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    La sécession du Sud et l’éclatement de la guerre

    Avant de commencer, précisons que ceci est la dernière partie du chapitre 1, relatif aux causes de la guerre.

    Le premier Etat esclavagiste à faire sécession fut la Caroline du Sud le 20 décembre 1860, elle fut suivie du Mississippi le 9 janvier 1861, de la Floride le 10 janvier, de l’Alabama le 11, de la Géorgie le 19, de la Louisiane le 26 et du Texas le 1er février.

    Contrairement à ce qu’il s’était passé lors de la convention de Nashville de 1850, les sudistes ne réunirent pas les représentants de tous les Etats du Sud au sein d’une même convention afin d’aboutir de manière collective à une séparation, mais optèrent plutôt pour une sécession Etat par Etat afin de pouvoir obtenir celle-ci de manière plus rapide. Cette volonté de rapidité émana des Fire-eaters qui se souvenaient que Nashville avait été une cacophonie menant à la victoire des modérés.[1]
    La sécession se fit donc par les conventions des Etats séparément, c’est ainsi que le 20 décembre, la convention de Caroline du Sud approuva à l’unanimité une ordonnance stipulant: « The union now subsisting between South Carolina and other States, under the name of the « United States of America, » is hereby dissolved ». Cet acte entraîna une réaction en chaîne par laquelle six autres Etats firent de même au début de l’année 1861 avec des résultats de vote tournant autour des 80%

    La sécession du Sud et l’éclatement de la guerre

     Et bien que le Texas fut le seul Etat à soumettre sa décision à la souveraineté populaire, ces chiffres représentent fort probablement de manière fidèle l’opinion majoritaire de la population blanche de ces régions. Non pas que les Etats ne souhaitaient pas s’appuyer sur un soutien populaire ou vérifier que la population était en accord avec une décision aussi importante, mais ils cédèrent plutôt à la nécessité d’agir vite

     

    La sécession du Sud et l’éclatement de la guerre

    Une fois les Etats séparés de l’Union, ils organisèrent une convention collective à Montgomery dans l’Alabama le 4 février 1861 où ils formèrent et adhérèrent aux Etats confédérés d’Amérique. En un mois, cette confédération d’Etats fut dotée d’une constitution fortement basée sur la Constitution américaine de 1787 mais autorisant explicitement l’esclavage et en prohibant l’interdiction de celui-ci.[4] Jefferson Davis, un gradué de West Point ayant combattu durant la Guerre Américano-mexicaine, ancien sénateur fédéral du Mississippi et secrétaire à la guerre des Etats-Unis de 1853 à 1857, fût nommé président et Alexander Stephens, ancien député du parlement géorgien et sénateur de Géorgie au Congrès, obtint le poste de vice-président. Tout deux furent nommé pour une durée de six ans par la convention puis confirmé par le Congrès confédéré en novembre sans que le peuple ne soit jamais convoqué.

     

     

    La sécession du Sud et l’éclatement de la guerre

     

     

    Comment le Nord réagit-il à cette sécession? Premièrement, celui-ci se trouvait dans une position politique délicate. Le président en poste, James Buchanan, ne disposait plus de la légitimité politique suffisante pour prendre une décision sur ce dossier mais celui qui avait cette légitimé, Abraham Lincoln, n’était, lui, pas en encore poste de sorte qu’il ne pouvait légalement pas prendre de décision. C’est ce que l’on nomme le syndrome du Canard-Boiteux (Lame-Duck Syndrom), une particularité institutionnelle du système américain dût à la période séparant l’élection du nouveau président et son investiture.

     

     Malgré tout, dans son ultime discours au Congrès, Buchanan soutint la thèse établissant l’illégalité de la sécession car selon lui, la souveraineté des Etats n’était nullement supérieure à celle de l’Union.

     Une grande partie de la presse nordiste lui emboita le pas.

     

    Mais il faut tempérer sa déclaration car il précisa plus tard que, pour lui, si un Etat ne pouvait se retirer de l’Union, rien ne permettait à celle-ci de contraindre un Etat à la réintégrer.[7]
    Les démocrates du Nord tentèrent de faire voter par le Congrès des compromis mais tous furent rejeter aussi bien par le Sud que par les républicains. Ceux-ci préférèrent adopter une position plus attentiste. En effet, ils choisirent de ne rien faire qui serait susceptible de fâcher le Sud en espérant que la « folie révolutionnaire » s’estomperait et que les modérés reprendraient les choses en main. Cette position des républicains partait du postulat qu’il existait dans les Etats du Sud une majorité silencieuse unioniste et ils pensaient que ne rien faire de concret vis-à-vis de la sécession prouverait aux sudistes que le Nord n’entendait pas menacer leur mode de vie afin de donner des armes à cette majorité silencieuse pour qu’elle soit en mesure de reprendre le contrôle du Sud et le ramener dans le droit chemin en plus d’éviter de jeter dans la sécession les Etats esclavagistes qui n’avaient pas fait défection.[8] Mais, les évènements devaient finalement en décider autrement.

    Par la suite de nombreuses enquêtes furent réalisées par des historiens afin de savoir si cette majorité existait mais aucune n’a été capable d’en amener la preuve.

    Avant d’analyser la suite des évènement, une question importante reste en suspens, la sécession était-elle un acte légal, respectait-elle les dispositions de la Constitution américaine ou bien était-elle au contraire un acte illégal et révolutionnaire?
    Sans surprise, sur cette question, le Sud s’opposa au Nord. La Constitution ne disait rien à ce propos et le cas ne s’étant encore jamais présenté dans l’histoire juridique américaine aucune disposition légale n’avait été prise pour régler cette éventualité.
    Les sudistes étaient profondément convaincu de la légalité de leur acte et se fondaient pour cela sur deux arguments. Le premier tenait à la construction de l’Union et aux Droits des Etats. Pour les sécessionnistes, celle-ci fut établie par des Etats souverains qui avaient, sur base de leur propre volonté, ratifié la Constitution, rejoint l’Union et lui avaient délégué des compétences après que leurs conventions en aient décidés de la sorte. Il était donc parfaitement logique, selon eux, qu’une convention disposait également du droit de reprendre sa souveraineté et se retirer de l’Union. Néanmoins, cette théorie semble de prime abord oublier que de nombreux Etats (cinq sur sept de ceux composant les Etats Confédérés d’Amérique à ce moment) virent le jour après l’entrée en vigueur de la Constitution. Mais à cela, la réponse sécessionniste était que ces Etats étaient entrés dans l’Union après avoir rédigé une Constitution d’Etat, de sorte qu’avant de la rejoindre ils avaient joui d’une souveraineté nationale.[9]
    Le deuxième argument se basait, lui, sur le droit de révolution.[10] Ce droit n’en est pas vraiment un, il s’agit plutôt d’une notion juridique vague s’approchant fortement de ce que l’on appelle aujourd’hui le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans la tradition américaine, le droit de révolution se rapporte à la Déclaration d’Indépendance Américaine qui proclama: « That whenever any Form of Government becomes destructive of these ends, it is the Right of the People to alter or to abolish it, and to institute new Government, laying its foundation on such principles and organizing its powers in such form, as to them shall seem most likely to effect their Safety and Happiness ».[11] Ainsi, comme les treize colonies, les Etats du Sud disposaient du droit de se révolter contre le gouvernement central de Washington et ce même si le droit de sécession ne leur était pas reconnu comme l’estimaient certains sudistes.[12]

    Bien sûr, au Nord, cette rhétorique indépendantiste n’était nullement reconnue. Pour les nordistes, l’Union était antérieure aux Etats et c’est elle qui en avait fait des Etats alors qu’ils n’étaient au départ que des « colonies-unies ». Il n’y avait donc jamais eu d’Etat indépendant préalable à l’Union et pouvant de la sorte réclamer le retour de sa souveraineté et de son indépendance.[13]Lincoln ajouta que jamais un gouvernement n’avait inclus dans sa loi fondamentale une clause d’autodestruction, dès lors la sécession était illégale et il précisa donc que la seule manière par laquelle le Sud pouvait obtenir cette indépendance, c’était par la révolution. [14]
    Mais là encore, Lincoln, résumant la position nordiste, même s’il reconnaissait l’existence du droit à la révolution, puisque le Nord et le Sud partageaient le même passé révolutionnaire, remettait en cause l’invocation de ce droit. Il clarifia sa pensée: « [ The revolution is ] a moral right when it’s exercised for a morally justifiable reason. But when it’s exercised independently of such cause, the revolution is not a right but simply the improper application of physical power ».[15] Que cette cause soit le maintien de l’esclavage, les Droits des Etats ou la préservation du mode de vie sudiste, les nordistes les rejetaient toutes en jugeant que dans un système démocratique et constitutionnel, aucune de ces causes ne pouvait justifier qu’une minorité s’impose à la majorité. Or l’élément déclencheur de la sécession ayant été l’élection de Lincoln, aucune de ces causes ne pouvaient être juste puisque la majorité avait décidé d’accorder le pouvoir à celui-ci en respectant les mécanismes électoraux prévus par la Constitution.[16]
    En conclusion, la question de la légalité de la sécession, qui allait encore alimenter de nombreux débats juridiques longtemps après la guerre, était surtout une question de point de vue et le Sud s’était bien séparé du Nord de facto, peu importe le nom que devait prendre cet acte et peu importe qui avait légalement « raison ».

    La stratégie attentiste des républicains ne pouvait durer indéfiniment, au bout d’un certain temps soit elle devait ramener le Sud dans l’Union soit un évènement demandant une prise de décision radicale devait apparaître. C’est cela qui se produisit. Le gouvernement confédéré avait, dès son installation, commencé à prendre possession de manière pacifique d’un certain nombre de propriétés fédérales telles que des bâtiments militaires, des mines, des cours de justice ou les droits de douane.[17] Mais le point qui allait causer le plus de problème était la question des forts qui avait été érigés dans le but de défendre les côtes des Etats-Unis contre des attaques provenant de la mer.[18] Ces forts dataient de trois générations différentes, les premiers avaient été érigés après la guerre d’indépendance, les seconds avaient commencé à être construits à partir de 1802 et la dernière génération avait vu le jour à la suite de la Guerre Anglo-américaine de 1812. Cet ensemble de forts constituait à cette époque la seule réalité de la Doctrine Monroe qui, énoncée par le président James Monroe, établissait une ligne directrice de la politique étrangère américaine selon laquelle le continent américain constitue la zone d’influence protégée des Etats-Unis.[19] Au début de l’année 1861, les autorités sudistes avaient pris le contrôle de tous les forts présents le long des côtes de la Confédération telle qu’elle était avant que la guerre n’éclate, à l’exception de quatre: le fort Pickens devant Pensacola en Floride, les forts Jefferson et Taylor présents dans l’archipel floridien des Keys et le fort Sumter dans la baie de Charleston en Caroline du Sud.[20]
    De part sa position proche de la ville de Charleston, la capitale du premier Etat à avoir fait sécession, le fort Sumter devint un enjeux important, surtout symboliquement.[21] Les sudistes envoyèrent des représentants à Washington afin de demander et obtenir le retrait de la garnison fédérale et le transfert du fort mais Lincoln, tout juste entré en fonction le 5 mars, s’y opposa. Cependant, le fort commençait à être à cours de vivre et nécessitait un réapprovisionnement.[22] Cette situation plaça le gouvernent nordiste devant un dilemme, fallait-il réapprovisionner le fort et si oui, pouvait-on utiliser la force à cette fin avec pour conséquence fort probable de déclencher une guerre, ou était-il préférable d’abandonner le fort aux sudistes. Utiliser la force, et donc endosser la responsabilité de l’ouverture des hostilités, aurait diviser le Nord et unis le Sud en jetant dans les bras de la Confédération les Etats esclavagistes qui n’avaient pas fait sécession car ceux-ci auraient alors vu en action ce que craignait le Sud tout entier, un président décidé à menacer leur mode de vie. Lincoln trancha finalement et décida d’envoyer des navires d’approvisionnement après avoir informé le gouvernement confédéré que l’escadre ne comptait que des vivres et qu’ils n’ouvriraient le feu que si les sudistes le faisaient préalablement. Ainsi, Lincoln renvoyait la balle au Sud, s’ils tiraient, les confédérés seraient responsables du déclenchement de la guerre. Le commandant du Fort, le major Anderson, un kentuckien ancien propriétaire d’esclaves et partisan des droits du Sud mais surtout fidèle de l’Union, envoya donc une note au gouverneur de Caroline du Sud dans laquelle il l’informa de la décision de Lincoln: « I am directed by the President of the United States to notify you to expect an attempt will be made to supply Fort Sumter with provisions only; and that, if such attempt be not resisted, no effort to throw in men, arms, or ammunition will be made without further notice, or in case of an attack upon the fort ».[23]
    Bien qu’ils comprirent le dilemme dans lequel Lincoln les mettaient, les membres du gouvernement confédéré ordonnèrent au commandant des troupes sudistes présentes face au fort, le général Pierre Gustave Toutant de Beauregard, qui avait suivi les cours du major Anderson à West point, de prendre le fort Sumter avant l’arrivée des réapprovisionnements. Après le rejet d’une demande de reddition, Beauregard fit ouvrir le feu à 4h30 le 12 avril 1861 à partir des autres forts côtiers et sous contrôle sudiste, les forts Johnson et Moultrie.[24]

    Figure 16: Le système de fortification côtière de la Baie de Charleston

    Après 33 heures de bombardement, la garnison de fort Sumter déposa les armes et se rendit.[25] Malgré un engagement violent – les sudistes tirèrent près de 3500 coups et les nordistes un millier – aucune victime ne fut à déplorer à l’exception d’une mule sudiste. Anderson et sa garnison obtinrent le droit de repartir en bateau pour le Nord sans être fait prisonnier, ce fut une manière, vaine, pour le Sud de donner l’impression formelle de ne pas avoir déclenché la guerre avec le Nord.[26]

    L’attaque de fort Sumter eu d’importantes conséquences au Nord comme au Sud.
    Au Nord, la presse et l’opinion publique étaient unanimes, l’assaut devait être vengé. En conséquence, Lincoln appela à l’engagement de 75 000 volontaires pour effectuer un service militaire de 90 jours afin de mater l’insurrection sudiste. Dans de nombreux Etats du Nord, l’enthousiasme fut tel que les quotas de recrutement furent rapidement dépassés.[27]
    Dans le Sud, l’annonce de la prise du fort souleva également l’engouement populaire. Mais c’est vers les Etats du Sud qui n’avaient pas fait sécession que tout les regards se tournèrent, qu’allaient faire la Virginie, le Kentucky, le Maryland, le Delaware, le Missouri, le Tennessee, l’Arkansas et la Caroline du Nord? Au final, quatre firent sécession et quatre restèrent dans l’Union.

