage sur fond de chagrin, quadruple filets dorés entourant le décor. Tête dorée protégée d’un rebord de maroquin, tranches non rognées, large dentelle intérieure, couv. et dos conservés. (Reliure signée Edmond Fournier, vers 1930). Très bel état, sauf une réparation au ruban, p. 35. DOLQ I, 442-445. [ Troisième édition du principal recueil de vers du XIXe siècle canadien-français. Illustré par Henri Julien dans une reliure de maître. Edmond Fournier était le chef d’atelier de l’éditeur Beauchemin. Il forma Louis-Philippe Beaudoin, qui a été en 1922 le premier boursier québécois ayant étudié à l’École Estienne de Paris et ayant fondé l’École des Arts graphiques en 1942. Dans le numéro du 3 mai 1930 du Magazine illustré de La Presse (p. 23), on peut voir une reliure mosaïquée similaire par Fournier sur Les Anciens Canadiens de Philippe Aubert de Gaspé. À la France!
    Mère, je ne suis pas de ceux qui ont eu le bonheur d'être bercés sur tes genoux.
    Ce sont de bien lointains échos qui m 'ont familiarisé avec ton nom et ta gloire.
    Ta belle langue, j 'ai appris à la balbutier loin de toi.
    J'ose cependant, aujourd'hui, apporter une nouvelle page héroïque à ton histoire déjà si belle et si chevaleresque.
    Cette page est écrite plus avec le coeur qu 'avec la plume.
    (Louis Fréchette, Légende d'un peuple, 1887, Bibliothèque électronique du Québec, Jean-Yves Dupuis, 2002, Dédicace à la mère patrie, p. 6.)

    Cette dédicace de Louis Fréchette, ne nous fait-elle pas songer à l'envol du poète exilé, Victor Hugo, dans La légende des siècles: "Livre, qu'un vent t'emporte / En France où je suis né! / L'arbre déraciné / Donne sa feuille morte..." (Victor Hugo,
    La légende des siècles, 1859, préface).

    "La Légende d'un Peuple! Quel plus beau titre et quelle plus noble idée! Ce peuple canadien, dont le sang est le nôtre, le voici qui nous déroule, par la voix inspirée d'un de ses fils, les gloires, les sacrifices, les douleurs, les espérances de son histoire. - O notre histoire, écrin de perles ignorées! dit admirablement M. Fréchette. Et cet écrin, dont voici des joyaux historiques, c'est aussi notre histoire à nous, Français; oui, c'est l'histoire de nos pères morts, la richesse morale de nos frères vivants. La Légende d'un Peuple, c'est la légende de cette terre qui porta pour nom la Nouvelle France et qui l'a gardé, ce nom, comme un titre de fierté. Et, de Colomb à Riel, M. Louis Fréchette recueille pierre à pierre le collier des souvenirs." (Louis Fréchette, Légende d'un peuple, Préface par Jules Charletie, p. 8.)

    sources ; http://www.ph-ludwigsburg.de/html/2b-frnz-s-01/overmann/baf4/quebec/histoire/index.html#Les_Am

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  •  Les Amérindiens

    Chanson amérindienne 1, par Gilles Kowacs, métis montagnais, Quebec, Canada 2001
    durée : 3 min 02 s

    © TV5 / Claude Vittiglio
    Chanson mohawk 2, par Gilles Kowacs, métis montagnais, Quebec, Canada 2001  
    durée : 1 min 29 s

    © TV5 / Claude Vittiglio
      

    Portrait du chef iroquois Sa Ga Yeath Qua Pieth Tow (baptisé Brant). John Verelst (vers 1648-1734). Huile sur toile, 1710. Archives publiques du Canada, Ottawa : Division de l'iconographie (négatif n° C-92419).

    « Au moment de l’arrivée des Blancs, ils étaient répartis en groupes organisés, « familles » ou « nations ». Certains étaient nomades, tels les Montagnais, les Micmacs, les Cris et les Outaouais. D’autres avaient déjà opté pour la sédentarisation: la famille iroquoienne vivait dans des maison longues et des villages palissadés. Pour les uns, la chasse et la pêche fournissaient l’essentiel de l’alimentation. Les autres y ajoutaient des produits agricoles, tels les courges ou le maïs, que les Européens appelleront blé d’Inde.

    Parfaitement au climat, les Amérindiens savaient s’habiller légèrement de peaux souples, se chausser de mocassins et de raquelltes  se déplacer le long des « chemins qui marchent » avec des canots d`écorce. Ils fumaient aussi le tabac, une de ces solanés du continent nord-américain promises à un grand avenir comme la pomme de terre et la tomate.» (TETU De LABSADE, Franςoise (1990): Le Québec. Un pays, une culture, Montréal : Boréal/Seuil : 41-42.)

     

    Connaissance des Indiens
    Les autochtones nord-américains sont connus grâce aux écrits et en particulier aux récits de voyage des missionnaires, officiers ou voyageurs français. Ces agents français connaissent le territoire grâce aux autochtones qu'ils essaient de répertorier en groupes, à l'aide de noms de tribus parfois totalement inventés. Pour chiffrer cette population, les administrateurs s'efforcent de dénombrer les guerriers. En général, les Français s'intéressent aux cultures autochtones par curiosité et par goût de l'exotisme. Le mythe du « bon sauvage » a également été créé. Celui-ci permet par un jeu d'opposition entre le « sauvage » et l'homme occidental de critiquer indirectement ce dernier. Le désir fondamental de ces explorateurs (de l'officier militaire au jésuite) est de civiliser les Indiens et de les convertir à la « vraie foi », le catholicisme. Mais pour cela il leur faut gagner la confiance des autochtones ce qui les pousse à apprendre leur langue, leurs mœurs, et qui a certainement abouti au bon fonctionnement de l'alliance franco-indienne.

    Le métissage
    Les unions entre Français et Indiens ont été encouragées tout au long du XVII° siècle. Elles peuvent avoir plusieurs formes : concubinages, mariages chrétiens ou encore mariage selon le rituel indien. Le but est de pallier le manque de femmes blanches et d'intégrer les Indiennes à la société. Les militaires fréquentent également très souvent les Indiennes qui les font profiter de leurs savoirs (nourriture, vêtements, plantes médicinales). Ainsi les explorateurs et coureurs des bois s'indianisent au contact des Indiens et font naître le mythe de l'indien blanc. Cette rencontre aboutira soit à la métamorphose du Blanc en une créature hibride, à mi-chemin entre les deux cultures, soit à l'annihilation de l'Indien par la réclusion dans une réserve.

    Les alliances franco-indiennes

    L'Amérique dite « française » mériterait plutôt l'appellation d'Amérique « franco-indienne » au vu de l'importance de ces derniers dans divers domaines : alliés militaires, guides, fournisseurs de peau et de nourriture et enfin partenaires sexuels.

    La fondation des alliances
    Au XVI siècle, les tentatives de colonisation se soldent le plus souvent par des échecs. Ils sont dûs en partie à la volonté des Français de s'imposer en dominateurs et parfois même en arbitres chez les autochtones. A la fin du XVI° siècle, les Français optent pour une politique d'alliance avec les Indiens (1603 : tabagie de Tadoussac réunissant Français et Montagnais, Algonquins, Etchemins). Un immense réseau diplomatique se met alors en place, avec des échanges de fourrures contre des produits européens. Les Français s'allient en particulier avec les Hurons en 1609, mais la confédération huronne est détruite par les Iroquois, alliés des Hollandais, en 1648-50. Le réseau des Français s'élargit alors géographiquement, car privés de l'intermédiaire des Hurons, ils doivent aller directement au contact des autochtones. Ces alliances sont entretenues par la présence d'officiers français et par les visites d'ambassadeurs autochtones aux gouverneurs français.

    L'alliance militaire
    En s'alliant avec les Indiens, les Français se doivent de participer à leurs opérations guerrières comme Champlain qui suit les Hurons et leurs alliés sur la piste de leurs ennemis, ce qui augmente d'ailleurs son prestige de chef de guerre. Inversement les Français se servent aussi de la force de leurs alliés indiens dans leurs combats contre les Iroquois et les Britanniques. Une paix durable entre Français et Iroquois est finalement conclue en 1701 à Montréal. Les auxiliaires autochtones sont en effet indispensables, comme force numérique mais aussi comme guides. Cependant les Indiens ne s'enrôlent pas dans l'armée française mais rendent plutôt des services « occasionnels » qu'ils se font payer. Les tensions franco-indiennes restent présentes, notamment en Louisiane.

    « Civiliser » et convertir
    Entre 1620 et 1680, Champlain puis Colbert mènent une politique d'assimilation et de soumission des dits « Sauvages » considérés comme sans loi, sans roi, sans police, sans science ni religion. La francisation passe par l'éducation des jeunes Indiens placés dans des pensionnats vite désertés et par la tentative de fixation des tribus nomades, elle aussi un échec. Le métissage conduit le plus souvent à l' « ensauvagement » des Français. Les missionnaires se heurtent aux traditions indiennes et échouent également dans leur entreprise de conversion, les Indiens n'adhérant que superficiellementau dieu chrétien. La francisation n'a donc pas abouti.

    Vivre ensemble
    Les Français vivent tout de même à proximité, voire parmi les Indiens, ce qui suscite d'importants transferts culturels. Les autochtones sont en effet attirés par la commodité des objets européens. Les Français afin d'améliorer leurs conditions de vie dans le pays, s'initient aux langues indiennes, chaussent des mocassins, fabriquent des canots. Certaines traditions grossières font également l’objet d’un transfert : des officiers allant parfois jusqu’à scalper leurs ennemis.

    (Pour approfondir cf. Delâge, Denis,1990: Le pays renversé. Amérindiens et Européens en Amérique du Nord-Est 1600-1664. Montréal : Boréal; Vincent, Sylvie/ Arcand, Bernard, 1979: L’image de l’Amérindien dans les manuels scolaires du Québec. Comment les Québécois ne sont pas des sauvages. Montréal : Hurtubise HMH; Trigger, Bruce-G., 1990: Les Indiens, la fourrure et les Blancs. Paris, Montgréal : Seuil, Boréal.; Trigger, Bruce-G.,1992 : Les Amérindiens et l'âge héroïque de la Nouvelle-France. Éd. rév. 1989. Ottawa: Soc. Historique du Canada; Dickinson, John,1982 : « La guerre iroquoise et la mortalité en Nouvelle-France 1608-1666 ». Revue d’histoire de l’Amérique française 36,1 : 31-54. - Le Jeune, Père Paul (supérieur de la residence de Kebec) (1635): Relation de ce qui s'est passe en la Nouvelle-France en l'annee 1634. Envoyee au R. Pere [Barth. Jacquinot], provincial de la Compagnie de Jesus en la province de France. (cf. Gallica.bnf.fr.), - Lafitau, Joseph-François (1724): Moeurs des sauvages ameriquains, comparées aux moeurs des premiers temps.Ouvrage enrichi de figures en taille-douce ; tome premier[-second]. A Paris : Chez Saugrain l'aîné ... : Charles Estienne Hochereau. (cf. Gallica.bnf.fr.)
      
      
     
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    Les «filles du roy».. les jeunes filles à marier

     

    On ne fonde pas une colonie en envoyant des militaires et de jeunes hommes célibataires. Ils reviendront tous. Or, comme partout en Nouvelle-France, l'élément féminin de la population du Canada était trop minoritaire (376) par rapport à l'élément masculin (639). Une telle politique intensive de peuplement ne pouvait réussir que si elle s'appuyait sur une politique de mariages. Pour ce faire, il fallait des femmes.

    - La politique de mariages

    Entre 1665 et 1673, le roi de France fit donc passer près de 900 filles au Canada afin de procurer des épouses aux colons. Le roi devait financer le voyage et doter chacune des candidates pour une somme variant entre 100 (cinq seulement) à 500 livres (deux seulement) par fille (selon la classe sociale), soit l'équivalent d'au moins 200 jours de travail d’un ouvrier (jusqu'à deux ans). Les filles destinées aux colons recevaient généralement une dot de 50 livres (50£), soit 100 jours de salaire. À cet octroi statutaire s'ajoutaient d'autres frais jugés essentiels. En plus des vêtements, il devait être fourni une cassette (coffre), une coiffe un mouchoir de taffetas, un ruban à souliers, cent aiguilles, un peigne, un fil blanc, une paire de bas, une paire de gants, une paire de ciseaux, deux couteaux, un millier d'épingles, un bonnet, quatre lacets et deux livres (2£) en argent sonnant. Parmi les conditions d'acceptation, les filles du roy devaient être âgées entre 16 et 40 ans, et n’être «point folles» ni «estropiées». En principe, il fallait de «jeunes villageoises n'ayant rien de rebutant à l'extérieur et assez robustes pour résister au climat et à la culture de la terre». En fait, la moitié des filles du roy viendront de la région parisienne. Les autres seront originaires de la Normandie, de l'Aunis, du Poitou, de la Champagne, de la Picardie, de l'Orléanais et de la Beauce. Une fois au Canada, l'intendant de la Nouvelle-France remettait à chacune des filles à marier «la somme de cinquante livres, monnaie du Canada, en denrées propres à leur ménage». Au total, moins d'une cinquantaine de filles du roy seront sélectionnées avec une dot importante pour épouser un officier des régiments royaux et un bourgeois (fonctionnaire).  

