• Les «filles du roy».. les jeunes filles à marier

     

    Les «filles du roy».. les jeunes filles à marier

     

    On ne fonde pas une colonie en envoyant des militaires et de jeunes hommes célibataires. Ils reviendront tous. Or, comme partout en Nouvelle-France, l'élément féminin de la population du Canada était trop minoritaire (376) par rapport à l'élément masculin (639). Une telle politique intensive de peuplement ne pouvait réussir que si elle s'appuyait sur une politique de mariages. Pour ce faire, il fallait des femmes.

    - La politique de mariages

    Entre 1665 et 1673, le roi de France fit donc passer près de 900 filles au Canada afin de procurer des épouses aux colons. Le roi devait financer le voyage et doter chacune des candidates pour une somme variant entre 100 (cinq seulement) à 500 livres (deux seulement) par fille (selon la classe sociale), soit l'équivalent d'au moins 200 jours de travail d’un ouvrier (jusqu'à deux ans). Les filles destinées aux colons recevaient généralement une dot de 50 livres (50£), soit 100 jours de salaire. À cet octroi statutaire s'ajoutaient d'autres frais jugés essentiels. En plus des vêtements, il devait être fourni une cassette (coffre), une coiffe un mouchoir de taffetas, un ruban à souliers, cent aiguilles, un peigne, un fil blanc, une paire de bas, une paire de gants, une paire de ciseaux, deux couteaux, un millier d'épingles, un bonnet, quatre lacets et deux livres (2£) en argent sonnant. Parmi les conditions d'acceptation, les filles du roy devaient être âgées entre 16 et 40 ans, et n’être «point folles» ni «estropiées». En principe, il fallait de «jeunes villageoises n'ayant rien de rebutant à l'extérieur et assez robustes pour résister au climat et à la culture de la terre». En fait, la moitié des filles du roy viendront de la région parisienne. Les autres seront originaires de la Normandie, de l'Aunis, du Poitou, de la Champagne, de la Picardie, de l'Orléanais et de la Beauce. Une fois au Canada, l'intendant de la Nouvelle-France remettait à chacune des filles à marier «la somme de cinquante livres, monnaie du Canada, en denrées propres à leur ménage». Au total, moins d'une cinquantaine de filles du roy seront sélectionnées avec une dot importante pour épouser un officier des régiments royaux et un bourgeois (fonctionnaire).  

     

     

      

     

    L'arrivée des premières «filles du roy» suscita une certaine résistance dans la colonie où, semble-t-il, la décision d'organiser des mariages fut au début mal perçue. Encore en 1670, l'intendant Jean Talon faisait allusion à la résistance de curés qui pouvaient hésiter à bénir les mariage hâtifs:

    Si le Roi fait passer d'autres filles ou femmes veuves de l'ancienne en la nouvelle France, il est bon de les faire accompagner d'un certificat de leur curé ou du juge du lieu de leur demeure qui fasse connaître qu'elles soient libres et en état d'être mariées, sans quoi les ecclésiastiques d'ici font difficulté de leur conférer ce sacrement, à la vérité ce n'est pas sans raison, deux ou trois doubles mariages s'étant ici reconnus, on pourrait prendre la même précaution pour les hommes veufs. Et cela devrait être du soin de ceux qui sont chargés des passagers.

     

    Devant ces difficultés, le ministre Jean-Baptiste Colbert tentait de rassurer l'intendant Talon à propos de la qualité des jeunes filles. Le 11 février 1671, il écrivit ce qui suit à Talon:

     

     

    J'ai aussi donné ordre de vous envoyer des certificats des lieux où les dites filles seront prises, qui feront connaître qu'elles sont libres et en état de se marier sans difficulté.

      

     

    - Les origines des émigrantes

    Or, les futures épousées, généralement les «filles du roy», étaient des orphelines élevées par des religieuses aux frais du roi dans les grands couvents et les Maisons d'éducation de Paris, Dieppe, Honfleur et La Rochelle. On sait aujourd'hui que 23,9 % d'entre elles étaient originaires de l'Île-de-France, 19,4 % de l'Aunis, 14,9 % de la Normandie. Les autres provenaient surtout de la Bretagne, du Perche, du Poitou, de la Picardie, de la Saintonge, de la Champagne, de l'Anjou et de la Bourgogne.