    La Virginie, où l’annonce de l’ouverture des hostilités couplée à celle du recrutement de troupes au Nord favorisa les partisans de la sécession, fut, le 17 avril, le premier Etat du Haut-Sud à réunir une convention qui vota par 88 voix contre 55 la sécession et l’adhésion à la Confédération. Cette décision fut ratifiée le 23 avril par une large majorité de la population, 128 884 pours et 32 134 contres.[28] Le 27 avril, la convention proposa au gouvernement confédéré de faire de Richmond, capitale de l’Etat de Virginie, la capitale des Etats confédérés d’Amérique, ce qui fut accepté le 23 mai en raison des difficultés rencontrées pour organiser le gouvernement à Montgomery.[29] La sécession de la Virginie fut loin d’être anodine. Le 18 avril, des unités de la milice de Virginie prirent possession de l’arsenal d’Harpers Ferry et des ses précieuses machines avant de l’évacuer ainsi que de l’arsenal naval de Gosport, la plus grande base navale des Etats-Unis mais échouèrent à prendre le contrôle de la Forteresse Monroe à l’embouchure de la James River, se contentant du Fort Calhoun situé en face sur l’autre rive. Cet Etat était le plus peuplé du Sud, à lui seul, il était aussi industrialisé que l’ensemble des sept premiers Etats sécessionnistes, et surtout il apporta à l’armée confédérale certains de ses plus brillants généraux tels que Robert Edward Lee, Thomas Jonathan Jackson, James Longstreet, James Ewell Brown Stuart ou encore Joseph Eggleston Johnston. La sécession de la Virginie eut également pour conséquence de convaincre trois autres Etats du Haut-Sud à en faire de même.

    Ainsi, le second Etat esclavagiste, jusqu’alors toujours membre de l’Union, à rejoindre la Confédération fut l’Arkansas le 6 mai lors d’une convention approuvée par 65 voix contre 5 mais sans ratification populaire.[30] Là aussi, la milice de l’Etat prit possession des arsenaux fédéraux du fort Smith et de Little Rock en plus d’autoriser l’artillerie confédérée à s’installer à Helena afin d’interdire la navigation de navires nordistes sur le Mississippi.[31]

    Le lendemain de l’Arkansas, ce fut le Tennessee qui se sépara de l’Union. Là, il n’y eu même pas de convention, la sécession ayant été décidée par une déclaration d’indépendance ratifiée par une consultation populaire le 8 juin. Mais avant même que ce référendum ne valide, par 104 913 voix pour et 47 238 voix contre, la sécession, le gouvernement du Tennessee avait accordé aux troupes confédérées l’entrée dans l’Etat.[32]

    Le dernier Etat du Haut-Sud à rejoindre la Confédération fut la Caroline du Nord le 20 mai par une convention qui ne fut pas ratifiée par la population, mais là aussi il ne fait aucun doute que celle-ci aurait sûrement donné son approbation. Mais avant même que la convention ne soit réunie, le gouverneur de l’Etat avait ordonné à la milice de prendre possession des trois forts côtiers et de l’arsenal de Fayetteville.[33]

    Dans ces quatre Etats, comme dans les sept ayant déjà fait sécession, les milices jouèrent un rôle important en prenant rapidement le contrôle de positions ou de bâtiments stratégiques. Cette rapidité de mobilisation est la conséquence directe de l’expédition de John Brown sur Harpers Ferry. En effet, suite à ce raid, de nombreux sudistes craintifs de voir une révolte d’esclaves ou un nouveau raid nordiste se produire sur leur territoire, avaient commencé à s’organiser afin de pouvoir réagir rapidement en cas d’alerte, exactement comme l’avaient fait les Minute Men au début de la Guerre d’Indépendance. Précisons également que le 6 mars, Jefferson Davis avait, par une loi votée par le Congrès confédéré, autorisé le recrutement d’une force de 100 000 hommes pour défendre la Confédération.

    Les quatre autres Etats esclavagistes du Haut-Sud, le Delaware, le Maryland, le Kentucky et le Missouri, restèrent dans l’Union. Pour ce qui concerne le Maryland et le Delaware, ces deux Etats subirent l’influence directe de la présence de la ville de Washington à leur proximité, avec tout ce qu’elle représente pour l’Union.[35] L’arrivée et la présence des troupes nordistes dans la capitale fédérale eut pour conséquence de couper court à toute tentative de sécession bien que des tentatives eurent lieu au Maryland où une forte minorité était favorable à la sécession et la présence de troupes unionistes dans les comtés où les partisans sécessionniste étaient majoritaires donna lieu à quelques affrontements entre les mois d’avril et mai 1861.[36]
    Au Delaware, l’unionisme de la population ne faisait pas de doute car bien que l’Etat ne soit pas libre officiellement, il l’était officieusement tant sa population d’esclaves était faible. L’assemblée législative y décida assez vite de s’opposer à toute sécession.

    Au Missouri, la situation entre les pro-sécessionnistes et les pro-unionistes se tendit très rapidement au point qu’un début de guerre civile interne à l’Etat éclata. Elle opposa d’un côté le gouverneur pro-sudiste du Missouri, Claiborne Fox Jackson et Sterling Price, un officier ayant fait la guerre du Mexique et lui aussi favorable à la Confédération. De l’autre côté, se trouvaient Francis Preston Blair Jr, un membre du Congrès originaire du Missouri et le capitaine Nathaniel Lyon commandant de l’arsenal de St-Louis, tous deux étant desFree-soilers convaincus.[38] Au terme de quelques combats[39] aux mois de juin et juillet 1861, le gouverneur, la législature pro-sudiste de l’Etat et la milice de Price furent contraint d’évacuer Jefferson City, la capitale du Missouri et cédèrent le contrôle de l’Etat aux unionistes qui le maintinrent dans l’Union après qu’une nouvelle législature ait été mise sur pied.[40]

    Enfin, le Kentucky était un Etat d’une très grande importance stratégique. Lincoln dit même de lui, « I hope to have God on my side, but I must haveKentucky ».[41] Cet Etat disposait d’une position géographique idéale permettant d’utiliser la rivière Ohio comme ligne de défense ou comme voie d’invasion selon la position occupée. Les rivières Cumberland et Tennessee, deux affluents de l’Ohio, traversaient l’Etat du Sud vers le Nord si bien qu’en les remontant on pénétrait jusqu’au cœur du Tennessee et aux abords de l’Alabama en en faisant des voies d’invasion toute tracées. En plus de cela, le Kentucky disposait d’un tissu industriel conséquent et d’une population relativement forte pour un Etat esclavagiste.


    Dans un premier temps, la législature de l’Etat décida de la neutralité et bien que certains nordistes pointèrent que cela était une hérésie, – car en faisant cela le Kentucky s’estimait en droit de clamer sa souveraineté vis-à-vis du pouvoir fédéral or c’était là la cause de la sécession du Sud et de l’éclatement de la Guerre – Lincoln accepta cela et se montra patient envers le Kentucky car il estimait avoir trop besoin de celui-ci pour oser le brusquer.


    Cela paya finalement car à la suite d’une tentative d’invasion confédérée de l’Etat menée par le général Leonidas Polk, le 3 septembre 1861, la législature du Kentucky, majoritairement pro-unioniste, vota, le 7 septembre, l’allégeance à l’Union. Parallèlement, le général unioniste Ulysses Simpson Grant pénétra dans l’Etat par le Nord et bien que les deux camps avaient envahi le Kentucky neutre, Polk avait été le premier agresseur ce qui avait couté l’entièreté de l’Etat aux confédérés.[44] Ou du moins, sur les plans territorial et légal car au cours de la guerre de nombreux kentuckiens prirent les armes pour le Sud, dans une proportion de deux hommes pour trois qui combattirent dans les rangs fédéraux.[45]

    Cependant, les confédérés n’entendaient pas renoncer à toute prétention sur le Kentucky pour autant. Le 18 novembre une convention composée de deux cents délégués pro-sudistes vota la sécession qui fut reconnue le 10 décembre par Richmond en tant que treizième Etat de la Confédération.[46]Treizième car le 3 novembre 1861, Claiborne Jackson, le gouverneur pro-sudiste du Missouri avait réunit la législature qui l’avait suivi dans sa fuite de Jefferson City à Neosho, dans le Nord de l’Arkansas, où celle-ci ratifia une ordonnance de sécession approuvée par Richmond le 28 novembre.[47] Ainsi, la Confédération revendiqua tout au long de la guerre le Missouri et le Kentucky. De son coté, l’Union fit de même avec une part du Tennessee dont la partie orientale comptait presque exclusivement des partisans unionistes qui tentèrent de faire sécession du reste de l’Etat. Cependant, en l’absence de soutien des forces fédérales la tentative échoua.[48] Malgré tout, de nombreux habitants du Tennessee s’engagèrent dans l’armée fédérale.

    En Virginie par contre, où les unionistes étaient majoritaires dans les comtés de l’Ouest, la sécession d’une partie de l’Etat et son rattachement à l’Union en tant qu’Etat à part entière aboutit grâce à cette présence militaire, formant ainsi le nouvel Etat de Virginie Occidentale. Afin de s’assurer une légitimité populaire, les instances unionistes organisèrent un référendum le 24 octobre 1861 qui approuva la sécession. Une convention constitutionnelle fut appelée en janvier 1862 et rédigea une constitution qui fut approuvée par le Congrès le 23 mai 1862 et la Virginie-Occidentale fut admise dans l’Union en tant qu’Etat esclavagiste doté d’une constitution prévoyant une émancipation progressive.[49] Ce nouvel Etat, le 35ème à rejoindre l’Union, ne fut bien sur jamais reconnu ni par la Virginie ni par la Confédération qui le revendiquèrent jusqu’à la fin.

    Afin de compléter la présentation de la division politique du pays, précisons que deux territoires avait également fait sécession pour rejoindre le Sud. Le premier était ce que l’on nommait à l’époque le Territoire indien, aujourd’hui l’Oklahoma. Celui-ci rejoignit la confédération sous la pression des troupes confédérées du Texas qui occupèrent le terrain après que les forces fédérales l’aient abandonné. De nombreuses tribus indiennes y vivant combattirent pour la confédération et quelques-unes pour l’Union.[50]
    Le second territoire à avoir rejoint la confédération fut le Territoire confédéré d’Arizona. Le Territoire unioniste du Nouveau-Mexique était dans sa partie sud fortement dominée par des éléments pro-sudistes et, en mars 1861, les habitants de la ville de Mesilla appelèrent une convention devant traiter de la possibilité de la sécession de la partie sud-est du territoire vis-à-vis du reste. Cela fut finalement accepté le 16 mars et le 28, la ville de Tucson représentant la partie sud-ouest du territoire, organisa elle aussi une convention sécessionniste approuvant la convention de Mesilla à la suite de quoi le Territoire confédéré d’Arizona fut instauré et doté d’un gouvernement provisoire reconnu par la Confédération.[51]

    Figure 17: Les Etats confédérés d’Amérique et les territoires revendiqués

    Source: MEINIG Donald William, The Shaping of America: A Geographical Perspective on 500 Years of History, New Haven and London: Yale University Press, 1993, vol. 2, p. 485.

    Cela a déjà été mentionné plus tôt, pour de nombreux historiens la sécession devait immanquablement se produire mais la guerre, elle, n’était pas inévitable. Qu’en est t’il vraiment? Nous avons déjà montré que le développement socio-économico-politique des Etats-Unis avait conduit à deux communautés de plus en plus opposées sur des questions majeures avec pour conséquence inévitable de les mener à l’épreuve de force politique, or la seule modalité d’épreuve de force politique entre deux communautés opposées est la séparation, en d’autres termes, la sécession.
    Pour se qui concerne l’éclatement de la guerre, trois solutions étaient envisageables pour que la sécession n’y mène pas.