     

     

      

     

    L'arrivée des premières «filles du roy» suscita une certaine résistance dans la colonie où, semble-t-il, la décision d'organiser des mariages fut au début mal perçue. Encore en 1670, l'intendant Jean Talon faisait allusion à la résistance de curés qui pouvaient hésiter à bénir les mariage hâtifs:

    Si le Roi fait passer d'autres filles ou femmes veuves de l'ancienne en la nouvelle France, il est bon de les faire accompagner d'un certificat de leur curé ou du juge du lieu de leur demeure qui fasse connaître qu'elles soient libres et en état d'être mariées, sans quoi les ecclésiastiques d'ici font difficulté de leur conférer ce sacrement, à la vérité ce n'est pas sans raison, deux ou trois doubles mariages s'étant ici reconnus, on pourrait prendre la même précaution pour les hommes veufs. Et cela devrait être du soin de ceux qui sont chargés des passagers.

     

    Devant ces difficultés, le ministre Jean-Baptiste Colbert tentait de rassurer l'intendant Talon à propos de la qualité des jeunes filles. Le 11 février 1671, il écrivit ce qui suit à Talon:

     

     

    J'ai aussi donné ordre de vous envoyer des certificats des lieux où les dites filles seront prises, qui feront connaître qu'elles sont libres et en état de se marier sans difficulté.

      

     

    - Les origines des émigrantes

    Or, les futures épousées, généralement les «filles du roy», étaient des orphelines élevées par des religieuses aux frais du roi dans les grands couvents et les Maisons d'éducation de Paris, Dieppe, Honfleur et La Rochelle. On sait aujourd'hui que 23,9 % d'entre elles étaient originaires de l'Île-de-France, 19,4 % de l'Aunis, 14,9 % de la Normandie. Les autres provenaient surtout de la Bretagne, du Perche, du Poitou, de la Picardie, de la Saintonge, de la Champagne, de l'Anjou et de la Bourgogne.

    Près de 90 % de ces filles à marier étaient issues de familles de petits fonctionnaires, de militaires, d'artisans et de paysans (en petit nombre); le reste provenait de la petite noblesse et de la bourgeoisie. Elles constituaient, pour l'époque, une sorte d'élite «sagement élevée» et «formée aux travaux d'une bonne ménagère», et elles n'étaient pas nécessairement mieux instruites que la plupart de leurs contemporaines, mais elles avaient acquis un niveau d'éducation normal pour leur l'époque. Le problème avec les filles du roi vient du fait qu'elles paraissaient en général «assez délicates», «peu robustes», «élevées en vue du service des grandes dames». Les émigrantes étaient concentrées dans des régions qui se trouvaient relativement à proximité de la capitale; de plus, les trois quarts des émigrantes venaient de centres urbains. En effet, près de 20 % d'entre elles étaient originaires de l'Île-de-France, dont une bonne partie de la Salpétrière (50 %), qui dépendait de l'Hôpital général créé par Louis XIV.

    Le ministre Colbert recevait régulièrement des avis – dont ceux de l’intendant Jean Talon – pour qu'on envoie plutôt des «filles de village», «propres au travail comme les hommes». Dans les faits, on a dirigé vers le Canada des Françaises (plus de 70 %) issues des centres urbains, donc peu initiées aux travaux agricoles ni à la tenue d'une maison d'habitants. Dans les faits, on estime que les femmes de la Nouvelle-France comptaient 47,8 % d'artisanes, 18 % de paysannes, 15,5 % de manouvrières, 15,4 % de bourgeoises et 3,3 % de nobles.

    De plus, pour favoriser les mariages et la natalité, on soumit à l'amende les hommes célibataires, on accorda des dots aux filles et des gratifications aux familles nombreuses. Avantagée par un taux extraordinaire de natalité (7,8 enfants par femme) et par une immigration abondante, le Canada vit se multiplier sa population; de 2500 habitants en 1663, elle passe à 20 000 en 1713 et à 55 000 en 1755.

    Durant tout le Régime français, seulement 400 femmes sont arrivées au Canada, déjà mariées et accompagnant leur mari. Ces familles déjà constituées ont amené avec elles 528 enfants âgés de moins de 14 ans.

      

    O'CANADA -

    Durant les quelques cent ans qui précédèrent 1763, la France, l'Angleterre furent à peu près constamment en guerre en Europe. Les hostilités émigrèrent avec les colons sur le nouveau Continent : conflits territoriaux, rivalités de monopoles des fourrures ne cessèrent d'opposer Français et Anglais. En 1670 les Anglais fondent la fameuse "Compagnie des Gentlemen aventuriers de la Baie d'Hudson", lesquels gentlemen entrèrent en compétition ouverte avec les trafiquants français pour le commerce des peaux avec les indiens, tant à l'intérieur des terres que le long des cours d'eau de l'est.

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    Les Iroquois campés sur leurs positions stratégiques au bord de l'Ontario, entretenaient des relations amicales avec les marchands anglais, tandis que les tribus des lacs supérieurs commerçaient surtout avec les Français. Les "coureurs des bois" encouragèrent leurs alliés à entreprendre des raids sur les postes de la nouvelle Angleterre et les Anglais, en représailles, faisaient attaquer ceux de l'Acadie. C'est ainsi que les forts de la Baie d'Hudson furent pris et repris comme le furent les petits postes de l'intérieur.

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    expédition de la Baie d'Hudson
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    Prise d'un fort Anglais

    Tandis que les rivalités croissaient en violence, les "coureurs des bois" des deux camps finissaient par adopter les habitudes et les usages de leurs alliés Indiens. Ils portaient mocassins et bonnets de fourrure, leggins et vestes de peaux et s'enduisaient la figure de graisse et d'ingrédients colorés pour se protéger des moustiques et des taons.

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    Nombre d'entre eux vivaient en permanence dans les campements des tribus amies, n'en sortant qu'à l'été pour aller vendre leurs fourrures à Montréal.

     

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    Cette dernière chanson date de cette époque de "fraternisation" : un vieux Peau-Rouge raconte à un voyageur qui s'enquiert des nouvelles d'un compagnon, que son ami est mort dans les bois et que les indiens l'ont enterré avec tous les honneurs funèbres. Le refrain apparemment sans signification, parodie un dialecte indien

    sources : extrait du texte..http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HISTfrQC_s1_Nlle-France.htm

    et blog ! http://maminie.blog50.com/histoire

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  • Histoire du Québec

    Chronologie
    1- La Nouvelle-France (1534-1760)

    1534: Jacques Cartier prend possession du Canada au nom du roi de France.
    1608: Samuel de Champlain fonde Québec.
    1642: Fondation de Montréal (Ville-Marie) par Paul Chomedy de Maisonneuve.
    1759: Guerre de la Conquête et bataille des plaines d'Abraham. Montcalm et Wolfe sont tués. Capitulation de Québec le 17 septembre.
    1760: Vaudreuil signe la capitulation de Montréal. Fin du régime français en Nouvelle-France.

    2- Le régime anglais (1760-1867)

    1761: Un an après la conquête, la colonie se vide de toute son élite économique, le commerce étant l'affaire des Anglais.
    10 février 1763: Traité de Paris. La paix est proclamée entre la France et L'angleterre. 7 octobre 1763:Proclamation Royale: La Nouvelle-France devient alors la Province of Québec, ses frontières sont réduites, les lois anglaises entrent en vigueur et le serment du Test est obligatoire pour entrer dans la fonction publique.
    1766: Retour du premier évèque catholique: Monseigneur Briand. Son but: prêcher la soumission aux nouvelles autorités.
    1774: Afin de s'assurer de l'allégeance des Canadiens-Français advenant une invasion américaine, l'Angleterre octroie l'Acte de Québec, qui remet les lois françaises et le catholicisme en vigueur. Il n'y a cependant rien pour la bourgeoisie Canadienne-Française, qui été minée.
    1791: Acte constitutionnel. Cet acte divise le Canada en 2 parties: le Bas-Canada (Québec) et le Haut-Canada (Ontario). Les deux provinces ont le pouvoir d'élire leurs députés et d'édicter leurs lois.
    1795: À Québec, les Britanniques représentent 65 % des membres des professions libérales et 44 % des hommes d'affaires, mais seulement 18 % des artisans et 10 % des simples ouvriers.
    1801: Mise en place d'un réseau scolaire qui vise l'assimilation à la loi protestante et à la langue anglaise.
    1806: Fondation du premier journal patriote, Le Canadien.
    1810: En mars, le gouverneur Craig ordonne la saisie des presses du Canadien et l'arrestation des principaux rédacteurs.
    1832: Violence à Montréal: à l'occasion d'une élection partielle, les troupes chargent la foule et tuent 3 francophones.
    1834: Le Parti Patriote remporte une éclatante victoire aux élections et présente ses "92 résolutions".
    1837: Devant le refus de Londres de prendre en considération les demandes des Patriotes, des assemblées publiques se tiennent partout en province. Les assemblées sont aussitôt interdites par le gouverneur Gosford. À l'automne, la rébellion éclate. La répression des Anglais est immédiate: villages brûlés, population molestée.
    1838: Nouveau soulèvement des Patriotes et la répression est encore plus forte cette fois: 58 personnes sont déportées et 12 pendues. Un des patriotes pendus, Chevalier de Lorimier, affirme sa ferveur indépendantiste dans une lettre, la veille de sa mort. (Pour en savoir plus long à ce sujet, allez lire le scénario de "15 février 1839", du cinéaste Pierre Falardeau.)
    1839: Lord Durham recommande l'assimilation des Canadiens-Français par l'anglicisation et l'immigration.
    1840: Pour mettre les Canadiens-Français en état d'infériorité politique, Londres sanctionne la loi de l'Union, qui crée le Canada-Uni. La langue anglaise y devient la seule langue officielle. Même si le Haut-Canada (Ontario) a une dette 13 fois plus élevée que le Bas-Canada (Québec), il y a mise en commun des dettes. De plus, les 2 Canadas sont représentés par le même nombre de députés, même si le Bas-Canada (Québec) est plus peuplé que le Haut-Canada (Ontario).
    1864: Un dénommé Médéric Lanctôt fonde un parti qui prône un Québec indépendant. Ce parti va cependant mourir avec la naissance de la Confédération.
    1867: Entrée en vigueur de la Confédération, AANB. Cet acte consacre la minorisation politique des Francophones au Canada: le Québec ne forme plus qu'une province sur 4 et représente 33,7 % de la population canadienne.

    3- Le Canada (1867-1924)

    1871: Le Common School Act interdit l'enseignement du français au Nouveau-Brunswick.
    1873: Le Québec ne forme plus qu'une province sur 7.
    1876: Adoption par le gouvernement fédéral de la loi sur les Indiens, qui les confinent à des réserves très exiguës.
    1877: Le Public School Act interdit l'enseignement du français à l'Île-du-Prince-Edouard, au grand dam des Acadiens.
    1885: Soulèvement des Métis. Après un procès malhonnête et truqué, Riel, le chef des Métis, est pendu le 16 novembre à Régina. Comme les Métis sont francophones, 50000 personnes se réunissent à Montréal pour protester.
    1890: L'immigration ayant permis aux anglophones de devenir majoritaires au Manitoba, le premier ministre manitobain Greenway abolit les droits du français à l'école, au Parlement et devant les tribunaux.
    1900: Naissance du syndicalisme au Québec et fondation de la première caisse populaire par Alphonse Desjardins.
    1905: L'Alberta réduit l'enseignement du français aux première et deuxième années. Après: une demi-heure par jour.
    1911: Wilfrid Laurier, qui est pourtant un ardent défenseur du fédéralisme canadien, déclare: "Nous sommes forcés d'arriver à la conclusion que le Québec seul est notre patrie, parce que nous n'avons pas de liberté ailleurs."
    1912: L'Ontario réduit l'enseignement du français à la première année du primaire.
    1916: La loi Thornton abolit l'enseignement du français au Manitoba.
    1918: Après 5 jours d'émeutes à Québec contre la conscription, un régiment de Toronto est dépêché sur les lieux et tire sur la foule à la mitrailleuse: 4 morts et 70 blessés.
    1927: Le conseil privé de Londres accorde le Labrador à Terre-Neuve, et ce au détriment du Québec.

    4- Le Québec moderne (1929-aujourd'hui...)