    Près de 90 % de ces filles à marier étaient issues de familles de petits fonctionnaires, de militaires, d'artisans et de paysans (en petit nombre); le reste provenait de la petite noblesse et de la bourgeoisie. Elles constituaient, pour l'époque, une sorte d'élite «sagement élevée» et «formée aux travaux d'une bonne ménagère», et elles n'étaient pas nécessairement mieux instruites que la plupart de leurs contemporaines, mais elles avaient acquis un niveau d'éducation normal pour leur l'époque. Le problème avec les filles du roi vient du fait qu'elles paraissaient en général «assez délicates», «peu robustes», «élevées en vue du service des grandes dames». Les émigrantes étaient concentrées dans des régions qui se trouvaient relativement à proximité de la capitale; de plus, les trois quarts des émigrantes venaient de centres urbains. En effet, près de 20 % d'entre elles étaient originaires de l'Île-de-France, dont une bonne partie de la Salpétrière (50 %), qui dépendait de l'Hôpital général créé par Louis XIV.

    Le ministre Colbert recevait régulièrement des avis – dont ceux de l’intendant Jean Talon – pour qu'on envoie plutôt des «filles de village», «propres au travail comme les hommes». Dans les faits, on a dirigé vers le Canada des Françaises (plus de 70 %) issues des centres urbains, donc peu initiées aux travaux agricoles ni à la tenue d'une maison d'habitants. Dans les faits, on estime que les femmes de la Nouvelle-France comptaient 47,8 % d'artisanes, 18 % de paysannes, 15,5 % de manouvrières, 15,4 % de bourgeoises et 3,3 % de nobles.

    De plus, pour favoriser les mariages et la natalité, on soumit à l'amende les hommes célibataires, on accorda des dots aux filles et des gratifications aux familles nombreuses. Avantagée par un taux extraordinaire de natalité (7,8 enfants par femme) et par une immigration abondante, le Canada vit se multiplier sa population; de 2500 habitants en 1663, elle passe à 20 000 en 1713 et à 55 000 en 1755.

    Durant tout le Régime français, seulement 400 femmes sont arrivées au Canada, déjà mariées et accompagnant leur mari. Ces familles déjà constituées ont amené avec elles 528 enfants âgés de moins de 14 ans.

      

    O'CANADA -

    Durant les quelques cent ans qui précédèrent 1763, la France, l'Angleterre furent à peu près constamment en guerre en Europe. Les hostilités émigrèrent avec les colons sur le nouveau Continent : conflits territoriaux, rivalités de monopoles des fourrures ne cessèrent d'opposer Français et Anglais. En 1670 les Anglais fondent la fameuse "Compagnie des Gentlemen aventuriers de la Baie d'Hudson", lesquels gentlemen entrèrent en compétition ouverte avec les trafiquants français pour le commerce des peaux avec les indiens, tant à l'intérieur des terres que le long des cours d'eau de l'est.

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    Les Iroquois campés sur leurs positions stratégiques au bord de l'Ontario, entretenaient des relations amicales avec les marchands anglais, tandis que les tribus des lacs supérieurs commerçaient surtout avec les Français. Les "coureurs des bois" encouragèrent leurs alliés à entreprendre des raids sur les postes de la nouvelle Angleterre et les Anglais, en représailles, faisaient attaquer ceux de l'Acadie. C'est ainsi que les forts de la Baie d'Hudson furent pris et repris comme le furent les petits postes de l'intérieur.

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    expédition de la Baie d'Hudson
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    Prise d'un fort Anglais

    Tandis que les rivalités croissaient en violence, les "coureurs des bois" des deux camps finissaient par adopter les habitudes et les usages de leurs alliés Indiens. Ils portaient mocassins et bonnets de fourrure, leggins et vestes de peaux et s'enduisaient la figure de graisse et d'ingrédients colorés pour se protéger des moustiques et des taons.

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    Nombre d'entre eux vivaient en permanence dans les campements des tribus amies, n'en sortant qu'à l'été pour aller vendre leurs fourrures à Montréal.

     

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    Cette dernière chanson date de cette époque de "fraternisation" : un vieux Peau-Rouge raconte à un voyageur qui s'enquiert des nouvelles d'un compagnon, que son ami est mort dans les bois et que les indiens l'ont enterré avec tous les honneurs funèbres. Le refrain apparemment sans signification, parodie un dialecte indien

    sources : extrait du texte..http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HISTfrQC_s1_Nlle-France.htm

    et blog ! http://maminie.blog50.com/histoire

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