    Premièrement, le Nord accepte la sécession, c’est la théorie du « partez en paix ». Cela revient à dire que les Etats du Nord accordent aux Etats du Sud le droit de se retirer de l’Union que ce soit de son plein gré ou suite à des pressions venues de l’extérieur c’est-à-dire les puissances européennes. Fort logiquement, cela n’entrainerait pas la Guerre de Sécession mais un autre problème se pose, celui de la survie de l’Union à court et moyen terme. L’autorisation de laisser partir certains Etats risquait de rapidement entrainer un mouvement centrifuge en montrant à d’autres régions du pays que la possibilité était ouverte. Or le risque était grand, en effet, peu après le début de la sécession des velléités indépendantistes avaient commencés à se manifester dans les Etats du Midwest et surtout dans la ville de New York où le maire avait déclarer son intention d’en faire une ville libre bien que le projet avorta.[52]
    Cette solution du « partez en paix » aurait donc certes évité la guerre à court terme mais elle aurait fort probablement condamné l’existence de l’Union américaine en la divisant en plusieurs Etats indépendants, reproduisant de la sorte sur le continent nord-américain le système de division politique présent en Europe avec pour conséquence d’ouvrir la possibilité de conflits entre eux de sorte qu’une ou plusieurs guerres auraient eut lieu à la place de la Guerre de sécession.

    La deuxième possibilité pour éviter la guerre aurait été que l’une des propositions de compromis faite avant l’assaut sur fort Sumter aie été acceptée. Mais si tous ceux-ci ont été repoussés, c’est pour de bonnes raisons, la situation du moment était telle qu’il était impossible que les sudistes les acceptent. Aussi pour qu’une telle chose se produise, il aurait fallu changer la donne mais reste à savoir comment. Le compromis proposé ayant eu le plus de chance d’être accepté, le compromis Crittenden offrait au Sud des concessions très importantes. Mais au final, celui-ci fut tout de même repoussé, il est donc fort peu probable qu’un autre, même s’il devait accorder encore plus de concessions aux confédérés, aurait fonctionné. Même si la possibilité ne peut cependant pas être écartée. On peut dès lors lancer des pistes auxquelles les responsables de l’époque n’ont pas pensé, comme par exemple la mise en place d’un système fédéral à double vitesse dans lequel les deux communautés aurait une relation différentes à l’Etat fédéral et à ses obligations ou encore la transformation du système économique de chacun vers un système plus intégré dans lequel les intérêts du Sud et du Nord seraient à la fois respectés et surtout liés, de sorte qu’aucun des deux n’oserait s’y attaquer par crainte de se nuire à lui-même. Bien entendu, il s’agit ici de vues de l’esprit car concrètement la réalisation de ces solutions, ni même leur faisabilité ne sont réglées.

    Enfin, troisième solution, la majorité silencieuse unioniste que les républicains espéraient être présente dans les Etats du Sud se révélait être une réalité et reprenait la situation en main de sorte que la guerre était évitée. Mais les historiens n’ont jamais pu se mettre d’accord sur son existence ou non, pour beaucoup elle n’est qu’un mythe, un espoir des républicains alors que d’autres estiment qu’elle était une réalité mais n’a pas pu faire son œuvre en raison de l’habileté et de la rapidité des sécessionnistes et de l’éclatement de la guerre, avec fort Sumter, avant que les passions ne soient retombées.[54] Dès lors, même si elle avait existé comment cette majorité unioniste aurait-elle pu reprendre les choses en main? Ici aussi, la solution serait que les choses se soient déroulées d’une manière différente à celle qui s’est produite. Mais encore une fois, si les évènements se sont produits de la sorte c’est parce que tout le mécanisme de causes et de conséquences s’est imbriqué de cette manière précise, un évènement en entrainant un autre qui en entraine un troisième à sa suite, etc., dans une course sans fin ne pouvant être modifiée car pour changer l’un des évènements il faudrait au préalable modifier toute la chaîne d’évènements l’ayant précédés et déterminés.

    En conclusion, de part leur construction économico-socio-politique et les évènements politiques ayant parcourus leur histoire, les Etats-Unis étaient contraints à aboutir à une division des deux grandes communautés laquelle ne pouvait que mener à l’éclatement d’un conflit comme l’avait déjà montrer les évènements du Kansas. Dès lors la seule possibilité pour que la guerre ne se soit pas produite serait que les choses y ayant conduit se soit déroulées de manières différentes, ce qui appartient au domaine de l’uchronie et pas à celui de l’histoire.

     

     

     

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    La Guerre de Sécession

     

     

    John Keegan, La Guerre de Sécession, Paris, édition Perrin, 2011.
     
    Grand spécialiste britannique d’histoire militaire, qui a livré des classiques sur les grands conflits occidentaux (ses ouvrages sur les deux guerres mondiales sont incontournables), John Keegan aborde une guerre civile étrange, presque exotique aux yeux des Européens, fantasmée par le cinéma et une littérature de pacotille, mais dont on sait au fond peu de choses.
      
    Réunissant les conclusions des travaux de nombreux historiens américains sur le sujet, mêlant comme à son habitude l'histoire bataille à une analyse sociale et culturelle de la guerre, Keegan offre une synthèse passionnante et utile sur le sujet.
     
    L'historien britannique montre d’abord que la Guerre de Sécession a construit la nation américaine, au même titre que la Guerre d’Indépendance.
     
    Elle est, à ce jour, la plus grande conflagration civile au sein d’une nation démocratique (un million de morts sur quatre années de conflit).
     
     
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    Elle marque la fracture douloureuse d’une république fédérale qui avait fondé son unité sur le rejet de l’occupant anglais, l’attachement à une culture anglo-saxonne protestante et l’héritage juridique de la monarchie parlementaire.
      
      
    Mais, en 1861, et malgré un sens remarquable du compromis au sein de son élite politique durant soixante ans, les Etats-Unis constituent une «maison divisée» (Lincoln).
     
    L’Union au Nord, urbanisée et industrialisée, forte de matières premières minières et agricoles abondantes et bien exploitées, dont la société est attachée à une totale liberté, s'oppose à un Sud confédéré rural, écartelé entre des grands propriétaires cotonniers bénéficiaires de l’esclavage, et une paysannerie pauvre vivant d'expédients dans de petites exploitations vivrières.
     
     
      
    Au-delà du problème de l’esclavage, se dessine un conflit idéologique national, une opposition générale de principes.
     
    Ce conflit touche aux fondements d’une République inachevée : sur le socle constitué par la Déclaration d’Indépendance, la Constitution et les dix premiers Amendements, le peuple doit-il privilégier l’unité du pays ou la liberté des états, dont le droit pour ceux du Sud de conserver le système de l’esclavage, seule solution au problème posé par la question raciale selon ses défenseurs, est une des manifestations les plus saillantes ?
     
     
      
      
    L'abolition de l'esclavage, imposée par la victoire de l'Union en 1865, n'est pas la seule contribution de la guerre au façonnement du nouveau visage de l'Amérique. Keegan montre que la Guerre de Sécession a transformé un pays encore jeune et inopérant devant les exigences de la modernité politique.
      
      
    Ainsi, l’Etat fait sa grande apparition dans la vie des citoyens américains, confédérés comme unionistes : la multiplication des fonctionnaires, imposée par l’effort de guerre, surtout à Washington ; la confiance progressive dans l’utilisation quotidienne du papier-monnaie, à une époque où seul l’or compte dans le mécanisme des échanges.
      
      
    L’Etat se modernise également. Ainsi, le budget de guerre finit par intégrer des outils de gestion modernes comme l’endettement, l’émission de papier-monnaie et de bons du Trésor ou le recours à l’emprunt de guerre.
      
    L'action militaire du citoyen américain a donné une dimension tragique et charnelle à une société-modèle se conformant jusque là à la douceur de l'idée de Nature, héritière des vues très théoriques du siècle des Lumières.
     
    La génération des années 1860 est constituée de combattants-survivants ayant expérimenté le feu, la camaraderie et la solidarité citoyenne.
      
      
    Cette génération a fait la découverte, sensible et passionnelle parce que souvent douloureuse, d’un territoire national en extension permanente dont elle ne saisissait pas encore l'immensité des espaces et la diversité des paysages.
     
    En un sens, la Guerre de Sécession est la deuxième phase d’une Révolution commencée au XVIIIe siècle.
     
    Elle a permis à la société américaine de s'immerger dans la passion nationale du XIXe siècle, aussi active en Europe qu'en Amérique latine. En 1783, les Etats-Unis se définissaient comme une République.
      
    En 1865, ils se définissent comme une nation. Cela explique pourquoi le souvenir de la guerre civile n’a jamais suscité chez les anciens combattants une amertume ou une exigence sourcilleuse équivalentes à celles éprouvées par les poilus de la Grande Guerre. Cela explique aussi pourquoi le socialisme n’a pu se développer après Gettysburg : contredisant les assertions de Marx, le peuple américain en avait déjà terminé avec la phase révolutionnaire, violente et utopique, de son histoire.
     
    La Guerre de Sécession est un étrange chaînon manquant entre les guerres napoléoniennes et la Première Guerre mondiale.
     
    Elle fut prise de haut par certains stratèges européens de la fin du XIXe siècle, qui y voyaient un conflit d’amateurs.
     
    Elle fut longtemps considérée comme une proto guerre totale, annonciatrice des deux grands massacres mondiaux du XXe siècle.
      
      
    Grâce à un habile travail comparatif, et à une analyse pointue des stratégies et des tactiques mises en œuvre sur les champs de bataille, Keegan restitue la guerre civile américaine dans toute sa spécificité et son originalité.
     
    Certes, la Guerre de Sécession touche une nation jeune qui expérimente la conscription et la formation militaires avec maladresse.
     
    Keegan souligne ainsi le manque d'instuction des jeunes officiers (West Point ne fournit, par exemple, aucun cours de géostratégie ou de topographie militaire).
      
      
    Les recrues sont formées rapidement, suivant des manuels de stratégie écrits en Europe, et appliqués à la lettre par des officiers instructeurs élus, souvent à peine plus savants que leurs hommes, et guidés par de vieux miliciens ou des anciens soldats de la Guerre du Mexique.
      
      
      
    La troupe doit saisir l’importance d'un parfait alignement de ses membres lors du tir, afin de soutenir une plus grande concentration et une plus longue portée du feu. Dès lors, elle doit lutter contre une tendance naturelle à la dispersion, héritée d'une longue tradition de guerres d’escarmouches et de guet-apens fréquentes au XVIIIe siècle (Guerre de Sept ans, Guerre d’Indépendance).
     
    Cette application scolaire des principes européens de la guerre se retrouve également dans la croyance des deux états-majors en une grande bataille décisive (type Austerlitz) qui mettrait fin d’un coup au combat.
     
     
    En fait, la Guerre de Sécession a été marquée par 10 000 batailles, dont 200 d’importances, soit une moyenne de 6 à 7 batailles par jour.
      
      
    Conflit d’usure et d’attrition, il peut préfigurer la grande boucherie de 1914 : le nombre de morts (1 million dans les deux camps) et l’épuisement rapide des régiments (jamais reconstitués au fur et à mesure des pertes mais décimés jusqu’à l’extinction complète de la formation) ; la hargne des combats ; le recours au retranchement, au départ improvisé sur le terrain, puis de plus en plus institutionnalisé ; l'utilisation massive de la réserve.
     
     
    Les tranchées de Fredericksburg
    Pourtant, Keegan montre que le conflit présente des spécificités stratégiques propres, dans lesquelles la géographie joue un rôle important.
     
     
    L’espace de conflit est un quadrilatère de 2,5 millions de kilomètres carré, encadré du Nord au Sud par les Appalaches et le Mississippi.
     
     
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    Un long couloir continental au bout duquel on trouve des centres urbains et économiques d’importance
    (la Nouvelle-Angleterre, Baltimore et Philadelphie au Nord, Augusta
    et Atlanta au Sud).
      
      Après la bataille d’Antietam
    Si l’Union bénéfice de lignes de chemin de fer modernes, le Sud confédéré peut compter sur une topographie complexe et tourmentée.
     
    De fait, parce que les cibles (villes, industries) sont trop éloignées et qu’une guerre menée contre le potentiel économique de l’ennemi est impossible, parce que le combat face à la Nature américaine est difficile (surtout pour les armées unionistes), parce que la seule richesse adverse à grever est son potentiel humain, la guerre ne peut se traduire que par une succession de batailles acharnées sur un terrain propice aux concrétions soudaines de troupes.
      
      
    Avec l'importance du potentiel industriel du Nord et l’apparition de certaines armes nouvelles, la Guerre de Sécession ressemble à une répétition générale de la Grande Guerre. Certes, l’Union a gagné grâce à un afflux permanent de liquidités générées par une économie prospère (exportation de céréales vers l’Europe et dynamisme de l’industrie textile lainière) et de troupes fraîches (le flux migratoire ne s’est pas tari entre 1861 et 1865).
      