    1929: Début de la Grande Dépression.
    10 septembre 1939: Le gouvernement fédéral promet au Québec qu'il n'y aura pas de conscription.
    1940: Camilien Houde, maire et député de Montréal, est arrêté pour s'être opposé publiquement à la conscription. Houde est interné sans procès pendant quatre ans.
    1942: La presse anglophone, le PC et certains libéraux, réclament la conscription. Pour se libérer de ses engagements envers le Québec, Mackenzie King organise le 27 avril un plébiscite dans tout le Canada. Résultat: le Québec refuse la conscription à 80 %. Le Québec doit donc se plier à la décision de la majorité.
    23 juillet 1942: Le gouvernement impose des accords fiscaux au Québec, invoquant "l'effort de guerre". Entre 1941 et 1947, le fédéral prélèvera 2 milliards au Québec et ne lui retournera que 100 millions.
    1948: Le fleurdelisé devient le drapeau officiel du Québec.
    10 septembre 1960: Marcel Chaput et André d'Allemagne fondent le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN).
    10 juin 1961: 15,2 % des Québécois sont favorables à l'indépendance du Québec.
    1962: Un sondage révèle que 26,2 % des Québécois sont en faveur de l'indépendance du Québec.
    30 mai 1964: Pierre Bourgaultdevient chef du RIN.
    24 juillet 1967: Charles de Gaulle, président de la République française, lance son fameux: "Vive le Québec Libre!" du balcon de l'hôtel de ville de Montréal.
    25 juin 1968: Pierre-Elliott Trudeau est élu premier ministre du Canada et parlera du "lousy French" (Français dégueulasse) des francophones québécois.
    1970: Crise d'Octobre. Le FLQ tue Pierre Laporte. Trudeau décrète la loi des mesures de guerre et des centaines d'arrestations sans mandat sont effectuées.
    1973: La GRC vole par effraction à Montréal la liste des membres du PQ. On apprendra en 1992 que ce vol faisait suite à une demande du cabinet Trudeau.
    15 novembre 1976: Le PQ prend le pouvoir. C'est la première fois qu'un parti indépendantiste prend le pouvoir au Québec.
    1977: Adoption par le gouvernement du Québec de la loi 101, qui va beaucoup plus loin que la loi 22 dans l'affirmation de la primauté du français. Regroupés dans Alliance Québec, un groupe de pression largement financé par Ottawa, des anglophones contesteront la loi devant les tribunaux et réussiront au cours des ans à en faire invalider d'importantes sections.
    1980: Premier référendum: le camp du OUI récolte 40,4 % des votes contre 59,6 % pour le NON. Les francophones sont divisés en deux blocs presque égaux.
    4 novembre 1981: Négociations constitutionnelles entre Ottawa et les provinces. En pleine nuit et à l'insu de Lévesque, Chrétien négocie avec les provinces anglophones dans la cuisine du Château Laurier et se met d'accord avec elles sur le rapatriement de la constitution. Le Québec, isolé, voit ses pouvoirs diminués dans le domaine de la culture et de l'éducation.
    17 avril 1982: La constitution est officiellement rapatriée, sans l'accord de Québec.
    18 mars 1988: Jacques Parizeau devient chef du PQ.
    15 décembre 1988: La cour suprême du Canada déclare illégal l'unilinguisme français obligatoire dans l'affichage commercial et les raisons sociales. Révolte au Québec.
    1990: Selon Statistique Canada, l'Ontario reçoit du fédéral 58 % des sommes pour la recherche et le développement et le Québec 12 %.
    23 juin 1990: Échec de l'accord du lac Meech. Quelques provinces refusent de reconnaître le caractère distinct du Québec.
    25 juillet 1990: Création du Bloc Québécois par Lucien Bouchard.
    28 octobre 1990: Chrétien promet d'abolir la TPS s'il est élu.
    5 novembre 1991: Dans une volte-face, Chrétien déclare qu'il n'abolira pas la TPS s'il est porté au pouvoir.
    14 décembre 1993: Daniel Johnson devient chef du PLQ.
    15 mars 1995: Stanley Hart, ex-conseiller de Mulroney, déclare qu'en cas d'une victoire du OUI au référendum, le devoir de Chrétien sera "de faire souffrir économiquement le Québec afin d'éviter que la sécession ne soit proclamée". Stéphane Dion ajoute que "plus ça fera mal, plus l'appui à la souveraineté baissera."
    12 juin 1995: Le PQ, le BQ et l'ADQ s'entendent officiellement sur une position commune quant aux offres d'association à faire au Canada advenant une victoire du OUI au référendum.
    30 octobre 1995: Deuxième référendum: le OUI récolte 49,4 % des voix et le NON 50,6 %. Les Québécois francophones votent OUI à 61 %. Parizeau impute la défaite "à l'argent et au vote ethnique" et démissionne le lendemain.


    Voilà. Lorsque l'on regarde attentivement l'histoire du Québec, il semble évident que la souveraineté n'est que la suite logique de l'histoire. Le peuple minorisé que nous sommes doit devenir majoritaire et maître chez lui une fois pour toutes.

     

    Vive le Québec libre!!! 

     

     sources : http://www.cyberjean.com/quebec/histoire.php


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    Histoire du QUEBEC

    Historique:
     C'est en l'an 507 qu'apparaît pour la première fois la fleur de lys sur le drapeau de Clovis, Roi des Francs. La fleur de lys devait à jamais symboliser la royauté française. Beaucoup plus tard, c'est lors de la guerre de Cent ans(1337-1453) que les peuples de France adoptèrent définitivement la croix blanche. Il revient toutefois au roi Charles VII de former un drapeau populaire, fait d'un champ d'azur parsemé de lis d'or et traversé par une croix blanche, pour cimenter l'unité politique de la France. Selon la tradition venue du Moyen Âge, il symbolise la culture du peuple français qui est à la fois chrétienne et occidentale.

    Histoire du QUEBEC

       Au XVIe siècle, la fleur de lys fait son apparition en Amérique. La croix que Jacques Cartier planta à Gaspé en 1534, portait un écusson avec trois fleurs de lis. Plus tard, le navire sur lequel Champlain voyageait portait à son mât un étendard bleu azur et blanc, le blanc en forme de croix. En Nouvelle-France, les représentants du roi, la chevalerie et les miliciens arborèrent tour à tour des drapeaux qui comprenaient un, deux ou même trois éléments de ce qui deviendrait le drapeau du Québec.
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    Histoire du QUEBEC

     

    En Nouvelle-France, le sacrement du mariage est un événement de première importance.

    Le mariage est régi par une législation très élaborée que le curé applique strictement:

    L’âge légal pour contracter un mariage est de 14 ans pour les garçons, et de 12 ans pour les filles.

     Pas question d’en parler avant cet âge, mais à 12 ans, une fille peut devenir épouse et mère.

    Les futurs époux doivent se soumettre à un examen prénuptial effectué par le curé de la paroisse.

    Au cours du test, monsieur le curé pose des questions sur le mariage.

    À ce propos, dans les années 1740, Mme Élisabeth Rocbert de la Morandière, dite Mme Bégon, raconte dans ses lettres à son «cher fils» l’anecdote suivante:

    «Tu sais, ou ne sais point, que le curé doit avant d’administrer le sacrement du mariage savoir si les futurs époux sont instruits. Le curé de Québec, qui est un jeune homme venu cette année de France, homme très scrupuleux, questionna M. De Bonaventure qui lui répondit sur tout fort sagement. Après quoi, il le pria de faire entrer, comme il avait fait, dans la sacristie, Mlle La Ronde, à qui il demanda si elle savait ce que c’était que le sacrement du mariage. Elle lui répondit qu’elle n’en savait rien, mais que s’il était curieux, que dans quatre jours, elle lui en dirait des nouvelles. Le pauvre curé baissa la tête et la laissa là. Cette pointe a fait beaucoup rire».

    Il y avait alors quatorze empêchements propres à rendre nul un mariage. En voici quelques-uns:

    • Défense est faite aux proches parents de se marier entre eux, et ce jusqu’au quatrième degré inclusivement.
    • Un veuf ne peut épouser un des parents de sa défunte épouse à cause des affinités qui ont existé entre les prétendants.
    • Un fiancé ne peut contracter mariage avec la mère, la soeur ou la fille de sa défunte femme.
    • Le curé n’a pas la permission de célébrer de mariage pendant l’avent et le Carême.
    • Les fiancés, jusqu’à l’âge de 30 ans pour le garçon, et de 25 ans pour la fille, même si elle est déjà veuve, sont tenus d’obtenir le consentement de leurs parents avant de se marier.

    Toutefois, il est parfois possible de se passer de l’accord des parents en recourant au «mariage à la gaumine». Cette méthode doit son nom à un certain M. Gaumin, qui aurait imaginé la méthode en France. Il suffit pour les futurs conjoints de se rendre dans une église; pendant la célébration de la messe, prenant comme témoins les personnes présentes, ils n’ont qu’à déclarer à haute voix qu’ils se prennent mutuellement pour mari et femme.

    (par Elba)

     

    Histoire du QUEBEC

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    Histoire du QUEBEC

    Première description des Amérindiens

     

    Au printemps de l'an de grâce 1632, le Père Jésuite Paul Le Jeune, arrivant à Tadoussac, voit des Amérindiens pour la première fois. Il les décrit ainsi:

    «II y en avait qui avaient le nez peint en bleu, les yeux, les sourcils, les joues peintes en noir et le reste du visage en rouge, et ces couleurs sont vives et luisantes comme celles de nos masques.

    D'autres avaient des raies noires, rouges et bleues, tirées des oreilles à la bouche. D'autres étaient tous noirs hormis le haut du front et les parties voisines des oreilles et le bout du menton, si bien qu'on eut vraiment dit qu'ils étaient masqués.

    Il y en avait qui n'avaient qu'une raie noire, large d'un ruban, tirée d'une oreille à l'autre, au travers des yeux, et trois petites raies sur les joues.

    Leur couleur naturelle est comme celle de ces gueux de France qui sont demi rôtis au soleil, et je ne doute point que les Sauvages ne fussent très blancs s'ils étaient bien couverts.

    De dire comme ils sont vêtus, il est bien difficile; les hommes, quand il fait un peu chaud, vont tout nus, hormis une pièce de peau qu'ils mettent au-dessous du nombril jusques aux cuisses.

    Amérindiens

    Village indien. © droit d'auteur Nadia Fetisova

    Quand il fait froid, ou bien à l'imitation des Européens, ils se couvrent de peaux de castor, d'ours, de renards et d'autres tels animaux, mais si maussadement, que cela n'empêche pas qu'on en voie la plupart de leurs corps.

    J'en ai vus vêtus de peau d'ours justement comme on peint Saint Jean-Baptiste.

    Cette peau velue au dehors leur allait sous un bras et sur l'autre, et leur battait jusques aux genoux; ils étaient ceints au travers du corps d'une corde de boyau. Il y en a de vêtus entièrement, ils ressemblent tous à ce philosophe de la Grèce, qui ne portait rien sur soi qu'il n'eut fait. Il ne faut pas employer beaucoup d'années pour apprendre tous leurs métiers. Ils vont tous tête nue, hommes et femmes; ils portent les cheveux longs : ils les ont tous noirs, graissés et luisants ; ils les lient par derrière, sinon quand ils portent le deuil.

    Les femmes sont honnêtement couvertes, elles ont des peaux jointes sur les épaules avec des cordes, et ces peaux leur battent depuis le col jusques aux genoux ; elles se ceignent aussi d'une corde le reste du corps, la tête, les bras et les jambes sont découvertes: il y en a néanmoins qui portent des manches des chausses et des souliers, mais sans autre façon que celle que la nécessité leur a appris.»

    On peut seulement regretter de ne pas avoir une description des «visages pâles» par les autochtones ! Voir aussi :

    sources : http://grandquebec.com/histoire/indiens-nouvelle-france/

      Histoire du QUEBEC

    Après la défaite huronne en 1649, un certain nombre de Hurons se réfugièrent à Québec et s'établirent finalement à Lorette où leurs descendants habitent encore. Au printemps de 1650, quelques 300 réfugiés hurons convertis au christianisme qui vivaient sous la protection des Français sur l'île Saint-Joseph (Christian Island) dans la baie Georgienne demandèrent asile à Québec et, au mois de mars 1651, ils s'établirent à l'île d'Orléans. Des Hurons installés à Sillery depuis 1640, et d'autres Hurons convertis, originaires de la région qui est aujourd'hui l'Ontario, vinrent les y rejoindre.

    L'année suivante, la majorité des Hurons de Québec qui appartenaient à la tribu des Ahrendarrhonons (nation de la Pierre) furent forcés d'aller vivre chez les Onontagués et ceux de la tribu des Attignaouantans (nation de l'Ours), d'aller chez les Agniers.

    Les Hurons qui restèrent à Québec appartenaient presque tous à la tribu des Attingueenougnahacs (nation de la Corde). Ils continuèrent d'habiter à Québec non loin du fort jusqu'à ce qu'ils aillent s'installer à Beauport en 1668.

    Là encore ils cultivaient la terre selon les traditions huronnes. Ils s'établirent à Sainte-Foy en 1669 et les Iroquois convertis vinrent s'intégrer à leur village. Puis en 1673, à cause de l'accroissement de leur population, ils se déplacèrent de nouveau, allant d'abord à l'Ancienne Lorette puis, en 1697, à la Jeune Lorette. Au cours du siècle dernier ils tiraient une bonne partie de leurs revenus de la vente des mocassins, des raquettes et des paniers qu'ils fabriquaient. Les Hurons de Lorette étaient connus pour leur fidélité à la foi chrétienne. Beaucoup d'entre eux s'allièrent par mariage à des familles canadiennes-françaises et dès le début du XIXme siècle ils cessèrent de parler huron mais ils n'en continuèrent pas moins de se considérer comme faisant partie de la race indienne.