      
    De nouvelles armes ont bien été testées : le blindage pour les cuirassiers de la flotte confédérée ; les premiers essais de sous-marins (le Hunley en 1865) afin de contourner le blocus ; le fusil à chargement par la culasse et la mitrailleuse, déjà expérimentée au Mexique. Mais ces innovations sont peu déterminantes.
      
      
    La Guerre de Sécession reste une guerre du XIXe siècle, une guerre de paysans plutôt pauvres, maniant des fusils Einfeild et Renfield à longue portée (300 mètres) avec de plus en plus d’adresse, peu aidés par une cavalerie marginale et inopérante sur des terrains vallonnés ou encaissés, une artillerie statique peu efficace, et une médecine militaire dépassée par son ignorance (les amputations à la chaîne, l’absence de recours à l'antisepsie) et responsable de deux tiers des morts au combat.
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    Une guerre dans laquelle l’esprit de corps et la culture militaire comptent moins qu'un attachement à son terroir, une camaraderie régionale ou locale parmi des soldats dispersés et esseulés (des compagnons issus des mêmes lieux s'agrègent car ils se retrouvent loin de chez eux, découvrant de manière brutale l’immensité du territoire américain), un rejet de la lâcheté au combat et une «peur de la peur» plus motivante que les ordres des officiers (dans cette armée démocratique, il n’y a pas de tradition de coercition au sein de la hiérarchie). Un état d’esprit unique que les désertions massives des années 1863-1864 ne vient pas gâter.
     
     
     
    La spécificité de la Guerre de Sécession est aussi visible dans son impact sur la société américaine non combattante et dans son PASSE SANS héritage historique.
      
      
    Dès 1861, et malgré les incursions nordistes vers La Nouvelle-Orléans ou Atlanta, les généraux des deux camps refusent de prendre les civils pour cible.
     
    Ces derniers n’en ressentent pas moins durement les effets de la guerre : pénurie alimentaire et matérielle au Sud, douleur psychologique vivement ressentie dans les deux camps. Avant le XIXe siècle, à cause de la lenteur de transmission des informations, une épouse de soldat vivait dans une sorte d’oubli apaisant de son époux.
      
      
    Par les chemins de fer, les mauvaises nouvelles peuvent arriver plus vite dans les foyers des militaires. Les familles vivent alors dans l'attente et l’angoisse permanentes d’une mauvaise nouvelle, préfiguration du stress qu'éprouvera le monde civil européen entre 1914 et 1918. La femme américaine sort grandie du conflit.
     
    Moins par le travail rural qu’elle assume à la place d’un mari absent, et qui vient se superposer à une liste de tâches domestiques déjà bien chargée, que par son rôle crucial de ciment de la cellule familiale, de consolatrice et de confidente auprès du soldat sudiste vaincu, d’élément actif dans l’organisation de la société en guerre (voir le rôle de Clara Burton, future fondatrice de la Croix Rouge américaine).
      
      
    La guerre a aussi redéfini la place des Noirs au sein de la nation, sans pour autant que ces derniers en aient tiré de substantiels avantages, exceptée l’abolition de l’esclavage.
      
      
    Peu opérants dans l’armée nordiste (1/10e des combattants sont d'anciens esclaves mal utilisés, souvent brimés et effrayés à l’idée de combattre les maîtres de la veille), les Noirs sont peu nombreux à quitter le Sud après 1865. Incapables d’acquérir les parcelles des grandes propriétés mises en vente par le gouvernement fédéral, ils sont contraints d'accepter un métayage qui reproduit la servitude économique du passé.
      
      
    Proches des anciens maîtres blancs, ils vivront dans une société sudiste qui va habilement contourner les 14e et 15e amendements sur l’égalité des droits des citoyens, quelque soit leur race, pour mieux perpétuer la ségrégation jusque dans les années 1950. L’héritage de la Guerre de Sécession est ambigu.
      
      
    Si la génération combattante n’a pu bénéficier du travail de catharsis freudienne dont jouira celle des années 1920 et 1930 en Europe, si la jeune tradition littéraire américaine n’a pas suscité des textes de première main identiques à ceux des poètes anglais de la Grande Guerre (Walt Whitman et Stephen Crane n’ont pas pris part au conflit), son expérience du combat est rapidement apparue comme un mal nécessaire, un sacrifice librement consenti à l'achèvement de la construction de la République.
      
      
    Cette perception positive, très éloignée du sentiment de gâchis engendré par la Grande Guerre, va de paire avec une mémoire familiale scrupuleusement conservée dans des correspondances ou des journaux intimes qui traversent les générations et entretiennent un souvenir et une piété vivaces (fréquentation des cimetières militaires).
      
      
    Une religion du souvenir patriotique assez similaire à celle qu'affectionnent les familles britanniques ou canadiennes actuelles. Si le Nord a imposé au Sud des lieux de mémoire dont les combattants sudistes morts en dehors des états de l’Union sont exclus (Gettysburg, Arlington), il n’a pu imposer une journée de commémoration pour tous les états (Le Memorial Day du 30 mai n’occulte pas quatre autres jours fériés dont certains sont propres aux anciens états sécessionnistes).
      
      
    Et si le Sud n’a pu longtemps assumer sa mission de conservatoire de civilisation, de gardien de valeurs traditionnelles anéanties ou ignorées par le Nord, il a en revanche triomphé dans la représentation du conflit et dans la constitution du mythe du «vieux Sud» au XXe siècle, porté par Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell et sa célèbre adaptation cinématographique.
     
    Un livre foisonnant et passionnant, pour tous les amateurs d’histoire militaire et d’histoire américaine.
     
     
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  • OK : l'origine du mot OK (Okay) remonte à la Guerre de Sécession, chaque soir le rapport mentionnait le nombre de tués de la journée ; s'il n'y en avait pas, on écrivait O K. (soit 0 Killed : zéro tués).

     


     Expansion territoriale
    1787-1865

    5. Guerre de Sécession - "Civil War" - 1861-1865

     

     

    "Gone With the Wind"

    Civil war

    Les États-Unis sont nés deux fois.
    - La première fois par décision libre des treize colonies unies contre l'Angleterre.
    - La seconde fois au prix d'une terrible guerre civile qui faillit bien anéantir l'idée même de l'Union. Ce furent quatre années de batailles sauvages, avec 2.800.000 combattants, qui firent quelque 628.000 morts et des centaines de milliers de blessés, sur une population de 35 millions d'habitants. La question de l'esclavage mine le pays depuis sa fondation. Les Pères fondateurs n'ont pas voulu trancher. Trop d'intérêts sont en jeu.

    On a dit de la Guerre de Sécession qu'elle fut la seconde révolution américaine tant cette guerre civile eu un effet profond et prolongé sur l'Histoire des États-Unis. Au départ, s'opposent:
    • les États-Unis d'Amérique - l'Union - au Nord,
    • et onze États sécessionnistes organisés en États Confédérés d'Amérique - la Confédération - au Sud.

    Tous les combats eurent lieu sur les États du sud, marqués par de grandes charges héroïques de cavalerie ou d'infanterie, laissant ensuite ces terres détruites, dévastées, dans un état de misère indescriptible et cela pour des années.

    De nouveaux moyens de combat (cuirassé, sous-marin, fusil à répétition, télégraphe, voies ferrées) furent utilisés.

    La sécession, ainsi que la création de la Confédération par les États du Sud, ne fut jamais reconnue par les États de l'Union, d'où l'expression de Civil War («Guerre Civile») employée par les Américains et non guerre de Sécession utilisée dans les ouvrages d'histoire francophones.

    1 - les origines du conflit

    Il y a d'inombrables disparités, en terme de développement économique, de population, d'infrastructures, entre les deux immenses blocs régionaux du Nord et du Sud. Les divergences d'intérêts entre le Nord, industriel, protectionniste et abolitionniste, et le Sud, agricole, esclavagiste et libre-échangiste, s'aggravent, notamment sur la question de l'esclavage, jusqu'à opérer un véritable clivage Nord-Sud.

    • La région des États du Nord comporte 23 États fidèles à l'Union, elle domine, elle est peuplée de 22 millions d'habitants. Stimulée par les inventions de la révolution industrielle, elle est aussi plus industrialisée, peu agricole et connaît un extraordinaire essor économique. Les canaux et les voies ferrées ont un rôle décisif sur l'évolution de villes comme Boston, NewYork, Philadelphie et Baltimore, qui peuvent accéder facilement aux produits et aux marchés de l'Ouest. Le Nord s'unifie progressivement dans la dénonciation de l'esclavage, toujours toléré par la Constitution.

    • La région des États du Sud comporte environ 5 millions et demi de blancs et 3 millions et demi de noirs, elle a un peuplement moins dense (23%) et une économie uniquement dominée par l'agriculture du coton, du tabac et de la canne à sucre, mais dépendante du Nord pour tout ce qui est produits manufacturés ainsi que services financiers et commerciaux.

    Les historiens estiment que 523 000 Noirs sont arrivés dans les colonies nord-américaines, puis aux États-Unis, ce qui correspondrait à 4,6 % du total. Autrement dit, comparativement aux autres colonies européennes, le territoire de ce qui deviendra les États-Unis reçut relativement peu d'esclaves.La première cargaison de 20 esclaves fut débarquée à Jamestown en 1619 d'un navire hollandais. Dans les trois premières décennies du XVIIIe siècle, l'importation annuelle s'élevait à environ un millier de Noirs. Par la suite, un certaine accélération se produisit: 40 400 de 1731 à 1740, 58 500 de 1741 à 1750, 41 900 de 1751 à 1760, 85 800 de 1761 à 1780, 91 600 de 1781 à 1810. En 1780, les États-UNis compteront 575 420 Noirs, soit un cinquième de leur population totale. De ce nombre, 90 % vivront au sud de la Pennsylvanie.
    • Vers 1830, un groupe d'antiesclavagistes organisa un "chemin de fer clandestin" (Underground railroad) pour faciliter l'évasion d'esclaves du Sud vers les Etats libres du Nord. L'une des héroÏnes de l'époque, Harriet Tubman, était elle-même une esclave évadée. quelques 300 noirs lui doivent la liberté. Par la suite Harriet Tubman servit dans l'armée de l'Union et consacra sa vie après guerre à une institution d'aide aux Noirs indigents.

    Ces États développent de vastes plantations en exploitant la main-d'œuvre servile noire, renforçant du même coup l'économie esclavagiste dont le Nord réclame la suppression.

    A2insi donc les principales causes de laguerre de Sécession paraissent avoir été les suivantes:

    1°- "Fugitive Slave Act" et Case de l'Oncle Tom

    L'adoption d'une loi fédérale obligeant à poursuivre les esclaves fugitifs (le "Fugitive Slave Act" de 1850) avait amené Harriet Beecher-Stowe, une jeune femme indignée, à publier en feuilleton un roman à thèse au succès prodigieux: "Uncle Tom's Cabin" (La Case de l'Oncle Tom).

    • La région de l'Ouest progresse, elle représente 37% de la population, produit des céréales et du bétail. Le Grand Ouest ("Far West"), reste cependant à l'écart, malgrè la ruée vers l'or.

    2°- Compromis de 1850

    La conquête de l'Ouest est un autre enjeu de leur rivalité. Chaque groupe d'États souhaitant que les nouveaux États adoptent sur le problème de l'esclavage une position conforme à la sienne, le gouvernement fédéral, soucieux de préserver l'Union devant l'opposition de plus en plus forte des "abolitionnistes", proposa le Compromis du Missouri de 1820, à l'initiative du sénateur du Kentucky Henry Clay, qui permet de surseoir à un choix de société inéluctable sur l'esclavage. Dans le territoire de la Louisiane, nouvellement acquis, l'esclavage était autorisé au sud d'une ligne correspondant au 36°30' de latitude nord et interdit au nord de cette ligne.

    Le nouveau Compromis de 1850 prévoyait l'admission de la Californie au titre d'État libre, c'est-à-dire sans esclaves. Cette admission était compensée par l'organisation de deux nouveaux territoires, l'Utah et le Nouveau-Mexique, sur les terres acquises pendant la guerre contre le Mexique où le principe de souveraineté populaire prévalait. Ses territoires pouvaient ainsi décider de l'adoption de l'esclavage.

    3°- Le "Kansas-Nebraska Act".

    Commerce d'esclaves1831 voit la publication par William Lloyd Garrison du premier numéro de "Liberator", ayant pour but de plaider pour l'abolitionnisme. La lutte entre le Nord et le Sud pour tolérer ou interdire l'esclavage dans les États nouvellement acquis s'amplifia sous les présidences de Zachary Taylor et de Millard Fillmore. Elle aboutit, sous la présidence de Franklin Pierce, au "compromis du Kansas-Nebraska" (30 mai 1854) du sénateur Stephen A. Douglas de l'Illinois qui établissait deux nouveaux territoires, le Kansas et le Nebraska, dans lesquels le principe de souveraineté populaire serait appliqué (les nouveaux États se prononcent eux-mêmes pour ou contre l'esclavage).

    Cette loi oppose violemment les colons esclavagistes et abolitionnistes : en mai 1856, on assiste à des pillages et des incendies de la ville de Lawrence, au Kansas, par des esclavagistes venus de l'Etat du Missouri ainsi qu'à l'agression du sénateur abolitionniste, Charles Summer.

    La naissance du féminisme:
    En plein débat sur l'esclavage, des femmes américaines, abolitionistes, se révoltent contre leur statut "d'esclaves blanches". En 1848, à l'initiative d'Elizabeth Cady Stanton et de Lucretia Mott, elles réunissent une convention à Seneca Falls où elles réclament le droit de vote et "tous les droits qui leur appartiennent en tant que citoyennes des États-Unis".

    4°- Division du parti Whig

    Le parti Whig était un parti politique américain de la droite libérale, créé durant l'hiver 1833-1834 pour s'opposer à la politique du président Andrew Jackson. Il comprend des membres du parti national-républicain comme Henry Clay et John Quincy Adams et des partisans du droit des États face au pouvoir fédéral. Le parti a été dissous dans les années 1850, tiraillé entre les pro et anti-esclavagistes ( le parti Whig n'avait jamais pris clairement position contre l'esclavage). Le parti "Free Soil", créé en 1848 et adversaire de l'esclavage a une influence sur l'extension du mouvement abolitionniste au Nord.

    Le parti Whig a été remplacé sur l'échiquier politique par le parti républicain pour contrer le Parti démocrate, soutien traditionnel des esclavagistes du sud. Le Parti républicain fait référence au parti démocrate-républicain de Jefferson ainsi qu'aux anti-esclavagistes du parti Whig et du parti "Free Soil" .

    5°- Élection de Buchanan

    En 1856, le candidat républicain à la présidence, John C. Frémont, recueille assez de voix pour assurer sa position dans le système électoral des États-Unis, mais il n'eut pas les voix des grands électeurs pour être élever à la présidence. James Buchanan un homme du Nord aux principes du Sud est élu. Il demanda au Congrès d'admettre dans l'Union le Kansas comme État esclavagiste, proposition qui offensa les Nordistes.

    6°- Affaire Dred Scott

    Le mécontentement gronda encore davantage lorsque la Cour suprême des États-Unis déclara le 7 mars 1857 au sujet de l'affaire Dred Scott, esclave plaignant pour sa liberté, que la Constitution des États-Unis ne donnait au Congrès aucun pouvoir d'interdire l'esclavage dans les territoires. Deux ans plus tard, d'autres incidents ne firent qu'exacerber les passions au sein de l'Union.

    7°- Affaire John Brown

    Les 16 et 18 octobre 1859 : l'anti-esclavagiste John Brown (1800-1859) et sa petite armée composée de treize hommes blancs dont trois de ses fils, et de cinq hommes noirs attaquèrent l'arsenal fédéral de Harper's Ferry en Virginie se trouvant sur Potomac Street. Une compagnie de fusillers marins arriva sur place et mit fin à l'assaut. Le 2 novembre 1859, le jury condamna John Brown à la pendaison, après cinquante cinq minutes de délibération. Le 2 décembre 1859 John Brown fut pendu. Victor Hugo écrivit une lettre au gouvernement des Etats-Unis en soutien au condamné.

    8°- Election du républicain Abraham Lincoln.

    Lincol_miniLa division des démocrates assura l'élection du républicain Abraham Lincoln, anti-esclavagiste notoire, le 6 novembre 1860, 16eme président des États-Unis et favorable à une centralisation du pouvoir. Pas un seul État du Sud n'a donné ses voix à cet homme du Nord. Et ces États là ne se reconnaissent absolument pas dans le pouvoir de Washington.

    2- la Sécession

    1860

    Rupture de l'Union

    La seule solution qui s'offre au Sud est alors la sécession. Le 20 décembre 1860, la Caroline du Sud proclame que l'Union entre elle et les autres États est rompue. C'est le début de la Sécession.

    1861

    Rupture de l'Union- Le 4 février 1861, peu avant l'investiture de Lincoln, sept États se retirent de l'Union : l'Alabama, la Caroline-du-Sud, la Floride, la Georgie, la Louisiane, le Mississippi et le Texas et fondent les États Confédérés d'Amérique, avec pour capitale Richmond, dotés d'une constitution. Jefferson Davis est sélectionné comme président et Alexander Stephens comme vice-président.

    Lincol_mini- 4 mars 1861 le Président Lincoln entre en fonction à Washington, il réaffirme dans son discours inaugural, que la sécession est illégale et déclare avoir l'intention de ne pas renoncer aux possessions fédérales situées dans le Sud.

    Les ressources en présence du Nord et du Sud :

    En 1861, ni le Nord ni le Sud n'étaient prêts à s'engager dans une guerre et ne s'attendaient à un conflit d'une telle ampleur et d'une telle durée.
    - le Nord disposait d'un plus grand potentiel militaire avec une population de 22 millions d'habitants Il possédait de très nets avantages matériels - en argent et en crédit, en usines, en production alimentaire, en ressources minérales et en transport - qui s'avérèrent décisifs.
    - le Sud ne comptait que 9 millions d'habitants, dont presque 4 millions étaient des esclaves noirs. La loyauté de ceux-ci envers la Confédération n'était pas assurée. La capacité du Sud à combattre fut handicapée par un manque chronique de nourriture, de vêtements, de médicaments et d'artillerie lourde, ainsi que par une lassitude de la guerre et une inconnue : la réaction des Noirs.

    A l'origine, les deux camps s'appuyèrent sur le volontariat, la nécessité finit par les forcer à faire appel à la conscription. C'est ainsi qu'avant la fin de la guerre, le Sud avait enrôlé environ 900.000 hommes blancs et l'Union 2 millions (y compris 186.000 Noirs), dont près de la moitié n'avait été recrutée que vers la fin du conflit. Cependant, malgré sa supériorité en hommes et en ressources, le Nord ne parvint pas à la rapide victoire qu'il avait escomptée. Le Sud, doté d'une tradition militaire plus forte, disposait de davantage d'hommes expérimentés dans le maniement des armes et produisit un corps performant d'officiers, notamment Robert E. Lee et Joseph E. Johnston. Ce n'est qu'à l'épreuve des événements que Lincoln arriva à trouver des chefs militaires comparables, à savoir Ulysses S. Grant et William T. Sherman.

    En Europe on regardait avec sympathie ces citoyens courageux qui combattaient pour avoir leur patrie comme à l'époque les Polonais, les Italiens; d'ailleurs les sudistes ont cru, un moment que l'Angleterre ou la France viendraient leur prêter main forte. Le sort des esclaves on en parlait pas en Europe. Et on en parlait d'autant moins que les esclaves n'ont pas du tout bougé pendant ces quatre années de guerre: pas de rebellion, pas de soulèvement. Ils sont toujours restés fidèles à leurs maîtres.

    Le déroulement des hostilités

    Les sudistes eux-mêmes ont allumé le conflit en avril 1861, pour récupérer un vague ilot rocheux en face de Baltimoore où était installée une forteresse, le Fort Sumter qui refusait de faire allégence à leur dissidence.

    Eclatement de la Guerre Civile - Attaque de Fort Sumter

    deco• Le 12 avril 1861 résonnent les premiers coups de canon de Fort Sumter, à Charleston Harbor. Lorsque des troupes nordistes essayèrent de ravitailler le Fort Sumter, installation fédérale située dans la baie de Charleston (Caroline du Sud), les confédérés, sous le commandement du General Pierre Beauregard, ouvrirent le feu avec 50 canons. Trois jours plus tard, Lincoln demanda aux troupes d'étouffer la rébellion.

    Ces premiers combats paraissaient symboliques mais ensuite ce fut l'engrenage. Le 14 avril, le Major Anderson capitule et livre le Fort aux troupes confédérées.

    Lincoln_mini• Le 15avril, Lincoln fait appel aux États loyalistes afin d'obtenir 75000volontaires pour défendre le maintien de l'Union.

    Entre le 17 avril et le 21 mai 1861 quatre nouveaux États rejoignent la Confédération, ce sont l'Arkansas, la Caroline du Nord, le Tennessee et la Virginie.

     

    Lincoln_mini• Le 19 avril Lincoln ordonne le blocus des ports des États confédérés et interdit le commerce avec eux.

    Le 6 mai 1861 à Alabama, le Congrès confédéré, réuni depuis le 29 avril, déclare la guerre aux Etats-Unis. C'est le début des affrontements de la Guerre de Sécession.

    Au début du conflit, les deux parties étaient persuadées d'aboutir à une victoire rapide.

    deco • En mai 1861, les troupes de l'Union traversèrent le Potomac, prirent Alexandria (Virginie) et se déplacèrent vers le nord-ouest de la Virginie.

    - Juin 1861 : Au même moment quatre États esclavagisyes restent dans l'Union : Delaware, Kentucky, Maryland et Missouri. L'importance du Maryland tenait à la proximité de Washington et à la position de Baltimore, nœud ferroviaire vital vers le Midwest. Le Kentucky et le Missouri jouaient aussi un rôle important dans la stratégie militaire du Nord car ils contrôlaient l'accès aux vallées du Mississippi, du Tennessee et du Cumberland, par lesquelles les forces de l'Union pouvaient passer pour se rendre au cœur de la Confédération.
    Pour s'assurer la loyauté du Maryland, les troupes de l'Union occupèrent Baltimore et imposèrent la loi martiale. Le Kentucky cherchait à garder sa neutralité, mais, en septembre 1861, lorsque les troupes confédérées traversèrent l'État, les habitants soutinrent massivement la cause de l'Union.
    Au Missouri, les troupes de l'Union aidèrent à protéger l'État en poussant vers l'exil le gouverneur qui défendait les confédérés. Enfin, en Virginie, les comtés occidentaux renièrent l'ordonnance de sécession, formèrent un gouvernement provisoire et, en 1863, furent admis dans l'Union comme le nouvel État de Virginie-Occidentale.

    Première bataille de "Bull Run"

    deco • Le 21 juillet 1861 première bataille de "Bull Run" ou "Manassas Junction" : les troupes confédérées, sous le commandement du général Beauregard dont les renforts étaient arrivés à temps, resistent aux assauts des fédérés commandés par le General en chef Winfield Scott, et remportèrent une victoire retentissante Cette défaite des fédérés obligea le Nord à lever une armée plus importante. Le Sud confiant ne se prépara pas pour le conflit à venir.

    "In God We Trust"
    Cette phrase apparut pour la première fois au Département du Trésor pendant la Guerre de Sécession.
    La première proposition vint d'un pasteur de Pennsylvanie dans une lettre qu'il adressa au Secrétaire du Trésor, Salmon P. Chase, en novembre 1861. Celui-ci en fit part au Directeur du Mint, qui lui suggéra plusieurs possibilités : “Our Country, our God”, “God our Trust”. Salmon Chase arrêta finalement sa décision sur “In God We Trust” en décembre 1863. En 1864, la devise apparaissait sur la pièce de 2 cents et en 1873 le “Coinage Act” prévoyait d'utiliser cette devise sur certaines pièces.
    Finalement, sur une proposition d'un député de Floride, Charles E. Bennett, la devise fut étendue à toute la monnaie (pièces et billets) le 11 juillet 1955 (69 Stat. 29. U.S. Code 324a) et devint devise nationale officielle le 30 juillet 1956 sur l'initiative du même député. (70 Stat. 732 U.S. Code 186)

    1862

    Batailles à l'Est

    deco• 19 janvier 1862 : défaite de Mill Springs (Kentuchy), la ligne de défense sur laquelle veillait le très compétent général sudiste Albert Sydney Johnston, semblait sur le point de s'effondrer.

     

    Lincoln_mini• 27 janvier 1862 : Lincoln signe l'ordre de début des opération militaires contre les États confédérés.

     

     

    deco • Les 6 et 16 février 1862 le général Grant s'empare de Fort Henry (sur le Tennessee) et de Fort Donelson (sur le Cumberland), ce qui permet à l'Union de prendre le contrôle de la navigation sur les deux fleuves.

     

    deco• 8 février 1862 : En Caroline du nord, le général de l'Union Ambrose Burnside s'empare de "Roanoke Island" qu'il transforme en base de départ pour envahir la Caroline du Nord.

     

    deco • Les 7 et 8 mars 1862 Bataille et victoire de l'Union à Pea Ridge en Arkansas, ce qui permit à l'Union de contrôler le Missouri pendant les deux années suivantes .

     

    deco• Le 8 mars 1862, le Merrimack (rebaptisé le Virginia par les confédérés) quitta le port de Norfolk (Virginie) pour atteindre Hampton Roads où il coula facilement deux vaisseaux nordistes en bois.

    Virginia/Hampton Roads
    Bataille entre le C.S.S. Virginia et le U.S.S. Monitor, Hampton Roads, Va., le 9 mars 1862.
    Engraved in 1863 by J. Davies from a drawing by C. Parsons.
    (Source: NARA [NWDNS-64-CC-63])

     

    Ce fut une brillante démonstration de la supériorité des cuirassés sur les bateaux de bois devenus obsolètes. Toutefois, lorsque le Merrimack réapparut le 9 mars, il rencontra un tout nouveau navire nordiste, le Monitor. Il s'ensuivit une bataille spectaculaire qui dura plusieurs heures pendant lesquelles aucun des cuirassés ne subit de graves dommages ni ne remporta de victoire décisive.