      

    Alliance Français-Hurons


     

    Quand Samuel de Champlain arrive à Tadoussac en 1603, les ennemis des Iroquois sont presque anéantis.

     

    Champlain s’allie aux Algonquins, Etchemins et Montagnais qu’il rencontre sur place. Aujourd’hui, nous pouvons faire des hypothèses sur les raisons qui ont motivé Champlain à cette alliance, décidée sans évaluer les relations des nouveaux amis avec les forces opposées. L’alliance est signée et l’assistance militaire est promise.

     

    Mais sans l’aide d’une des parties en guerre, il était impossible d’obtenir de grandes quantités de fourrures, de construire le poste de Québec en toute sécurité et de continuer le voyage vers l’intérieur du nouveau pays.

     

    Dès le printemps 1609, Champlain remonte donc la rivière dite «des Iroquois», le Richelieu actuel, jusqu’au lac Champlain (il lui donne son nom). Là-bas, Champlain rencontre un groupe d’Iroquois. La bataille commence mais les Iroquois, probablement occupés à une partie de chasse, sont mis facilement en déroute. Trois de leurs chefs sont tués d’un coup d’arquebuse (du moins, Champlain clame-t-il que c’étaient les chefs…et qu’il n’a tiré qu’une fois!).

     

    Les Iroquois sont d’abord surpris de la puissance de ces armes à feu. Néanmoins, il jurent de se venger des visages pâles. La longue guerre commence. La colonie de la Nouvelle-France paiera un lourd tribut à cette décision prise par Champlain de s’allier aux hurons.

     

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  •  Ô CANADA!

     

     





     

     

    L'origine de ce qui est maintenant l'hymne national du Canada en surprendra plusieurs.

    La fédération canadienne de 1867 eut pour effet immédiat de mettre fin au cauchemar du Canada-Uni et de remettre les Québécois en position de majorité dans leur province. Les marches et les chants patriotiques devinrent alors de plus en plus à la mode. C'est vers la fin du XIXe siècle que débutent d'ailleurs les défilés de la Saint-Jean-Baptiste à saveur patriotique.

    La Saint-Jean du 24 juin 1880 réservait une surprise aux Québécois. Toutes les sociétés Saint-Jean-Baptiste francophones du Canada et des États-Unis furent conviées dans la ville de Québec pour une grande célébration de leurs origines culturelles communes. Le comité organisateur avait commandé pour l'occasion un nouveau chant national. On choisit à l'unanimité les paroles d'un poème composé par le juge Adolphe-Basile Routhier et on demanda à Calixa Lavallée
    d'en composer la musique. Lavallée, originaire de Verchères, avait servi dans l'armée de l'Union pendant la guerre civile américaine et avait également été chef d'orchestre et directeur artistique de la New York Grand Opera House avant de revenir au Québec.

    En ce matin du 24 juin, une foule énorme se dirigea vers les plaines d'Abraham pour assister à la messe traditionnelle. Elle fut suivie par un grand défilé dans les rues de la vieille capitale auquel prirent part plus d'une centaine de sociétés et d'associations canadienne-françaises. Les spectateurs y applaudirent de nombreuses fanfares et plusieurs chars allégoriques représentant les villes et villages du Québec et les sociétés Saint-Jean-Baptiste de l'Ontario, de l'Acadie et d'une douzaine d'états américains.

    En soirée, la population fut conviée au pavillon des patineurs pour un grand banquet, ponctué de discours et de chants patriotiques. Des bannières suspendues saluaient la grande famille francophone d'Amérique. Sous la direction de Joseph Vézina, l'orchestre assemblé pour l'occasion était composé de trois corps de musique; le corps de Beauport, celui de Fall River ainsi que celui du 9e Bataillon de la milice (mieux sous le nom «Les Voltigeurs de Québec»). Pendant la soirée, on annonça le nouveau chant patriotique et l'orchestre l'éxécuta devant une foule silencieuse et émue.
    CHANT NATIONAL



     La prestation fut ensuite longuement applaudie par une foule envoûtée. Les Canadiens français avaient enfin un hymne bien à eux qu'ils entonneraient pendant plusieurs décennies. Voici les paroles de la version originale du juge Routhier:

    Ô Canada! Terre de nos aïeux,
    Ton front est ceint de fleurons glorieux!
    Car ton bras sait porter l'épée,
    Il sait porter la croix!
    Ton histoire est une épopée
    Des plus brillants exploits.
    Et ta valeur, de foi trempée,
    Protégera nos foyers et nos droits,
    Protégera nos foyers et nos droits.

    Sous l'oeil de Dieu, près du fleuve géant,
    Le Canadien grandit en espérant.
    Il est né d'une race fière,
    Béni fut son berceau.
    Le ciel a marqué sa carrière
    Dans ce monde nouveau.
    Toujours guidé par sa lumière,
    Il gardera l'honneur de son drapeau,
    Il gardera l'honneur de son drapeau.

    De son patron, précurseur du vrai Dieu,
    Il porte au front l'auréole de feu.
    Ennemi de la tyrannie
    Mais plein de loyauté,
    Il veut garder dans l'harmonie,
    Sa fière liberté;
    Et par l'effort de son génie,
    Sur notre sol asseoir la vérité,
    Sur notre sol asseoir la vérité.

    Amour sacré du trône et de l'autel,
    Remplis nos coeurs de ton souffle immortel!
    Parmi les races étrangères,
    Notre guide est la loi:
    Sachons être un peuple de frères,
    Sous le joug de la foi.
    Et répétons, comme nos pères,
    Le cri vainqueur: «Pour le Christ et le roi!»
    Le cri vainqueur: «Pour le Christ et le roi!»

     Plusieurs versions anglaises furent proposées dans les années suivantes, dont celle de l'avocat montréalais Robert Stanley Weir en 1908. Mais pour plusieurs anglophones, l'hymne britannique «God save the queen» demeure longtemps le chant préféré. C'est en 1980, peu avant le référendum et exactement un siècle après son inauguration à Québec, que l'oeuvre de Routhier et Lavallée fut adoptée à Ottawa comme hymne national du pays. L'hymne des anciens Canadiens français devenait ainsi celui de tout le pays. La version anglaise est basée sur la traduction de Weir, modifiée par un comité du Sénat et de la Chambre des communes. La version originale française n'a jamais été modifiée mais plutôt raccourcie.

     




     

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    sources : http://www.republiquelibre.org/cousture/OCANADA.HTM

     

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    Histoire du QUEBEC

     

    Histoire du QUEBEC


     

     

    Première période: de la fédération à la révolution tranquille (1867-1960)

     

     




    1867 : Signature de la fédération canadienne entre quatre colonies britanniques ; l'Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et le Bas-Canada qu'on appellera désormais le Québec (acceptée à 27 contre 22). Mais George-Étienne Cartier, l'un des pères de cette fédération, commet une erreur en croyant qu'il s'agit là d'un pacte entre deux peuples. Au contraire, le Québec n'est plus qu'une province parmi quatre et rien de plus. Le dominion du Canada connaît une période de grande prospérité, mais les Canadien-Français ne participent en aucune façon au grand jeu du commerce et de la finance anglaise et demeurent des travailleurs exploités. De plus, ils sont désormais minoritaires dans un pays «bilingue» où en réalité, la pratique impose l'anglais.

    1867: Lors des premières élections en août, les Québécois doivent choisir entre les Bleus proconfédéraux et les Rouges qui s'opposent à la nouvelle constitution. Le programme de ces derniers est plutôt mal défini mais il n'est pas sans rappeler la souveraineté-association dont on reparlera 90 ans plus tard. Malgré la menace de l'Église qui déclare que voter contre la confédération constitue un péché mortel, pas moins de 45% des Québécois choisissent quand même de voter pour les Rouges. On sait aujourd'hui que les élections ont été volées par les Bleus dans plusieurs circonscriptions. Certains candidats proconfédération ont remporté des victoires douteuses avec des majorités de seulement 6 votes.

    Joseph Cauchon est choisi Premier ministre du Québec. Mais l'antipathie des Anglo-québécois l'empêche de former un cabinet. Il sera remplacé par Pierre-Joseph-Olivier Chauveau.

    1868: Le député de Montréal-Ouest,
    Thomas D'Arcy McGee, prononce en Chambre un vibrant plaidoyer en faveur de la nouvelle constitution. Le soir même, alors qu'il rentre chez lui, un Fenian irlandais, Patrick Whelan, l'assassine à coups de revolver!

    1869 et 1884-85: Ottawa entreprend d'étendre ses frontières vers l'ouest. Ce faisant, le gouvernement de Macdonald ne prend aucunement en considération les Métis francophones et les Amérindiens qui y habitent déjà. Louis Riel prend la tête des Métis du Manitoba dans une révolte qui l'opposera à Ottawa. Le gouvernement canadien n'a aucune intention de reconnaître des francophones dans l'ouest et y envoie l'armée. La révolte est écrasée, Riel et huit chefs amérindiens sont condamnés à mort par un jury exclusivement anglais. Montréal est au bord de la guerre ethnique. Macdonald jette de l'huile sur le feu en déclarant: «Même si tous les chiens du Québec aboient, Riel sera pendu!» Au Québec, on porte les brassards noirs marquant la perte du «frère disparu».

    Histoire du QUEBEC
     Louis Riel

     

     1870: Une année noire pour le Saguenay. En une journée, un terrible incendie dévaste tout sur 150 kilomètres. Pour survivre, les habitants affolés se réfugient dans des caveaux creusés sous terre ou dans les cours d'eau les plus proches. Suite à ce sinistre, rien de moins que le tiers de la population se retrouve complètement démuni. Les pertes humaines sont heureusement très basses.

    1871: Le «Common School Act» du Nouveau-Brunswick (l'ancienne Acadie) enlève aux minorités françaises vivant sur son territoire, leurs droits à l'école en français.

    1871: Montréal compte maintenant 107 225 habitants et Québec 59 699 (comparativement à 56 092 pour Toronto).

    1876: Un inspecteur québécois de la Gendarmerie Royale du Canada, Éphrem Brisebois, fonde un avant-poste dans l'ouest canadien et le nomme Fort Brisebois (aujourd'hui Calgary).

    1876 : Pour mettre librement la main sur les terres de l'ouest, Ottawa adopte la Loi des Indiens, qui parque les Amérindiens dans des réserves dont ils deviennent les prisonniers, ne pouvant en sortir sans permission.

    1877 : Le «Public School Act» interdit l'enseignement du français à l'Île-du-Prince-Édouard (un autre morceau de l'ancienne Acadie).

    1877: Début de la construction de l'hôtel du parlement de Québec.

    1879: Trois étudiants de l'université McGill de Montréal rédigent les premiers règlements du hockey.

    1880: Lors de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, on chante pour la première fois à Québec l'hymne des Canadiens français «Ô Canada!»

    1885: Un grand rassemblement sur le Champ de Mars, à Montréal, dénonce l'éxécution de Louis Riel.

    1887: Honoré Mercier récupère l'indignation provoquée par la mort de Riel et prend le pouvoir au Québec avec son Parti National. Ce sera le premier parti à réclamer plus d'autonomie pour les provinces.

    1889: Le 19 septembre, à Québec, une partie de la falaise du promontoire s'effondre sur la rue Petit-Champlain, détruisant 7 maisons et tuant 45 personnes.

    1890 : L'immigration ayant permis aux anglophones protestants de devenir majoritaires au Manitoba, le premier ministre manitobain Greenway abolit les écoles françaises ainsi que les droits au français au Parlement et devant les tribunaux. En 1916, la loi Thornton abolit complètement l'enseignement du français dans cette province. Pourtant, lorsque la province du Manitoba fut créée en 1870 (avec le Manitoba Act), on avait garantit aux Métis que leur système scolaire qui était semblable à celui du Québec (des écoles protestantes et d'autres catholiques) continuerait d'exister.

    1890 : Les temps sont durs au Québec. Plusieurs quittent la campagne pour chercher du travail en ville, où ils sont exploités par des patrons qui leur versent des salaires ridicules en échange de six jours de travail, à un minimum de dix heures de labeur par jour. D'autres choisissent l'exil vers les manufactures des États-Unis. Pas moins d'un million de Québécois quittent ainsi leur patrie, un nombre faramineux! C'est un véritable ghetto de francophones qui se crée en Nouvelle-Angleterre. Mais après quelques générations, ces francophones seront absorbés par le melting pot américain.

    1891: Montréal compte maintenant 182 695 habitants et Québec 63 090 (comparativement à 144 023 pour Toronto).

     

    1892: Pour la première fois, les Montréalais peuvent se déplacer en tramway électrique.

    1894: Louis Cyr soulève 4562 livres et devient l'homme le plus fort du monde! Les prouesses de ce légendaire homme fort demeurent encore aujourd'hui sans égal.

    1896 : Wilfrid Laurier est le premier Québécois élu à la tête du pays. Henri Bourassa est élu député libéral dans le comté de Labelle. Il se rallie à Laurier à condition de n'être pas obligé de voter comme le parti en chambre et que sa campagne électorale soit payée à ses frais.

    Histoire du QUEBEC
     Louis Cyr

    1897: Le gouvernement de Félix-Gabriel Marchand présente un projet de loi visant à créer un ministère de l'éducation indépendant de l'Église catholique. L'évêque de Montréal fait appel à Rome pour arrêter le projet, sans succès. La loi sera adoptée par les députés mais ensuite rejetée par le Conseil législatif composé d'une majorité de Conservateurs sensibles aux pressions épiscopales.

    1898: Un premier barrage hydro-électrique est mis en chantier à Shawinigan Falls.

    1899: Montréal est l'hôte du Championnat International de cyclisme.

    Histoire du QUEBEC
     
    1899 : Dans le cadre de la guerre des Boers le Premier ministre canadien Wilfrid Laurier et le jeune député québécois Henri Bourassa s'affrontent au sujet de la participation du Canada dans cette guerre.

    1900 : Fondation de la première caisse populaire par Alphonse Desjardins, aujourd'hui l'institution banquaire la plus populaire du Québec. L'objectif de Desjardins était de combattre l'usure et d'offrir un véritable instrument d'émancipation économique aux gens. Avec le tournant du siècle, plusieurs technologies modernes font leur apparition, comme l'automobile, l'électricité, le téléphone et le cinéma.


    1900: À Montréal, une émeute éclate en février et oppose les étudiants de l'université McGill, qui célèbrent la victoire britannique dans la guerre des Boers, aux étudiants francophones, qui protestent contre l'engagement du Canada dans les guerres impériales de la Grande-Bretagne.

    1904: Le policier montréalais Étienne Desmarteaux est le premier champion olympique québécois et canadien. Il obtient la médaille d'or de lancer du marteau aux olympiques de Saint-Louis.

    1904 : Henri Bourassa commence à plaider en faveur de l'utilisation du bilinguisme dans les institutions fédérales. Il appuie une motion d'Armand Lavergne mais celle-ci ne récolte presqu'aucun appui.

    1910 : Henri Bourassa fonde le journal Le Devoir.
    Henri
    Bourassa

    1910: Pour la première fois, une femme obtient un baccalauréat ès arts d'une université de langue française; l'Université de Montréal.

    1910: Arrivée de plusieurs immigrants en provenance d'Europe de l'est et du sud (Juifs, Italiens, Polonais, Russes, etc.), fuyant la misère, la famine et les persécutions. Malgré tout, Ottawa favorise une immigration anglophone en provenance du Royaume-Uni.

    1912: Le gouvernement fédéral remet au Québec l'Ungava (maintenant appelé Nouveau-Québec), augmentant ainsi de façon considérable sa superficie et faisant du Québec la plus grande province canadienne.

    1912: L'université McGill engage la première femme au pays à occuper le poste de professeur. Il s'agit de la botaniste Carrie Derrick.

    1914: Robert Macaulay, président de la société d'assurance Sun Life, pose la pierre angulaire du siège social de la compagnie à Montréal. Avec ses 26 étages, l'édifice sera, pendant des décennies, le plus haut de tout l'empire britannique. La compagnie déménagera son siège social à Toronto en 1979 pour intimider les souverainistes québécois.

    1914: Le navire Empress of Ireland coule dans le fleuve Saint-Laurent, causant la mort de plus de mille passagers.

    1914: La première guerre mondiale éclate. Les Canadiens-Anglais réclament la conscription mais le Québec la rejette en bloc. En guise de représailles, l'Ontario bannit le français de ses écoles. La police fédérale ratisse le Québec à la recherche des conscrits cachés. À Québec, la population révoltée incendie les bureaux de la police fédérale. Après 5 jours d'émeutes, un régiment de Toronto est dépêché sur les lieux et tire sur la foule: 5 morts et 70 blessés.

    1917 : C'est la conscription. Les militaires ouvrent le feu sur des manifestants en colère. Le départ des hommes pour l'Europe entraîne l'arrivée des femmes sur le marché du travail. Celles-ci coupent leurs cheveux et leurs robes, se débarassent de leurs corsets. Ce sont les débuts du féminisme.

    1918: On fonde au Québec la première station de radio au monde; X.W.A. Quatre ans plus tard, c'est au tour de CKAC, première station francophone sur Terre, sous l'égide de Douglas Fairbanks et Jacques N. Cartier.

    Montréal à vol d'oiseau


    1918: Grâce à la mobilisation des sufragettes, le gouvernement fédéral accorde le droit de vote aux femmes.


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     Lionel Groulx
    1918-25: Les années d'après-guerre correspondent au Québec, à un réveil et à un renouveau intellectuel. L'Université de Montréal ouvre ses portes en 1920. La pensée nationaliste canadienne-française du chanoine et historien Lionel Groulx nourrit les nouvelles élites des collèges classiques. On dénonce l'absence de monnaie bilingue, l'absence du français à Ottawa et le visage anglais de Montréal. Groulx déclare «Notre état français, nous l'aurons! À l'intérieur de la confédération si possible, à l'extérieur s'il le faut.»


    1919: Les premiers autobus entrent en fonction à Montréal.

    1921: Le KKK (Klu Klux Klan, une organisation de fanatiques protestants anti-noirs, anti-juifs, anti-catholiques et anti-francophones) est implanté à Montréal. On soupçonne certains de ses militants d'être à l'origine de plusieurs incendies criminels, notamment à la sainte cathédrale de Québec et à la maison de retraite des Sulpiciens d'Oka (entraînant des dommages estimés à 100 000$) ainsi que la destruction d'archives de la Nouvelle-France.

    1921: La première union de travailleurs, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada, est organisée par l'Église québécoise pour contrer l'influence des unions américaines.

    1922: Alors âgé de 15 ans, Joseph-Armand Bombardier construit le premier protoype de son «autoneige». Son premier véhicule entièrement opérationnel sera assemblé en 1935. Un modèle plus petit et ultra-léger, baptisé la «motoneige», sera inventé en 1958 et mis en vente l'année suivante.

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     Joseph-Armand
    Bombardier

    1926: La pasteurisation du lait est finalement appliquée, ce qui entraîne finalement une baisse des taux de mortalité infantile.

    1927: Le privy council de Londres accorde le Labrador à Terre-Neuve, et ce malgré les revendications légitimes et historiques du Québec.

    1927: Montréal est la scène de l'une des pires catastrophes de son histoire. Un incendie mineur éclate au cinéma Laurier Palace durant une séance de l'après-midi et 78 enfants périssent la panique qui s'ensuit.

    1929 : La grande crise. Le Québec connaît le plus haut taux de chômage du Canada. On tente tant bien que mal de venir en aide aux miséreux. En ces temps difficiles, on assiste à la naissance d'un embryon de parti nazi en Ontario et au Québec. Heureusement, celui-ci ne prendra pas d'ampleur mais suscitera quand même de l'inquiétude chez les travailleurs juifs. L'université McGill donnera dans l'antisémitisme en refusant d'accepter des étudiants juifs de l'extérieur de Montréal, dans le but de limiter leurs nombres.

    1930: La Bolduc (Mary Travers de son nom de fille) devient célèbre avec la grande dépression économique. «Ça va v'nir, ça va v'nir, mais décourageons-nous pas» est son message d'espoir au peuple démuni. Sa musique séduit tout le monde et bientôt elle enregistre pas moins d'un nouveau disque à chaque mois. Elle décrit avec génie et humour les événements de l'époque: les nouveaux ballons dirigeables, les quintuplés Dionne, le rapt du fils Lindberg, Hitler et la guerre, etc. Ses chansons dénoncent la pauvreté et le chômage et revendiquent plus de liberté pour les femmes. Premier auteur-compositeur-interprète de haute stature au Québec, La Bolduc demeure encore aujourd'hui une artiste unique et incomparable.

    1931 : L'Ontario et le Québec s'opposent au rapatriement de la constitution, craignant qu'une nouvelle constitution canadienne donne trop de pouvoirs au gouvernement fédéral. La même année, Londres accorde au dominion du Canada le Statut de Westminster, reconnaissant ainsi sa pleine souveraineté.

    1931: Le Québec est de plus en plus urbain. Environ 60% de sa population habite maintenant la ville. Ce phénomène est dû à un très haut taux de natalité et à une surpopulation des fermes. Bien que les quartiers riches bénéficient de la plupart des services modernes comme l'eau courante, l'électricité et le téléphone, les quartiers ouvriers populaires (majoritairement francophones) ont la vie dure et les taux de mortalité infantile y sont affreusement hauts. Au tournant du siècle, un enfant montréalais sur quatre meurt avant l'âge d'un an. Cela fait de Montréal la deuxième ville la plus malsaine du monde après Calcutta! Des milliers d'enfants de 14 à 16 ans sont exploités dans les usines comme la «Dominion Textiles» où ils reçoivent 10$ pour 55 heures de travail hebdomadaire.

    1935: Le docteur Wilder Penfield fonde l'Institut neurologique de Montréal. À la recherche d'un remède contre l'épilepsie, ses recherches sur le cerveau humain allèrent plus loin que tout ce qui avait été fait à l'époque et permirent de révéler les fonctions spécifiques des diverses régions du cerveau jusqu'alors inexplorées.

    1936 : Adoption de la monnaie bilingue au Canada (il était temps!)

    1937: Le décès du frère André, réputé comme ayant des talents de guérisseur, attire un million de personnes à l'Oratoire Saint-Joseph. Des trains spéciaux sont mis sur pied aux États-Unis pour amener les pélerins à Montréal.

    1937: Le 17 juin, le docteur Norman Bethune, chirurgien de Montréal et l'un des premiers à préconiser un régime public d'assurance maladie, est accueilli en héros à son retour d'Espagne où il dirigeait le corps médical de l'armée républicaine durant la guerre civile. Il a révolutionné la médecine de guerre en pratiquant des interventions chirurgicales à quelques mètres du front et en créant la première unité mobile de transfusion de sang. Bethune repart bientôt pour se joindre à la résistance chinoise contre l'envahisseur japonais. Il succombe d'une septicémie en Chine en 1939.

    1938: Le docteur Armand Frappier fonde l'institut de microbiologie et d'hygiène de Montréal (qui sera rebaptisée en son honneur en 1975). En 1945, il fonde la première école d'hygiène de langue française au monde. Il est connu pour ses travaux de recherche sur la résistance aux infections et à la maladie.

    1939: Adoption des nouvelles armoiries du Québec et de la devise «Je me souviens».

    1940 : Grâce au combat de Thérèse Casgrain, Idola Saint-Jean et des suffragettes, les Québécoises ont dorénavant le droit de vote. Vaut mieux tard que jamais! Le Premier ministre libéral Adélard Godbout réussit à taire l'opposition des évêques en menaçant de démissionner (il aurait alors été remplacé par l'anticlérical T.-D. Bouchard).

    1940: Le jardin botanique de Montréal ouvre ses portes, le rêve du brillant botaniste québécois, le frère Marie Victorin.

    Histoire du QUEBEC
     Camilien Houde
    1940: C'est la seconde guerre mondiale et le Premier ministre canadien Mackenzie-King, malgré sa promesse au Québec, adopte une mesure qui force tous les citoyens à s'enregistrer. Le maire de Montréal, Camilien Houde, voit cette mesure comme un premier pas vers la conscription (avec raison), la dénonce publiquement et encourage les citoyens à ne pas la respecter. Il est jeté en prison et y demeurera quatre ans, sans procès. Il faut comprendre que les gens de l'époque ne s'opposaient pas à la participation du Canada à la guerre, et les soldats Canadiens-Français étaient traités en véritables héros. Les gens s'opposaient à la conscription elle-même, cette loi qui les force à aller se battre outre-mer au nom de la couronne britannique.



    1942: La seconde guerre mondiale s'intensifie. Mackenzie-King organise un référendum sur la conscription pour se libérer de sa promesse. Le Canada anglais vote OUI, alors que le Québec vote massivement NON. Évidemment, King décrètera la conscription sans tenir compte de l'opinion des Québécois. Le président américain Roosevelt, suggère à Mackenzie-King un projet d'assimilation des francophones du Québec et de la Nouvelle-Angleterre. Pendant l'été, des U-boats allemands pénètrent dans le fleuve et torpillent plusieurs bateaux.

    Avec la deuxième guerre, le chômage disparaît au profit de l'industrie de guerre qui utilise une importante main d'œuvre féminine. La profession d'infirmière se développe rapidement et plusieurs femmes la choisissent. On installe des prisons militaires au Québec pour les soldats allemands capturés. Des sous-marins allemands s'aventurent dans le fleuve Saint-Laurent et torpillent une vingtaine de navires.

    Histoire du QUEBEC
     La guerre!