    Bataille de Shiloh

    deco • Les 6 et 7 avril 1862 se déroule la bataille de Shiloh. Suite à l'échec de la grande offensive d'été de l'Union le long des rives du Bull Run , la situation était au point mort. A l'Ouest, par contre, la situation des Confédérés allait en se dégradant. Le 3 avril, 40.000 Confédérés quittèrent Corinth pour se lancer à l'assaut des positions de Grant; ce fut l'une des rares occasions où les Sudistes bénéficièrent d'une supériorité numérique. Le 6 avril à 5 heures les Sudistes fondirent sur les camps de l'Union où la plupart des soldats étaient encore endormis. L'heure fut difficile pour les Nordistes et une division de l'Union dut reculer d'un kilomètre jusqu'à un chemin creux passant entre une prairie et un bois. A cet endroit, Johnston, lança au total dix-neuf assauts contre les Nordistes, subissant d'énormes pertes. Johnston, atteint d'une balle à la jambe, décéda d'une hémorragie. Le commandement Sudiste revint à Beauregard.

    Grant concentra l'essentiel de ses moyens au centre, en attendant le renfort de Buell. Toutefois, après huit heures de combat à Hornet's nest (le guêpier), l'avantage numérique des Sudistes finit par payer; les troupes de l'Union refluèrent et plus de 2.200 hommes furent encerclés et capturés. Les Confédérés perdirent du temps à transférer leurs prisonniers vers l'arrière. Lorsqu'ils furent en mesure de reprendre l'assaut, le Général Grant avait formé de nouvelles lignes entre Pittsburg Landing et le Snake Creek. Entre temps Grant bénéficiait de l'appui de deux cannonières. La nuit fut pénible pour les Sudistes, pilonnés toutes les dix minutes par les obus nordistes. A l'aube du 7 avril, les Sudistes furent assaillis par des troupes fraîches de l'Union. Beauregard estima que la bataille n'était plus équilibrée et ordonna, la retraite.

    • Du 17 mars au 31 mai 1862 Campagne en Virginie du général McClellan.

    decodeco• 31 mai 1862 : à la Bataille de "Seven Pines", le Gen. Joseph E. Johnston attaque les troupes de McClellan devant Richmond . Johnston est blessé. Aucun camp n'est victorieux.

     

    Lincoln_mini• 19 juin: Lincoln signe une loi mettant hors-la-loi l'esclavage dans les Territoires (Proclamation d'Emancipation des esclaves).

    Peninsula Campaign

    deco • Entre le 25 juin et le 1er juillet 1862 : Batailles des "Seven Days" Lee attaque McClellan près de Richmond. Il en résulte de très lourdes pertes pour les deux armées. Lee stoppe les Nordistes avant leur entrée dans Richmond. McClellan amorce une retraite tactique vers Washington.

    - Le 11 juillet 1862, le Major General Henry Halleck est nommé général en chef de l'armée de l'Union.

    Seconde bataille de "Bull Run"

    deco • Le 29-30 août 1862 Deuxième bataille de "Bull Run" : les armées confédérées de Lee, de Jackson et du général James Longstreet infligèrent de sévères pertes aux troupes de l'Union qui furent refoulées vers Washington. À la suite de cette victoire, Lee, en septembre 1862, envahit le Maryland avec 50.000 hommes.

    Bataille d'"Antietnam"

    deco • Les 16-18 septembre 1862, la "Bataille d'Antietam" se solde par la victoire des Fédéraux sur les troupes de Lee lors de la sanglante bataille d'Antietam (Sharpsburg), au cours de laquelle 12.000 Nordistes et 12.700 Sudistes furent tués ou blessés, et contraignit Lee à rentrer en Virginie.

    Bataille de Fredericksburg

    deco •Le 13 décembre 1862, l'armée nordiste du Potomac reprit l'offensive sur Richmond. Le général Ambrose E.Burnside choisit, à tort, de défier les défenses presque imprenables de Lee aux alentours de Fredericksburg (Virginie), sur la rivière Rappahannock. Lors de ce nouveau désastre, les forces de l'Union eurent plus de 10.000 tués et blessés et durent se replier à Washington.

    Guerre maritime

    deco • En 1861, des opérations conjointes protégèrent les têtes de pont de Hatteras Inlet (Caroline du Nord) et de Port Royal (Caroline du Sud). La prise de Fort Henry en février 1862 et la chute de La Nouvelle-Orléans le 1er mai, toutes deux obtenues avec une aide navale importante, permirent à l'Union de contrôler les fleuves Mississippi et Tennessee.

    Lincoln avait ordonné un blocus de tous les ports sudistes afin qu'aucun approvisionnement essentiel ne parvînt à la Confédération mais il fallut pour cela concevoir de nouveaux bateaux, la marine de l'Union existait à peine à cette époque-là.

    Percées à l'ouest, et premiers succès de Grant

    deco • Alors que le front Est se trouvait dans une impasse, les opérations militaires de l'Union à l'Ouest s'avérèrent plus fructueuses. En juin 1862, les troupes de l'Union, sous le commandement de Grant, parvinrent à occuper le majeure partie du Tennessee et à contrôler le Mississippi jusqu'à Memphis. L'objectif était de contrôler la vallée du Mississippi pour couper la Confédération en deux et arrêter le ravitaillement en hommes, en vivres et en munitions, Dans le même temps et de façon coordonnnée, les forces de l'Union remontèrent le Mississippi par le Sud.

    deco• Les Fédéraux occupent la Nouvelle-Orléans. En avril 1862, une escadrille navale, commandée par le capitaine David G. Farragut, avait percé les défenses confédérées à l'embouchure du Mississippi et imposé la reddition de La Nouvelle-Orléans (Louisiane) le 26 avril. Pendant les derniers mois de 1862, Grant consolida sa position sur le Mississippi et se prépara à attaquer Vicksburg, dernier bastion confédéré perché sur des falaises surplombant le Mississippi. La forteresse résista aux attaques de l'Union.

    Le 1er janvier 1863, le président Lincoln fait sa Proclamation d'émancipation progressive des Noirs dans l'Union: "toutes les personnes tenues en esclavage à l'intérieur d'un État, ou d'une certaine partie désignée d'un État, dont la population se trouvera en rébellion contre les États-Unis" sont "libres pour toujours"

    1863

    Bataille de Chancellorsville

    deco • Du 2 au 4 mai 1863, sur le front Est, après la victoire sur l'Union à Chancellorsville en Virginie, où Lee perdit toutefois un cinquième de ses hommes ainsi que son brillant général, Stonewall Jackson, les troupes confédérées marchèrent sur la Pennsylvanie. Lee espérait ainsi soulager la pression exercée sur les forces confédérées assiégées à l'ouest. Sur le front ouest, en avril 1863, Grant prépara ses troupes pour tenter une nouvelle fois de prendre l'offensive.

    Gettysburg: Le tournant de la guerre

    deco • du 1er au 3 juillet 1863, les deux armées s'affrontèrent à Gettysburg (Pennsylvanie). Cette bataille, décisive pour bon nombre d'observateurs, se déroule deux ans après le début des hostilités.

    L'Union perd pendant ces trois jours 23.000 hommes (tués, blessés ou capturés), soit un quart des effectifs engagés dans la bataille.

    Les pertes de la Confédération sudiste s'élèvent de leur côté à 31.000 hommes, soit un tiers de ses effectifs.

    Ce fut une victoire des Fédéraux du général Meade, face aux Confédérés du général Lee. La bataille de Gettysburg précipite la retraite du général sudiste Robert Edward Lee.

    Bataille de Vicksburg

    deco• Le 4 juillet 1863 après un siège de quarante jours, Vicksburg est prise par le général Grant, au lendemain de la bataille de Gettysburg, ceci permettait à l'Union de contrôler la totalité du fleuve Mississippi et de diviser les forces confédérées.

    Le Président Lincoln a dit: "Vicksburg is the key. The war can never be brought to a close until the key is in our pocket"

    - 22 juillet 1863, Début du siège d'Atlanta par le Nord.

    Bataille de Chickamauga

    deco • 19 septembre 1863, Bataille de Chickamauga. Les forces de l'Union et des Confédérés se rencontrent sur la frontière Tennessee-Georgie, près de Chickamauga Creek. Après la bataille, les forces de l'Union se retirent à Chattanooga, et les Confédérés gardent le contrôle du champ de bataille.

    Chattanooga

    deco • 23-25 novembre 1863, la guerre avait tourné à l'avantage de l'Union son succès à Chattanooga permit de porter la guerre en Alabama et en Géorgie.

    La stratégie de Grant

    grant deco- 9 mars 1864 : Lincoln nomma le général Ulysses S. Grant commandant en chef de toutes les forces de l'Union. Celui-ci conçut un plan stratégique qui resserrerait l'étau autour de la Confédération.
    - L'armée du Potomac, dirigée par lui-même et Meade, devait affronter Lee en Virginie du Nord et se diriger sur Richmond.
    - Une armée commandée par Sherman aurait à avancer vers le sud en partant de Chattanooga pour atteindre la Georgie et prendre Atlanta.
    - Une autre armée sous les ordres du général Philip Sheridan devait opérer dans la vallée de la Shenandoah et priver les forces de Lee de ravitaillement.

    1864

    - En mars 1864, les 115.000 hommes de l'armée du Potomac commençèrent leur progression. Une succession d'engagements causent des pertes énormes dans les deux camps, sans apporter d'issue décisive.

    Campagne de "Wilderness" de mai à juin 1864

    Le "Wilderness" est un grand secteur de forêt dense et de buissons épais quasiment impénétrables, situé dans les Comtés de Spotsylvania et Orange, à environ 10 mils à l'Ouest de Fredericksburg, en Virginie. Il fût le théâtre de quelques uns parmi les plus sauvages combats de la Guerre Civile comprenant la Wilderness, Spotsylvania Court House et Cold Harbor.

    decodeco• Les 5 et 6 mai 1864, se déroule la "Wilderness" . Arrivées près de Chancellorsville en Virginie, les forces de l'Union affrontèrent les 62.000hommes de l'armée de Lee.

     

    decodeco- Grant continua sa poussée vers Richmond. Les deux armées se heurtèrent une nouvelle fois à "Spotsylvania Court House", du 8 au 19 mai, en Virginie, qui marque le début de la chute de la Confédération.

     

    deco • Dans la vallée de la Shenandoah, l'armée de Sheridan affronta les forces confédérées et les força à se retirer de la région.

     

    deco• Le 3 juin 1864 : une erreur coûteuse de Grant entraîna 7 000 blessés en 20 minutes dans les forces de l'Union, lors d'une offensive contre les rebelles à Cold Harbor en Virginie.

     

    deco • Le 19 juin 1864 Bataille navale entre le corsaire sudiste CSS Alabama et le bateau nordiste USS Kearsarge au large de Cherbourg (France) : le CSS Alabama est coulé.

    Le 19 juin 1864, le CSS Alabama fait du charbon dans le port neutre de Cherbourg. Depuis six jours l'USS Kearsarge guette sa sortie. Reconduit hors des eaux territoriales françaises, l'Alabama engage aussitôt le combat, suivi depuis la côte par de nombreux spectateurs. Touché à mort, après une heure et demie de tirs de canons, le navire sudiste coule par l'arrière. Vingt-six marins sont portés disparus. Quarante-deux autres seront repêchés, dont le capitaine Semmes. Au cimetière de la ville, une tombe rappelle ce combat. Deux membres de l'équipage de l'Alabama y reposent, aux côtés d'un marin du Kearsarge.

    Prise d'Atlanta

    deco • Du 27 mai au 2 septembre 1864 Au cours de l'été 1864, avec une réussite encore plus écrasante, Sherman et ses 90000 hommes marchèrent sur Atlanta (Géorgie). Ils coupèrent la principale ligne d'approvisionnement d'Atlanta et, le 1er septembre, les troupes confédérées abandonnèrent la ville. Le 2 septembre les troupes de Sherman entrent dans Atlanta. Après avoir perdu Atlanta, l'armée confédérée sous les ordres du général John Bell Hood essaya de miner la ligne d'approvisionnement de Sherman. Pour ce faire, il avança avec audace dans le Tennessee en supposant que Sherman serait obligé de le suivre pour protéger Chattanooga.

    deco• Le général confédéré Early mène une campagne de diversion mais il est arrêté par le général Philip H. Sheridan à "Cedar Creek" le 19 octobre 1864.

    Marche vers l'Océan

    deco • Après la destruction des entrepôts et des équipements de chemin de fer d'Atlanta, du 14 novembre au 2 décembre 1864 le general W. T. Sherman, avec 62.000 hommes, commence une marche vers l'Atlantique. Sur le conseil de Grant, Lincoln approuva. Sherman se vantait "Je peux faire hurler la Géorgie." Il se rendit donc vers Savannah en Géorgie sans rencontrer la moindre résistance sur un front de 96km de long. Vivant des ressources du pays au fur et à mesure de leur progression, les troupes de l'Union détruisirent systématiquement tout ce qui pouvait aider à soutenir l'effort de guerre confédéré.

    Lincoln_mini- 8 novembre 1864, Réélection de Lincoln.

    Andrew Johnson est vice-président.

     

    deco • Les 15 et 16 décembre 1864 à la bataille de Nashville, un corps de l'Union remporta une victoire décisive sur Hood, brisant ainsi la résistance confédérée dans l'Ouest.

     

    deco• Le 21 décembre 1864 les Fédéraux occupent Savannah en Georgie peu avant Noël. L'armée de Sherman continua d'avancer vers le nord, en direction des Carolines, sans rencontrer d'opposition.

    1865

    Lincoln_mini- 3 février: Lincoln tente une dernière fois de terminer la Guerre de Sécession par la négociation. Il exige la reddition des forces confédérées et le retour des États dans l'Union. Ces derniers veulent leur indépendance et la réunion se termine par un échec.

     

    Lincoln_mini- le 4 Mars 1865 Abraham Lincoln, Prononce son second discours d'investiture: "...but one of them would make war rather than let the nation survive, and the other would accept war rather than let it perish, and the war came."

     

    deco- En avril 1865, Mobile, Selma et Montgomery en Alabama tombèrent aux mains des forces de l'Union. Au même moment, Sheridan se prépara à rejoindre Grant pour un assaut final contre l'armée de Lee.

     

    deco- Du 3 au 5 avril 1865, après plusieurs tentatives et un siège de dix mois: Victoire des Fédéraux à Petersburg et Richmond. Grant réussit finalement, en avril 1865, à prendre la ligne de chemin de fer qui ravitaillait Richmond. Lee se replie vers l'ouest, espérant rejoindre l'armée confédérée de Joseph Johnston en Caroline du Nord.

     

    Reddition du général Lee et assassinat de Lincoln

     

    decoLe 9 avril 1865 La Guerre Civile est officiellement terminée. Le général Lee, signe la capitulation de l'armée Confédérée devant le général Ulysses S. Grant à "Appomattox Court House", Virginie. Quelques semaines plus tard, la guerre civile américaine est de facto terminée, même si la dernière bataille, celle de Palmito Ranch a lieu le 12 et 13 mai, 1865, où le général confédéré Kirby Smith se rend avec ses forces le 2 juin.

     


    Ce dessin montre ce que les habitués du théâtre ont vécu au Théâtre Ford ce soir là.
    CREDIT: Currier & Ives, lith. "The assassination of President Lincoln: at Ford's Theatre, Washington, D.C., April 14th, 1865." 1865.
    Portraits of the Presidents and First Ladies, 1789-Present, Library of Congress.

     

    La dernière victime de la guerre de Sécession fut Abraham Lincoln assassiné le 14 avril 1865, cinq jours seulement après la signature de la paix. Ce soir-là, accompagné de sa femme et d'un jeune couple invité, il assiste à la représentation d'une comédie intitulée "My American Cousin" au "Ford's Theatre". C'est là qu'assis dans la loge présidentielle, il est assassiné par un jeune acteur et sympathisant sudiste, John Wilkes BoothJohn Wilkes Booth, qui saute de la loge sur la scène et s'enfuit. Il ne tarde pas à être capturé quelques jours après, dans une grange en Virginie. John Wilkes Booth a voulu la mort du président Lincoln pour le prix de la victoire du Nord. Andrew Johnson, vice-pésident succède à Lincoln.

    La mort tragique de Lincoln a inspiré à Walt Whitman un poème célèbre,
    "O Captain! My Captain!"
    Le film "Le cercle des poètes disparus", avec Robin Williams dans le rôle principal, en a transmis l'écho à toute la planète.
    O Captain! My Captain!
    - O Captain! My Captain! our fearful trip is done,
    The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won,
    The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
    While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring;
    But O heart! heart! heart!
    O the bleeding drops of red,
    Where on the deck my Captain lies,
    Fallen cold and dead.
    - O Captain! my Captain! rise up and hear the bells;
    Rise up-for you the flag is flung-for you the bugle trills,
    For you bouquets and ribbon'd wreaths- for you the shores a-crowding,
    For you they call, the swaying mass, the eager faces turning;
    Here Captain! dear father!
    The arm beneath your head!
    It is some dream that on the deck,
    You've fallen cold and dead.
    - My Captain does not answer, his lips are pale and still,
    My father does not feel my arm, he has no pulse nor will,
    The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done,
    From fearful trip the victor ship comes in with object won;
    Exult O shores, and ring O bells!
    But I with mournful tread,
    Walk the deck my Captain lies,
    Fallen cold and dead.

     

    On retient parmi les généraux deux noms:
    - le général Ulysses S. Grant, pour le nord.
    - le général Robert E. Lee, pour le sud.
    Mais il y a un troisième nom, que des générations de sudistes ont maudit, le général William T. Schermann, un dévastateur; afin de ne pas immobiliser ses troupes pour une occupation de terrain, il brûlait tout sur son passage et chassait les populations. "Je suis barbare et cruel disait-il, mais la guerre c'est l'enfer. Si en face ils veulent la paix, qu'ils arrêtent la guerre". Simplissime raisonnement et terrible méthode qui ont vu des régions entières riches, fertiles, être pillées, brûlées, dévastées. Après quatre années de combat les terres du Sud seront dans un véritable état de ruines.

    Le 26 mai 1865 les Sudistes rendent les armes.

     

    3- Le Treizième Amendement

    Le 6 août 1861, le Congrès adoptait un projet de loi sur la confiscation, qui demandait la saisie de tous les biens, esclaves compris, utilisés "en faveur de la rébellion". Néanmoins, le statut juridique de ces esclaves resta incertain et la politique fédérale tergiversa pendant les dix-huit premiers mois de la guerre. Le préliminaire de la "Proclamation d'Emancipation", prononcé par Lincoln en septembre 1862, stipulait que, dès le 1er janvier 1863, dans les États ou portions d'États toujours engagés dans la rébellion, les esclaves seraient "pour toujours libres". Lorsque le Tennessee, la Louisiane et la Caroline du Nord furent quasiment sous le contrôle des armées nordistes, Lincoln nomma des gouverneurs militaires pour ramener ces États dans l'Union. Le 8 décembre 1863, le Président émit une proclamation d'amnistie et de Reconstruction.

    Abolition de l'esclavage aux États-Unis

    • Le 31 janvier 1865, l'adoption du Treizième Amendement, qui abolit l'esclavage aux États-Unis, entrera en vigueur le 18 décembre. L'Union est maintenue, l'esclavage aboli.

    • Les 14e et 15e Amendements (1866-1869) accordent aux Noirs l'égalité civile et interdisent toute discrimination.

    4- Les conséquences de la Guerre Civile

    Bilan humain

    À la fin de la guerre, quelque 620 000 hommes avaient été tués et sûrement autant d'hommes avaient été blessés. Le Nord perdit au total 364 000 hommes (soit presque un soldat sur cinq) et le Sud en perdit 258 000 (soit presque un soldat sur quatre). Plus d'hommes moururent d'épidémies et de maladie que sur le champ de bataille, le rapport étant de quatre pour un. Au total, on estime qu'un million d'hommes moururent de la guerre sur une population de dix millions, ce qui représente 10 % du total. En termes de destruction et de pertes humaines, la guerre de Sécession fut la plus coûteuse de l'histoire américaine.

    Bilan économique

    Au Sud Richmond, Charleston, Atlanta, Mobile et Vicksburg étaient des champs de ruines Dans la campagne par laquelle étaient passées les armées ennemies, il ne restait plus que les quatre murs des domaines de plantations, des fermes détruites, des ponts brûlés et des lignes de chemin de fer arrachées. De nombreuses récoltes furent détruites ou confisquées et le bétail massacré

    Bilan politique

    La guerre accrut l'autorité du gouvernement fédéral, l'exécutif, en particulier, exerça une juridiction et des pouvoirs plus grands qu'à aucun autre moment de l'histoire de la nation.

    Le Congrès des États-Unis promulgua la plupart des lois contre lesquelles le Sud s'était si fortement opposé avant la guerre, notamment la loi agraire (Homestead Act), les amples crédits budgétaires pour la modernisation de l'équipement et les droits de douane les plus élevés de l'histoire américaine à cette date.

    En 1865, à cause de la guerre, les États-Unis étaient sur la voie de devenir une grande puissance industrielle.

     

    Le saviez-vous ?

    OK : l'origine du mot OK (Okay) remonte à la Guerre de Sécession, chaque soir le rapport mentionnait le nombre de tués de la journée ; s'il n'y en avait pas, on écrivait O K. (soit 0 Killed : zéro tués).

     

    Sources :

    - The Civil War Home Page

    - Gettysburg battlefield

    - FoundingFathers.info

    - Currierandives.info

    - Interesting.com

     

     http://www.medarus.org/NM/NMTextes/nm_03_02_secession.htm#secess1

     

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    [Private Henry McCollum of Company B, 78th Pennsylvania Infantry Regiment and three unidentified soldiers in 78th Pennsylvania Infantry uniforms at Point Lookout, Tennessee] 

     

    La guerre de Sécession (1861-1865)

     

     

     

    Cliquez sur les photos pour les agrandir. 
     
     
    La guerre de Sécession (ou guerre civile américaine) fut l'affrontement de deux conceptions inconciliables de l'Amérique : au Nord, les états de l'Union, industriels, libéraux, républicains et abolitionnistes ; au Sud, les états confédérés, agricoles, aristocratiques, démocrates et esclavagistes.
    L'élection, en novembre 1860, du candidat républicain Abraham Lincoln à la tête du pays mit le feu aux poudres. Son programme envisageait l'abolition de l'esclavage, ce qui aurait ruiné l'économie du Sud. Les onze états confédérés d'Amérique (la Confédération), dirigés par Jefferson Davis, firent donc sécession des Etats-Unis.
      
    Bientôt la guerre devint totale et effroyablement meurtrière. Si le Sud eut un temps l'avantage grâce au génie manœuvrier d'officiers comme le Général Lee, les armées de l'Union menées par le général Grant, plus nombreuses et dotées de matériels modernes, finirent par reprendre le dessus et, par une politique de destruction impitoyable, amenèrent le Sud à capituler, le 9 avril 1865, à Appotamox. Le 6 décembre, fut ratifié le 13e amendement qui abolissait l'esclavage.
      
    Si elle a cimenté durablement la nation américaine, la rendant une et indivisible, la guerre de Sécession reste sans doute l'un des plus grands traumatisme de l'histoire des Etats-Unis ; elle est, à ce jour, le conflit le plus meurtrier qu'ait jamais connu ce pays.
     
     
    Abraham Lincoln (Union)

    Robert Edward Lee (Confédération)
    Camp de la 31st Pennsylvania Infantry - Fort Slocum, Washington D. C.
     
    Officiers de la Horse Artillery Brigade - comté de Culpeper en Virginie

    "Pine Cottage" - quartiers d'hiver de soldats de l'Union
    Hôpital de Fredericksburg en Virginie
     
    Ingénieurs de l'Armée du Potomac en Virginie

    Ulysses S. Grant (Union)

    Pierre Gustave Toutant de Beauregard (Confédération)
    Employés de la Commission sanitaire - Washington D.C.

    Trois chirurgiens de la 1ère Division, 9e Corps - Petersburg, Virginie 1864

    A. Pinkerton, A. Lincoln et J. A. McClernand - Antietam, 3 octobre 1862
    Company D, U.S. Engineer Battalion - Petersburg en Virginie, août 1864
     
    Le sergent Joseph Dore, milice de l'Etat de New-York en 1860
     
    Company A, U.S. Engineer Battalion - Petersburg en Virginie - août 1864
     
    Canon d'ordonnance de 3 pouces modèle 1861 - Fair Oaks, Virginie, 1862
     
     
     
     
     
     
    Jefferson Finis Davis (Confédération)
     
     
    Lt. Col. Orson H. Hart, 3ème Corps - Brandy Station, Virginie (1863)

    James H. Childs (debout), 4th Pennsylvania Cavalry - Westover LN, Virginie, août 1862


    Employés de l’économat - Virginie, 1863
     
    Le lieutenant (et futur général) Custer avec ses hommes en 1862

    Shadrack White, ancien esclave émancipé
     
     
    "Dutch Gap", abris, en novembre 1864
     
    Assemblée devant le Quartermaster General's Office - Bâtiment Corcoran
    William Tecumseh Sherman (Union)
    Allégorie où le Nord se réconcilie avec le Sud


    Toutes ces photographies sont disponibles sur le site de la
    Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis :
      
    sources SUPERBE BLOG
      
      
      
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  • GUERRE de SECESSION

      

     

     George Armstrong Custer

    Général CUSTER et ses amis... et son chien 1862

     

      

    Le général George A. Custer

    Le général George Armstrong Custer

    Wagons couverts

    Wagons couverts

    George Custer et chien

    George Custer et chien

    Le général John A. Dix

    Le général John A. Dix

    Guerre civile blessés

    Guerre civile blessés

    Vols de W. Wright, Fort

    Première Armée vol

    Teamsters Negro

    Teamsters Negro

    Stewards hôpital

    Stewards hôpital

     

     Soldats par tente

      

     

     

    Cliquez sur les vignettes ci-dessous doivent être prises pour une version haute résolution de l'image, avec une description détaillée. Utilisez les boutons de navigation en bas pour naviguer dans le groupe suivant / précédent de vignettes.