     

    Histoire du QUEBEC
     Roosevelt et Churchill
    à Québec
    1943: Conférence de Québec entre le Premier ministre britannique Winston Churchill et le Président américain Franklin Roosevelt. C'est dans notre capitale que les deux chefs discutent du fameux débarquement de Normandie, nom de code «Opération Overlord». Ils discutent également d'un débarquement en Italie pour diminuer la pression sur l'Union soviétique au front Est.

     

    1943 : C'est le début le l'instruction obligatoire pour les enfants de six à quatorze ans. La même année, le Québec demande par décret la restitution du Labrador.

    1944: Le Québec ré-élit à sa tête Maurice Duplessis, chef de l'Union Nationale, qui réclame plus de pouvoirs pour les provinces. Bien qu'il ne soit vraiment pas un admirable démocrate (comme le démontrent son opposition aux syndicats et le traitement qu'il réserve aux circonscriptions libérales), Duplessis s'engage dans une politique d'électrification des campagnes, fait construire écoles et hôpitaux et donne à la province de Québec, enfin, son drapeau, inspiré des anciens symboles de la Nouvelle-France.

    Drapeau du Québec

    1944: Création d'Hydro-Québec par le gouvernement québécois.

    Après la guerre, c'est une grande vague d'immigration au Québec. Ces gens viennent principalement d'Europe, ce sont des Italiens, des Juifs, etc.

    1946: Jackie Robinson entre dans les rangs du club de baseball des Royaux de Montréal, la ligue mineure affiliée aux Dodgers de Brooklyn. Robinson conquit le coeur des Montréalais lors des parties du stade Delorimier et devient le premier joueur noir du baseball professionnel. Plusieurs années plus tard, Robinson déclara qu'il n'aurait jamais réussi sa brillante carrière sans la force qu'il tirait de ses partisans montréalais.

    1948: Le peintre Paul-Émile Borduas et ses amis signent le Refus global qui dénonce le conformisme artistique et moral au Québec et la corruption de l'Église catholique. Quatre cents exemplaires du manifeste sont distribués. Par représailles, Borduas est renvoyé de son poste de professeur à l'École du meuble de Montréal.

    Histoire du QUEBEC
     Paul-Émile
    Borduas

    1954: Jean Drapeau est élu une première fois à la mairie de Montréal contre Camilien Houde. Le jeune avocat a acquis une certaine notoriété à titre de procureur d'une enquête publique qui a fait la lumière sur la corruption du régime de Houde. L'enqête, déclenchée par le congédiement du procureur de la police municipale, Pacifique Plante, a duré quatre ans.

      1955 : Maurice (Le Rocket) Richard, joueur-vedette de l'équipe de hockey les Canadiens de Montréal est suspendu. Enragés qu'on ait ainsi traité ce véritable héros national, les spectateurs bombardent le président le la LNH de projectiles pendant la partie Canadiens-Red Wings. Une bombe lacrimogène explose et une véritable émeute éclate au Forum.

    1957: Fondation de l'Alliance laurentienne, qui prône l'indépendance du Québec.

    1959: Inauguration de la voie maritime du Saint-Laurent par la reine Elizabeth II et le président américain Dwight Eisenhower en présence de 15,000 personnes, à l'écluse de Saint-Lambert.

    1959: Montréal compte deux millions d'habitants. La population a doublé en moins de 20 ans!!




    PÉRIODE SUIVANTE:

    Le Québec moderne: 1960 à aujourd'hui

    L'histoire du français québécois

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     AUTRES PAGES DE CE SITE PORTANT SUR LE QUÉBEC DE 1867 À 1960:

    4.01) Ô CANADA!
    4.02) Le rassemblement de novembre 1885 au Champ de Mars
    4.03) 1885: Montréal au bord de la guerre ethnique
    4.04) Honoré Mercier, Premier ministre du Québec
    4.05) L'identité canadienne selon Wilfrid Laurier
    4.06) Henri Bourassa et le nationalisme canadien
    4.07) Guerres et conscriptions
    4.08) Lettre du président Roosevelt
    4.09) Les Nazis envahissent le fleuve
    4.10) 19 août 1942: débarquement de Dieppe
    4.11) Maurice Duplessis, Premier ministre du Québec
    4.12) Le drapeau et les armoiries du Québec
     sources : http://www.republiquelibre.org/cousture/QUEB.HTM

     

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  • Le Bas-Canada: 1763-1867




    Note: notre patrie ne portera pas exclusivement le nom de Bas-Canada tout au long du Régime britannique, je l'utilise ici comme terme générique. En réalité, le territoire changera de nom trois fois: d'abord "Province of Québec", puis "Lower Canada" (Bas-Canada) en 1791 et finalement "United Canada" (Canada-Uni ou Canada-Est) de 1840 jusqu'en 1867.



    Province of Quebec

    1763: Signature du traité de Paris qui cède toute l'Amérique du Nord française à l'Angleterre, à l'exception des îles de Saint-Pierre et Miquelon. Le serment du Test (qui implique un reniement du pape et du culte de la Vierge) devient obligatoire pour entrer dans la fonction publique, garantissant ainsi l'exclusion des francophones catholiques du gouvernement. La livre sterling devient la devise monétaire officielle. Le territoire est considérablement réduit.

    En octobre de la même année, Londres dans sa «Royal Proclamation», accorde le droit aux francophones catholiques de pratiquer leur religion. La Grande-Bretagne fait toutefois connaître au gouverneur Murray son intention de fonder des écoles uniquement protestantes dans le but d'assimiler la population. La proclamation entend également remplacer le code civil français par la «British Common Law». Le gouverneur Murray juge toutefois cette mesure impraticable et décide plutôt de garder les anciennes lois françaises.

    1765: 95 Canadiens adressent une pétition et réclament que la justice soit rendue en français, que les ordres du roi soient promulgés en français et que les Canadiens puissent agir comme jurés et avocats.

    1766: Les premiers à profiter de la conquête sont les commerçants anglais et américains qui prennent le contrôle de toute l'activité économique. Le premier gouverneur britannique, James Murray, n'aime pas beaucoup ces marchands qu'il juge être "la plus immorale collection d'individus que j'aie jamais connue." Il écrit encore "Rien ne pourra satisfaire les fanatiques déréglés qui font le commerce, hormis l'expulsion des Canadiens, qui constituent la race la plus brave et la meilleure du globe peut-être!" Les commerçants auront finalement la peau de Murray qui sera rappelé à Londres et remplacé. "Je quitte un pays et un peuple que j'aime sincèrement", a-t-il déclaré.

    Murray
    Le gouverneur Murray

    1766 : Retour du premier évêque catholique : Monseigneur Briand. Dès lors, son rôle sera de prêcher la soumissiondu peuple aux nouvelles autorités britanniques.

    1767: Les Sulpiciens ouvrent le futur Collège de Montréal, les Ursulines de Québec reprennent leur enseignement.

    portrait
    Le gouverneur
    Carleton
    1774: Suivant les recommandations du gouverneur Carleton, Londres décrète le «Quebec Act» dont le but est d'apaiser les Canadiens pour qu'ils ne se joignent pas à la révolution américaine des 13 colonies. Le territoire du Québec est considérablement agrandi pour inclure la vallée de l'Ohio et la région des Grands Lacs. Le Serment du Test est changé; les catholiques peuvent maintenant avoir accès à la fonction publique si toutefois ils prononcent un serment d'allégeance à la couronne d'Angleterre (qui existe d'ailleurs toujours pour nos députés fédéraux). Le texte demeure muet au sujet du statut des langues française et anglaise.

    Les Américains sont outrés que l'Angleterre permette aux Canadiens de garder leur religion catholique et empêche leur expansion vers l'ouest. Pour cette raison et en réaction à des taxes jugées excessives, les Américains lancent leur révolution. Ils tentent de convaincre les Canadiens se joindre à eux alors que le clergé prend position pour l'Angleterre. Les habitants choisiront finalement la neutralité.

    1775: Après la signature du Quebec Act, des Anglais choqués vandalisent le buste de George III qui avait été installé sur la Place d'Arme à Montréal. Ils y inscrivent sur la base «Voici le pape du Canada et l'idiot d'Angleterre» (traduit de l'anglais). Ceci démontre bien le mécontentement des marchands anglais établis ici.

    Le Continental Colors américain
    Le «Continental Colors» américain
    1775: Les «Bastonnais» (nom que les Canadiens donnaient aux rebelles américains) tentent alors de conquérir le Québec par les armes. En septembre, ils assiègent le fort Saint-Jean et sont victorieux sur l'armée britannique. Le 12 septembre, Montréal capitule et devient une ville américaine. Les nouveaux occupants établissent leur quartier général au château Ramezay. Les Anglais quant à eux, fuient vers Québec qui est assiégée à son tour. C'est dans la nuit du 30 au 31 décembre que les célèbres généraux Montgomery et Arnold tentent un assaut contre la basse ville qui s'avère infructueux. Montgomery y trouvera même la mort. C'est le début de la fin pour les Américains qui devront évacuer le territoire en juin 1776. Le sort en est jeté, le Canada sera britannique.

    1778: Publication du premier journal uniquement français: La Gazette littéraire de Montréal.

    1782: Le Traité de Paris reconnaît l'indépendance des États-Unis d'Amérique (les anciennes 13 colonies). La révolution américaine est donc un succès. Le Québec perd la vallée de l'Ohio. Des colons anglais, hollandais, irlandais, écossais et américains loyaux à l'Angleterre (environ 6000 Loyalistes) quittent le nouveau pays et viennent s'établir au Canada. Plusieurs s'installent sur des terres confisquées aux Acadiens (la Nouvelle-Écosse est divisée en deux, c'est la fondation du New Brunswick en 1784). Dès lors, le Canada n'a plus une population uniquement exclusivement française et amérindienne, mais les francophones sont toujours les seuls à se désigner comme «Canadiens» et le resteront encore longtemps.

    1783: L'Angleterre est forcée de signer la paix avec la France et l'Espagne et reconnaît l'indépendance des États-Unis. Cette signature intervient alors qu'une expédition française est en préparation. Commandée par Lafayette, elle avait entre autres pour objectif la reconquête du Canada français après la prise de la Jamaïque avec l'aide des Espagnols.

    Le Bas-Canada

    Les nouveaux arrivants Anglais rejettent le régime seigneurial, les lois françaises et exigent un district distinct. La Province of Quebec est alors divisée en deux ; le Haut-Canada (Ontario, environ 10 000 habitants) et le Bas-Canada (Québec, 150 000 habitants).

    Les Anglais veulent tout!
    Extrait de «Il était une fois le Québec»

    1791 : L'Angleterre proclame l'Acte constitutionnel qui accorde à la population un parlement élu, mais malheureusement, sans véritable pouvoir. C'est la première version d'une constitution canadienne. Le Parlement de Grande-Bretagne accorde aux députés canadiens la permission d'utiliser le français dans l'enceinte et dans le journal de l'assemblée.

    1793
    Première assemblée du Bas-Canada
    1792 : Premières élections de l'histoire du Québec. La chambre d'assemblée du Bas-Canada, malgré le fait que la population soit française à 95%, est formée de 35 Canadiens et de 15 Anglais. Jean-Antoine Panet est élu président de la chambre du Bas-Canada, en dépit de l'opposition britannique. Les deux groupes s'affrontent en chambre dès la première séance. Le gouverneur, à la demande des députés anglais, déclare que les textes de lois devront être rédigés en anglais.

    Dans ce parlementarisme truqué où le français n'est plus qu'une langue de traduction, le gouverneur et les conseils législatif et éxécutif renversent toutes les initiatives canadiennes. C'est une impasse politique complète qui durera cinquante ans.



    1795: À Québec, les Britanniques (et ce malgré qu'ils soient la nette minorité) représentent 65 % des membres des professions libérales et 44 % des hommes d'affaires, mais seulement 18 % des artisans et 10 % des simples ouvriers.

    1800 : Le peuple canadien, majoritairement rural, s'appauvrit. Depuis la conquête, plus qu'une minorité de Canadiens savent lire et écrire. Ils sont exploités par la riche minorité anglaise. Les Canadiens deviennent bûcherons, scieurs de bois et «raftmen», au service des riches marchands anglais qui fournissent l'Angleterre en bois dans sa guerre contre Napoléon Bonaparte. Les raftmen (dont le légendaire Joe Montferrand) doivent conduire les énormes troncs d'arbres, sur les eaux du fleuve, de Hull jusqu'à Québec. Il s'agit d'un métier extrêmement périlleux. Coeurs fragiles s'abstenir.

    Un groupe de Canadiens enverra même une missive à Paris à l'intention de Napoléon, lui demandant de venir libérer le Canada de l'emprise britannique. La lettre demeurera sans réponse.
    Napoléon Bonaparte
    Napoléon Bonaparte



    1800: Des Canadiens sont engagés par la Norhwest Company pour transporter fourrures et passagers entre Montréal et les postes de traite de l'Ouest. Ils seront désormais connus sous le nom de "Voyageurs". Les unions parfois temporaires et parfois permanentes entre ces courageux voyageurs et les Amérindiennes de l'Ouest donnera naissance à un nouveau peuple: les Métis. Le français devient la langue de l'Ouest. Plusieurs de ces Métis francophones s'établiront dans l'actuel Manitoba, près de la rivière Rouge, et deviendront chasseurs de bisons.

    1802: Joseph Quesnel écrit sa première pièce de théâtre: «L'anglomanie ou le Le dîner à l'angloise».

    1805: La bourgeoisie britannique de Québec fonde le journal «Quebec Mercury» qui se donne pour mission d'assurer la suprématie de l'oligarchie britannique. L'année suivante, Pierre Bédard réplique en fondant «Le Canadien», pour défendre les intérêts et les droits des Canadiens français.

    1810 : Le journal «Le Canadien» (fondé en 1806) entreprend une campagne de dénonciation de la minorité dominante, en réaction à plusieurs articles racistes du journal anglophone The Mercury appelant à l'assimilation des francophones. Le gouverneur ordonne que le journal soit saisi et que l'imprimeur, les propriétaires et les journalistes soient jetés en prison.

    1812: Les États-Unis déclarent la guerre à l'Angleterre et les Canadiens se préparent à se défendre. Les Américains quittent Détroit et attaquent le Haut-Canada.

    Chateauguay
    Bataille de Châteauguay
    1813: Dans le cadre de la guerre opposant les Américains à l'Angleterre, les États-Unis attaquent le Bas-Canada! Leur marche vers Montréal est arrêtée à Châteauguay par les Voltigeurs canadiens. Le corps de volontaires est victorieux malgré qu'il soit en nombres inférieurs.

    1815: Louis-Joseph Papineau, chef du parti réformiste, occupe le poste de président de l'Assemblée législative jusqu'en 1837.

    1820: Des Anglais mettent sur pied un projet d'union des deux Canadas. Le projet ne reconnaît que l'anglais comme langue officielle et exige qu'une personne possède une propriété d'au moins 500 livres sterling pour être membre de l'Assemblée. Louis-Joseph Papineau et John Neilson s'opposent au projet et réunissent une pétition de 60 000 signatures. Londres leur donnera raison en 1823.



    1824: Une loi encourageant l'ouverture d'écoles de paroisse marque le début d'un système scolaire confessionnel.

    1825: L'ouverture du canal Lachine permet enfin aux bateaux de naviguer vers l'ouest sans avoir à faire face aux rapides. Montréal compte maintenant 31 516 habitants et Québec 22 101 (comparativement à 1677 pour Toronto).

    1829: Fondation de la McGill University, le premier établissement du genre au Canada.

    Après 1830, le Bas-Canada connut une pénurie de blé au point où les importations de l'étranger devinrent nécessaires. Les méthodes de culture archaïques et l'épuisement des sols sont les grands responsables de cette crise. Le surpeuplement des seigneuries n'aida pas la situation.

    McGill
    James McGill



    1831: Pour la première fois, un navire à vapeur traverse l'océan Atlantique. Il s'agit du «Royal William», un bateau construit à Québec.

    1831-1865: Pendant cette période, la population de Montréal sera majoritairement anglophone.

    1832 : Encore une fois, des élections. À Montréal, lors d'une réunion pacifique, l'armée anglaise ouvre le feu sur la foule désarmée, blessant plusieurs personnes et en tuant trois.

    1832 : L'Assemblée législative du Bas-Canada, Papineau à sa tête, adopte un projet de loi qui garantit les pleins droits des personnes pratiquant la religion juive. Il faudra attendre 25 ans pour voir l'Angleterre et les autres colonies adopter des mesures semblables.

    1832-34 : Le gouvernement anglais encourage l'immigration massive, dans l'espoir de mettre les Canadiens en minorité. Ces immigrants, essentiellement des Irlandais fuyant la misère, sont à la recherche d'un avenir meilleur. Contrairement aux immigrants Anglais ou Écossais, ils sont pauvres et immigrent dans des conditions déplorables et apportent avec eux le choléra. Résultat : une longue épidémie qui fera 10 000 morts dans sa première année.

    1834: L'esclavage est aboli dans toutes les colonies britanniques.

    En chambre, le Parti Canadien s'oppose aux initiatives du British Party (aussi appelé «Château Clique»). Ce dernier, composé de riches marchands anglais, désire des lois pour promouvoir les affaires (et leurs porte-feuilles), l'assimilation des francophones et une union avec le Haut-Canada. Malgré leur petit nombre, ils contrôlent toujours les conseils législatif et éxécutif nommés par Londres. Le Parti Canadien (ou Parti Patriote) quant à lui réclame le gouvernement responsable, la protection de la langue et de la culture française et un conseil législatif élu.

    1834 : Ludger Duvernay (dont le portrait est à droite) fonde la Société Saint-Jean-Baptiste, société nationaliste qui a pour but la défense des droits du peuple du Bas-Canada. À l'époque, avant chaque réunion, on chante des chansons patriotiques canadiens pendant qu'au Haut-Canada on en est encore à l'hymne britannique «God save the Queen». C'est Duvernay qui fera de la Saint-Jean-Baptiste, une fête patriotique.

    1834 : Éclatante victoire du Parti Canadien aux élections, à la tête duquel on retrouve Louis-Joseph Papineau. Celui-ci envoie une liste de 92 résolutions à Londres pour régler l'impasse politique. Elles sont rejetées. Les députés canadiens encouragent un boycot massif des produits britanniques.

    Ludger Duvernay

    1836: Le premier chemin de fer est construit entre les villes de La Prairie et Saint-Jean.

    1837-38 : Ayant épuisé toutes les avenues pacifiques, le peuple canadien se révolte. C'est la Rébellion des Patriotes.

    1837: Publication du premier roman québécois, il s'agit du livre «Le chercheur de trésors ou l'influence d'un livre» écrit par Philippe Aubert de Gaspé, fils. Malgré la grande qualité de l'ouvrage, sa publication passera en grande partie inaperçue à cause des événements politiques.

    The Province of Canada (Canada-Uni)

    1839: Londres envoie Lord Durham enquêter sur les problèmes au Bas-Canada. Celui-ci remet un rapport dans lequel il fait l'éloge de la supériorité des Anglais, et recommande l'assimilation des Canadiens-Français pour leur propre bien. Il croit qu'une union du Haut et du Bas-Canada sous un seul parlement de langue anglaise, accompagnée d'une forte immigration d'anglo-saxons permettra une assimilation tranquille des francophones.

    1840: Suivant les recommendations du rapport Durham, l'Acte d'Union est adopté à Londres et unit le Haut et le Bas-Canada en une seule province: le «Canada-Uni». Une seule assemblée législative fut accordée à la colonie avec 42 membres élus du Canada-Ouest (Ontario, 400 000 habitants) et 42 membres élus du Canada-Est (Québec, 600 000 habitants). Les dettes des deux colonies furent combinées malgré le fait que celles du Bas-Canada étaient beaucoup moindres. L'anglais devient la langue officielle de l'assemblée.

    Ce système qui accorde le même nombre de membres élus aux deux groupes linguistiques semblent ainsi reconnaître l'égalité des deux nations fondatrices. Le but est toutefois bien moins noble, il permet aux anglophones de contrôler la chambre malgré le fait qu'ils soient minoritaires. D'ailleurs, les règles du jeu seront changées selon le principe de «Rep by Pop» lorsque les Anglophones deviendront majoritaires.

    1840-1850: La crise économique fait fuir 40 000 Canadiens français vers les États-Unis.

    1840: Joseph Casavant vend son premier orgue. Ses fils, Claver et Samuel, prendront plus tard la relève en fondant l'entreprise «Casavant Frère» à Saint-Hyacinthe. Les orgues Casavant acquièrent au cours des années une réputation internationale inégalée.

    1841: Première session du premier parlement de l'Union s'ouvre à Kingston.

    1841: Loi de l'instruction publique: début d'un véritable réseau d'enseignement public, création des commissions scolaires (en 1842, le taux de fréquentation des école n'est que de 4,4%)

    1841: Le 17 mai, à Québec, un éboulement balaie la rue Petit-Champlain, détruisant 9 maisons et causant la mort de 39 personnes.

    1842: Louis-Hippolyte Lafontaine défend les droits du français comme langue parlementaire. Étienne Parent dénonce la politique d'anglicisation des autorités britanniques.

    1845 : L'écrivain britannique Charles Dickens visite Montréal et Québec.

    1845 : L'historien François-Xavier Garneau publie la première histoire du Canada.

    Lafontaine
    L.-H. Lafontaine
    1848: L'alliance des réformateurs du Canada-Ouest de Robert Baldwin et de ceux du Canada-Est de Louis-Hyppolite Lafontaine permettent l'introduction du gouvernement responsable. Dorénavant, le gouverneur devient simplement le représentant du monarque d'Angleterre et l'agent de liaison entre Londres et la colonie.

     

    1849: La chambre vote le Rebellion Losses Bill qui vise à compenser les personnes ayant souffert des dommages à leur propriété pendant la rébellion de 1837-38. Des Tories anglais, opposés à cette loi ainsi qu'au principe du gouvernement responsable, mettent le feu au Parlement de Montréal lors d'une émeute.

    1851: La Grande-Bretagne remet au Canada le contrôle de ses postes. Montréal compte maintenant 57 715 habitants et Québec 42 052 (comparativement à 30 775 pour Toronto).

    tableau
    L'incendie de 1849

    1850-1940: Le Grand Exode. Environ 900 000 Canadiens français quittent le Bas-Canada pour les États-Unis.

    1851: Pour la première fois, la population de Canada-Ouest (Ontario) dépasse celle de Canada-Est (Québec).

    1852: Création de l'Université Laval, première institution francophone du genre en Amérique. Elle sera dotée d'une charte royale le 8 décembre 1852.

    1852: Construction à Québec de la première patinoire couverte au monde par le «Quebec Skating Club».

    1854 : Abolition officielle du régime seigneurial.

    1855: Pour la première fois depuis la capitulation de 1760, un navire français navigue sur les eaux du fleuve St-Laurent. Il s'agit de la frégate «La Capricieuse», qui entre dans le port de Québec en mission commerciale. Cette visite a un extraordinaire retentissement chez les Canadiens-Français. La terrasse, les quais et tous les points qui avaient vue sur le fleuve étaient remplis d'une foule immense qui, en voyant le tricolore d'artimon, se mit à crier des hourras. Pour les Canadiens-Français, il s'agit là d'un événement formidable, d'un renouement avec la France.

    1857: La reine Victoria désigne Ottawa comme nouvelle capitale de la Province of Canada. La même année, un homme soupçonné d'être Jack l'Éventreur est présent à Montréal.

    1860: Inauguration du pont Victoria, le premier qui relie Montréal à sa Rive Sud.

    De 1850 à 1860, le Canada-Uni se trouve plongé dans une grande crise politique. En dix ans, le gouvernement change dix fois et aucun d'eux n'arrive à garder le pouvoir. Les principaux partis de Canada-Est étaient les Bleus de George-Étienne Cartier et les Rouges nationalistes d'Antoine-Aimé Dorion. Au Canada-Ouest, les partis étaient les Tories de John A. Macdonald et les Grits de George Brown. Brown déclara que la seule façon de sortir de l'impasse était de reconnaître la population supérieure du Canada-Ouest (l'Ontario) et réclama la reconnaissance du principe de «Rep by Pop». Dorion
    A.-A. Dorion



    Drapeau des Confédérés sudistes 1861-1865: Pendant la guerre civile américaine, les confédérés s'installent à Montréal. Plusieurs Canadiens craignaient que, pour se venger, les États-Unis attaquent le Canada britannique. À la même époque, un groupe de nationalistes irlandais nommés les «Fenians» (groupe qui comptait beaucoup de supporters chez les Américains d'origine irlandaise) caressait le projet de s'emparer du Canada pour ensuite l'échanger contre l'indépendance de l'Irlande. La «menace américaine» se faisait de plus en plus présente et on commença à parler d'une union possible des colonies britanniques dans le but d'y résister.



    1863: Une coalition est formée entre les deux partis du Canada-Ouest et les Bleus de Cartier. Cette alliance mit le Canada sur la voie de la fédération.

    1867 : Signature de la fédération canadienne entre quatre colonies britanniques ; l'Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et le Bas-Canada qu'on appellera désormais le Québec (acceptée à 27 contre 22). Mais George-Étienne Cartier, l'un des pères de cette fédération, commet une erreur en croyant qu'il s'agit là d'un pacte entre deux peuples. Au contraire, le Québec n'est plus qu'une province parmi quatre et définitivement mise en minorité. Le dominion britannique du Canada connaît une période de grande prospérité, mais les Canadien-Français ne participent en aucune façon au grand jeu du commerce et de la finance anglaise et demeurent des travailleurs exploités. Ils sont désormais minoritaires dans un pays «bilingue» où en réalité, la pratique impose l'anglais.




    PÉRIODE SUIVANTE:

    La province de Québec : de 1867 à 1960

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    AUTRES PAGES DE CE SITE PORTANT SUR LE RÉGIME BRITANNIQUE:

    3.01) L'invasion américaine de 1775-76
    3.02) La bataille de la Châteauguay
    3.03) Origines de la Saint-Jean-Baptiste
    3.04) Louis-Joseph Papineau et le Parti Patriote
    3.05) La Rébellion des Patriotes
    3.06) La bataille de Saint-Denis
    3.07) Robert Nelson, le médecin patriote
    3.08) Déclaration d'indépendance du Bas-Canada
    3.09) Le testament de Chevalier de Lorimier
    3.10) Extraits du rapport Durham
    3.11) Charles Dickens visite Montréal et Québec
    3.12) Les confédérés sudistes à Montréal
    3.13) Jack l'Éventreur à Montréal?
    3.14) George-Étienne Cartier et la fédération canadienne
    3.15) Cartes du Bas-Canada

      

    sources : http://www.republiquelibre.org/cousture/BAS.HTM

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  • Les peuples Amérindiens



    Cliquez ici pour voir une carte géographique du Québec qui illustre l'emplacement des Premières Nations.




    Possiblement venus à pied d'Asie pendant la dernière ère glacière (leurs origines ancestrales demeurent toutefois un véritable mystère), les premières nations s'établissent sur tout le continent américain. Il faudra toutefois attendre le réchauffement du climat et le retrait des glaciers pour voir arriver les premiers humains sur l'actuel territoire québécois. Contrairement aux civilisations urbaines qui existent en Amérique du Sud (Aztèques, Incas et Mayas), les habitants du Nord vivent généralement en nomades. Mais il est faux de croire que ces populations étaient primitives et simples. Les nations amérindiennes étaient parfois réunies en confédération et avaient des croyances et des philosophies très développées. Dans la partie qu'occupera la Nouvelle-France, on retrouve plusieurs nations autochtones. Voici donc les trois principaux groupes, ainsi que le lieu qu'ils occupaient lors de l'arrivée de Champlain en 1605.

    Algonquin Les Algonquiens (Algonquins, Crees, Ojibwés, Micmacs, Naskapis, Abénaquis, Montagnais)

    Le premier groupe est celui des Algonquiens. Ils se subdivisent en plusieurs nations. En Gaspésie et en Acadie, on retrouve les Micmacs. Il s'agit d'un peuple très brave et d'humeur joyale, et très tôt ils se lieront d'amitié avec les Français. Ils partagent ce territoire (aujourd'hui appelé le Nouveau-Brunswick) avec les Abénaquis et les Malécites.

    Un autre groupe algonquien habite la rive nord du Saint-Laurent, le Labrador et les régions du Saguenay et du Lac Saint-Jean. Il s'agit des Montagnais (ou Innu). L'illustration ci-contre est l'œuvre de Champlain et représente un couple de Montagnais. Ce peuple est également tout à fait amical à l'égard des Français et accueille les missionnaires très pacifiquement. Ils aiment beaucoup faire du troc avec les Français... surtout pour obtenir des fusils dans l'échange (ce qui était toutefois interdit par les autorités françaises). Au nord du territoire montagnais on retrouve les Cris, et à l'est, la péninsule du Labrador est occupée par les Naskapis.

    Couple de Montagnais selon Samuel de Champlain

    Les Algonquiens étaient des peuples nomades. Les hommes pêchaient et chassaient alors que les femmes recueillaient baies, racines ainsi que différentes graines. Ils vivaient dans des wigwams, des tentes de forme de cônes renversés faites de bois et recouvertes d'écorce ou de peaux de bêtes. Leurs vêtements étaient confectionnés de peaux et de fourrures d'animaux. L'été, leur moyen de transport de prédilection était le canot. L'hiver, les raquettes et le toboggan étaient de mise. Leur hiérarchie sociale était patriarcale, c'est-à-dire que les hommes étaient les chefs des familles et des tribus. Le shaman occupait aussi une place importante dans la société algonquienne. Il était réputé pour ses talents de guérisseur ainsi que pour ses capacités d'influencer les forces de la nature et de chasser les mauvais esprits.


    Les Inuits

    Inuit Un autre grand groupe occupe la région au nord de la baie d'Hudson et le Grand Nord du Nouveau-Québec, il s'agit bien sûr des Inuits (mot qui signifie «personnes»). Jadis appelés «Esquimaux» par certaines tribus ainsi que par les Français, le terme fut changé parce que peu flatteur (il signifie «mangeurs de viande crue»). Leurs voisins algonquiens les nommaient "ayaxkyimewa" (qui parlent la langue d'une terre étrangère», selon l'ethnolinguiste José Mailhot. Les Inuits sont probablement le groupe qui eut le moins de contact avec les Français compte tenu de leur situation géographique.


    Les Iroquoiens (Hurons, Pétuns et confédération iroquoise)

    Les Iroquoiens habitaient originalement la région des Grands Lacs, les Hurons et les Pétuns (ou Tobaccos) au nord de ceux-ci et les Iroquois au sud. Les villages étaient généralement fortifiés et très grands. Ils habitaient des «maisons longues» très distinctives qui pouvaient atteindre jusqu'à 200 pieds de long. Ces structures étaient construites de bois et recouvertes d'écorce d'orme.

    Les Hurons étaient probablement les alliés les plus fidèles aux Français. «Wyandots» de leur vrai nom (ce qui signifie «peuple insulaire»), ils étaient originalement situés entre le lac Simcoe et la baie Georgienne, sur un territoire de 2300 kilomètres carrés (région jadis appelée «Huronie»). Au début du XVIIe siècle, on estimait que la population huronne comptait environ 30 000 individus. Vivant principalement de l'agriculture et du commerce (maïs et tabac), la nation huronne était, à cette époque, l'un des groupes les plus prospères d'Amérique du Nord. La zone commerciale des Hurons était considérable. Elle comprenait la région des Grands-Lacs, la Mauricie et même la Baie d'Hudson. Les Hurons étaient bien conscients de la supériorité de leur système de commerce et très orgueilleux de l'influence dont ils jouissaient parmi les autres peuples amérindiens. Ils refusaient d'ailleurs d'apprendre d'autres langues que la leur, forçant ainsi les nations voisines qui trafiquaient avec eux à apprendre le huron. Huron


    Au début du XVIIe siècle, les Hurons cultivaient environ 2800 hectares de terre. On dit que, chez eux, il était plus facile de se perdre dans un champ de maïs que dans la forêt. La Huronie était rien de moins que le grenier des tribus du Nord.

    Mais leur alliance aux Français ne fera qu'exacerber leurs ennemis de longue date, les Iroquois, et la Huronie sera mise à feu et à sang par ces derniers en 1649. C'est alors un long exode qui commence. Quelques centaines de survivants viennent se réfugier au Québec. Ils sont toujours poursuivis par les Iroquois qui les relancent jusqu'à leur dernier retranchement. Les Hurons se déplacent successivement à sept emplacements différents avant de se fixer de façon permanente dans la région de Québec, plus précisément à La Jeune-Lorette en 1697. Des Hurons vinrent également s'établir parmi les Français peu après la fondation de Montréal. L'harmonie entre les deux peuples est complète. Malgré le fait qu'on ne comptait qu'environ 179 membres en 1829, la population huronne se chiffre maintenant à 2751 membres dont 1100 résident toujours à Wendake (Jeune-Lorette, Québec). Ils forment aujourd'hui une petite communauté prospère.

    Iroquois Nous en venons enfin aux Iroquois. Ce mot vient du surnom «Irinakhoiw» que leur donnaient leurs ennemis et qui signifie «langues de serpent». Les hommes iroquois étaient les plus féroces guerriers d'Amérique. Lors de l'arrivée de Cartier, ils habitaient deux bourgades dans les basses terres du Saint-Laurent ; Stadaconé (maintenant Québec) et Hochelaga (aujourd'hui Montréal). Toutefois, à l'arrivée de Champlain 60 ans plus tard, ils ont complètement disparu de la région de la vallée du Saint-Laurent et occupent plutôt l'actuelle région au sud des Grands Lacs (aujourd'hui l'État de New York). Cet inexplicable déplacement constitue une des grandes énigmes de notre histoire.

     

    Les Iroquois étaient réunis en une confédération de cinq nations: les Agniers (Mohawks), les Onneitouts, les Onontagués, les Goyogouins et les Tsonnontouans. La confédération iroquoise est présidée par 50 chefs représentant autant de tribus. Contrairement aux autres peuples amérindiens, plusieurs nations iroquoises parlent une langue apparentée à la langue aztèque, parlée dans l'actuel Mexique. Ils seront d'abord les alliés des colons de New Amsterdam (le New York hollandais), et ensuite ceux des Anglais qui leur fournirent des fusils (ce que la France refusa toujours de faire). Les Hollandais et les Anglais se serviront d'eux pour plusieurs raids de guérilla sur la jeune colonie française. Les guerriers Iroquois massacreront sans pitié et à plusieurs reprises les paysans de la Nouvelle-France. L'arme préférée des Iroquois est le «casse-tête». Le «scalp» , pratique qui consiste à arracher le cuir chevelu d'un ennemi pour le porter comme trophée à sa ceinture, est aussi très populaire. Les Anglais échangeront aux Iroquois des scalps de colons Français contre des fusils. Les Iroquois sont également très doués pour la torture, comme vous le verrez dans le texte consacré aux Saints Martyrs Canadiens.

    Guerrier iroquois

    Les Iroquois étaient sédentaires, leurs villages étaient donc établis au même endroit pour de longues périodes de temps. Ils se déplaçaient pour des raisons militaires ou lorsque la terre avait été épuisée (à tous les 20 ans environ). L'agriculture fournissait la majeure partie de la diète iroquoise; maïs, haricots et courges. La société iroquoise était soumise à une hiérarchie matriarcale, c'est-à-dire que ce sont les femmes qui étaient les propriétaires terriens et qui déterminaient les liens de parenté. Après son mariage, un homme allait vivre dans la maison longue de sa femme et leurs enfants devenaient alors membres du clan de celle-ci.

    Les femmes possédaient et exploitaient les champs de culture sous la supervision de la mère de clan. Les hommes quittaient d'habitude le village en automne pour la grande chasse annuelle et revenaient au milieu de l'hiver. Au printemps, ils pêchaient. Comme celle des Algonquiens, la religion des Iroquois était basée sur le culte du «Grand Esprit» tout-puissant qui régnait sur toute les créatures vivantes. C'est le système politique confédératif des Iroquois qui les rendait toutefois unique et c'est celui-là qui leur permit de dominer militairement les 200 premières années de l'Amérique coloniale.


    Le choc des cultures

    Il est important de comprendre que, contrairement aux Espagnols et plus tard aux Américains, les Français de l'époque n'ont jamais eu l'intention de conquérir les Indiens par les armes. Il n'y a donc pas eu de génocides dans l'histoire de la Nouvelle-France (à part ceux qui sont l'œuvre des Iroquois), contrairement à celle de la Nouvelle-Espagne ou des États-Unis. L'objectif des Français fut d'abord de commercer avec eux et ensuite de les «évangéliser», croyant ainsi sauver leurs âmes. Les relations furent en général harmonieuses, il n'était pas rare de croiser des groupes d'Amérindiens dans les rues des villes et des villages.

    Ces gens qu'on appelait «Indiens» ou «Sauvages» apprirent beaucoup aux Français, comme l'art de transformer la sève en sirop d'érable et les moyens à prendre pour survivre aux rigoureux hivers et au scorbut. Les gens d'ici modifièrent l'habillement traditionnel européen pour y incorporer des emprunts vestimentaires faits aux Amérindiens pour des raisons pratiques. Et bien que les mariages officiels entre Français et Amérindiennes étaient assez rares, les unions temporaires l'étaient beaucoup moins. Selon les compilations de Louis Tardivel, les langues amérindiennes auraient donné quelque 200 mots au français moderne et autant à l'anglo-américain. Un grand nombre d'aliments dont personne ne peut plus se passer provient d'Amérique: la pomme de terre, la tomate, le maïs, la cacahuète, le piment et bien d'autres. On estime que les trois cinquièmes des aliments cultivés aujourd'hui dans le monde seraient originaires des Amériques.

    Toutefois, il ne faut pas nier que l'arrivée des Européens en Amérique du Nord constitue un choc culturel profond. Plusieurs coutumes de ces premières nations perdront de leur importance, et des maladies qui leur étaient étrangères (comme par exemple la variole) décimeront la population.

    Un film absolument fabuleux a été tourné sur le sujet : Robe Noire (traduction de Black Robe). Il s'agit d'une production australienne, tournée ici avec des acteurs québécois. Le film illustre superbement la dynamique qui existait entre les premiers colons français et les peuples indiens, relation à la fois méfiante et respectueuse. On y voit également les farouches Iroquois à l'œuvre. Le film est selon moi extrêmement fidèle à ce que devait être la vie ici au début du XVIIe siècle. À voir absolument (mais attention, il contient des scènes de violence et de nudité).




    Prélude - Avant le Québec

    Amérindiens illustres de l'histoire de la Nouvelle-France

    Histoire de la Nouvelle-France

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