    Général Sherman

    Général Sherman

    Locomotive à vapeur

    Locomotive à vapeur

    Général Hawley

    Le général William Hawley et le personnel

    [Richmond, en Virginie Guerre civile

    Richmond en Virginie dans la guerre civile

    Chevaux tirant Wagons

    Chevaux tirant Wagons

    Soldat mort

    Soldat mort

    Civil War Garçons Drummer

    Civil War Garçons Drummer

    Bateau ponton Toile

    Bateau ponton Toile

    Famille d'esclaves

    Famille esclave sur une plantation

    Atlanta, Géorgie.  Mètres de chemin de fer

    Atlanta, Géorgie. Mètres de chemin de fer

    Circulaire Eglise

    Circulaire Eglise

    Wagon Train

    Wagon Train

    Wagons couverts

    Wagons couverts

    Le général William française

    Bealton, en Virginie. Le général William H. français debout devant la tente

    USS Constitution

    La frégate la Constitution ancienne, vue de côté, au quai

    Fort Darling,

    Fort Darling,

    Admilral Farragut

    Le contre-amiral David G. Farragut

    Marins de la marine en uniforme

    Marins

    Funérailles guerre civile

    Funérailles guerre civile

    Le général George A. Custer

    Le général George A. Custer

    Stewards hôpital

    Stewards hôpital

    Guerre des blessés

    Scène d'attaque Ewell, le 19 mai 1864, près de Spottsylvania [c.-à Spotsylvania] Palais de justice. Morte soldat confédéré

    Soldats Enfouissement

    Soldats Enfouissement

    Morte

    Spottsylvania [c.-à Spotsylvania] Court House. Morte soldats confédérés recueillies pour l'enterrement

    Hommes sur Gallows

    Hommes sur Gallows

    George Custer et chien

    George Custer et chien

    Lettre de lecture Soldier

    Lettre de lecture Soldier

    Guerre civile blessés

    Guerre civile blessés

    [Petersburg, Virginie Etats-Unis

    Militaire américaine Telegraph Wagon

    Pont fortifié

    Nashville, Tennessee. Pont fortifié sur la rivière Cumberland

    Où Lincoln a été abattu

    Où Abraham Lincoln a été abattu

    Fort Johnson

    Fort Johnson

    Mortiers

    Yorktown, en Virginie. Batterie n ° 4 de montage 13 pouces mortiers. Extrémité sud

    Pont flottant

    Pétersbourg, en Virginie. Pont flottant

    Personne Morte

    Morte soldat confédéré dans les tranchées de Fort Mahone

    Le général Robert E. Lee,

    Le général Robert E. Lee, CSA

    Mule Armée Wagon

    Quatre mules armée d'équipe et le chariot

    Soldats Riding on a Train

    Soldats d'équitation sur le train

    Mort du soldat confédéré

    Mort du soldat confédéré

    Tranchées Pétersbourg

    Tranchées avant-Pétersbourg

     

     Stewards hôpital

     

    Stewarts hospital 1962

    Ambulance Service

    Ambulance Service

    Aquia Creek

    Aquia-Creek, en Virginie. Groupe permanent en face de l'hôpital

    Ballon guerre civile

    Ballons militaires Professeur Lowe, près de Gaines Mill, Virginie

    Mortiers

    Yorktown, en Virginie. Batterie n ° 4 de montage 13 pouces mortiers. Extrémité sud

    Locomotive guerre civile

    Locomotive guerre civile

    Commission chrétienne

    Commission chrétienne

    City Point, en Virginie

    City Point

    Aiken Landing, en Virginie

    Aiken Landing

     Ambulance Service

     

    1865

     

    Cliquez sur les vignettes ci-dessous doivent être prises pour une version haute résolution de l'image, avec une description détaillée.Utilisez les boutons de navigation en bas pour naviguer dans le groupe suivant / précédent de vignettes.

    Pêche

    Bermuda Hundred, en Virginie. Pêche sur la rivière James

    Cumberland Landing, en Virginie.  Groupe

    Cumberland Landing, en Virginie. Groupe à la ferme de M. de Foller

    Mule Team

    Mule Team

    Stavle Livery

    Écurie de louage

    Baïonnette au canon

    Baïonnette au canon

    Charleston dans la guerre civile

    Charleston guerre civile

    Petersburg, Virginie (environs).  Hange

    Petersburg, Virginie (environs). Corps Hange de William Johnson, un soldat nègre

    Kanawha Canal

    [Richmond, en Virginie Vue sur la rivière James et Kanawha Canal

    Guerre civile Ironclad

    Guerre civile Ironclad

    Mort d'Antietam

    Mort d'Antietam

    Bermuda Hundred, en Virginie.  Photographe

    Bermuda Hundred, en Virginie. Photographe à la tour signal de Butler

    Le général George Custer, Etats-Unis

    Le général George Custer, Etats-Unis

    Défenses de Washington

    Défenses de Washington

    Photographes guerre civile

    Photographes guerre civile

    Cantiniers

    Cantiniers

    Blown Up Soldier

    Gettysburg, Pennsylvanie. Effet d'un shell sur un confédéré

    Forgeron

    Forgeron

    Custer

    Custer

    Chevaux tirant des canons

    Chevaux tirant des canons

    Charrons

    Boutique Wheelright

    Wagons de secours

    Wagons de secours

    Militaire américaine Telegraph

    Militaire américaine Telegraph Construction Corps

    Noire Solicer

    Soldat noir dans la guerre civile

    General Lee GWC

    General Lee GWC

    [Washington, DC à bascule

    Abraham Lincoln président

    George Armstrong Custer

    George Custer et Armstong Amis

    Dead Bodies

    Antietam, au Maryland. Soldats confédérés comme ils sont tombés près du pont de Burnside

    Le président Abraham Lincoln en Top Hat

    Le président Lincoln au Top Hat

    Fort Sumter Intérieur

    Fort Sumter Intérieur

    Ambulance Service

    Ambulance Service

    Atlanta train Depot

    Atlanta, en Géorgie Railroad Depot; une vue plus proche

    Pétersbourg, en Virginie.  Société H, 114e

    Société H, 114e d'infanterie de Pennsylvanie

    Les soldats blessés

    Les hommes Kearney blessé à Fredericksburg.

    Mort

    Mort

    Artillerie

    Artillerie

    Voleur Drumming hors du camp

    Drumming une sortie Voleur de Camp

    [Culpeper, en Virginie].  Groupe des

    Culpeper, en Virginie

    Richmond Bridge

    Richmond Bridge

    Canons guerre civile

    Canons guerre civile

    Munitions

    Parapet du fort Sumter, avec des piles de munitions

     

    Mortiers 

    Voici pour votre considération est une vieille photo de Yorktown, en Virginie. Batterie n ° 4 de montage 13 pouces mortiers. Extrémité sud. Il a été créé en 1862 par Gibson, James F., b. 1828. La photo présente aux États-Unis.

      

     

    Soldat Nègre

    City Point, en Virginie. Soldat nègre gardiennage de 12 pdr. Napoléon. (Modèle 1857?)

    Mule Team

    Mule Team

    Fighters indiens

    Fighters indiens

    Le Cavalier

    Cavalier, un soldat de cavalerie de l'armée américaine

    Washington DC exécution

    Exécution à Washington DC

    Aquia Creek Landing, en Virginie

    Aquia Creek Landing

    Rappahannock Station, Virginie

    Rappahannock Station, Virginie

    Soldat mort

    Soldat mort

     

     Aquia Creek

     

    Nous présentons ici une image historique de Aquia-Creek, en Virginie. Groupe debout devant l'hôpital. Elle a été prise en 1863

    par Gardner, Alexandre, 1821-1882.

      

    [Culpeper, en Virginie].  Groupe des

    Culpeper, en Virginie

    Les soldats blessés

    Les hommes Kearney blessé à Fredericksburg.

    [Petersburg, Virginie Etats-Unis

    Militaire américaine Telegraph Wagon

    Bateau ponton Toile

    Bateau ponton Toile

    Combats de coqs

    Combats de coqs

    Locomotive pont sur chevalets

    Locomotive sur le pont sur chevalets

    Ambulance

    Ambulance

    Teamsters Negro

    Teamsters Negro

     

     Bateau ponton Toile

     

    Voici pour votre plaisir est une photographie d'inspiration Rappahannock Station, Virginie toile bateau ponton, 50e Nouvelle Ingénieurs York.

    Elle a été faite en 1864 par O'Sullivan, Timothy H., 1840-1882.

    La photo illustre théâtre principal de l'Est de la guerre, ses quartiers d'hiver à la station de Brandy, Décembre 1863-avril 1864

      

      

    Pont flottant

    Pont flottant

    Chevaux tirant Wagons

    Chevaux tirant Wagons

    Esclaves Greed

    Esclaves libérés

    Georgetown

    Georgetown

    Ballon Intrepid

    Professeur Thaddeus S. Lowe observant la bataille de son ballon "Intrepid"

    War Photographer

    Photographe à la tour signal de Butler

    Georgetown Ferry

    Georgetown Ferry

    [Richmond, en Virginie Guerre civile

    Richmond en Virginie dans la guerre civile

     

     Les soldats blessés

     

     Vous regardez une image importante d'hommes Kearney blessé à Fredericksburg. Elle a été prise en 1864 par Gardner, James.

     

     

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  • Le général Robert E. Lee

     

     

    GUERRE de SECESSION

     

     

     

     

    Vous regardez une belle image du général Robert E. Lee. Il a été créé entre 1860 et 1865. L'image présente aux États-Unis. Nous avons créé cette collection d'illustrations principalement pour servir comme un précieux outil pédagogique.


     

      

    Le général

    Le général

    Le général George A. Custer

    Le général George A. Custer

    Général Canby

    Le général Edward RS Canby

    Le général Robert E. Lee,

    Le général Robert E. Lee, CSA

    Le président Abraham Lincoln en Top Hat

    Le président Lincoln au Top Hat

    Général Sherman Artillerie

    Le général William T. Sherman, se penchant sur la violation d'arme

    Subvention américaine

    Subvention américaine

    Général Irvin McDowell

    Général Irvin McDowell

     

     

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  • La Guerre de Sécession.

     
    John Keegan, La Guerre de Sécession, Paris, édition Perrin, 2011.
     
    Grand spécialiste britannique d’histoire militaire, qui a livré des classiques sur les grands conflits occidentaux (ses ouvrages sur les deux guerres mondiales sont incontournables), John Keegan aborde une guerre civile étrange, presque exotique aux yeux des Européens, fantasmée par le cinéma et une littérature de pacotille, mais dont on sait au fond peu de choses. Réunissant les conclusions des travaux de nombreux historiens américains sur le sujet, mêlant comme à son habitude l'histoire bataille à une analyse sociale et culturelle de la guerre, Keegan offre une synthèse passionnante et utile sur le sujet.
     
    L'historien britannique montre d’abord que la Guerre de Sécession a construit la nation américaine, au même titre que la Guerre d’Indépendance. Elle est, à ce jour, la plus grande conflagration civile au sein d’une nation démocratique (un million de morts sur quatre années de conflit). Elle marque la fracture douloureuse d’une république fédérale qui avait fondé son unité sur le rejet de l’occupant anglais, l’attachement à une culture anglo-saxonne protestante et l’héritage juridique de la monarchie parlementaire. Mais, en 1861, et malgré un sens remarquable du compromis au sein de son élite politique durant soixante ans, les Etats-Unis constituent une «maison divisée» (Lincoln).
      
    L’Union au Nord, urbanisée et industrialisée, forte de matières premières minières et agricoles abondantes et bien exploitées, dont la société est attachée à une totale liberté, s'oppose à un Sud confédéré rural, écartelé entre des grands propriétaires cotonniers bénéficiaires de l’esclavage, et une paysannerie pauvre vivant d'expédients dans de petites exploitations vivrières. Au-delà du problème de l’esclavage, se dessine un conflit idéologique national, une opposition générale de principes.
      
    Ce conflit touche aux fondements d’une République inachevée : sur le socle constitué par la Déclaration d’Indépendance, la Constitution et les dix premiers Amendements, le peuple doit-il privilégier l’unité du pays ou la liberté des états, dont le droit pour ceux du Sud de conserver le système de l’esclavage, seule solution au problème posé par la question raciale selon ses défenseurs, est une des manifestations les plus saillantes ? L'abolition de l'esclavage, imposée par la victoire de l'Union en 1865, n'est pas la seule contribution de la guerre au façonnement du nouveau visage de l'Amérique. Keegan montre que la Guerre de Sécession a transformé un pays encore jeune et inopérant devant les exigences de la modernité politique.
      
    Ainsi, l’Etat fait sa grande apparition dans la vie des citoyens américains, confédérés comme unionistes : la multiplication des fonctionnaires, imposée par l’effort de guerre, surtout à Washington ; la confiance progressive dans l’utilisation quotidienne du papier-monnaie, à une époque où seul l’or compte dans le mécanisme des échanges. L’Etat se modernise également.
      
    Ainsi, le budget de guerre finit par intégrer des outils de gestion modernes comme l’endettement, l’émission de papier-monnaie et de bons du Trésor ou le recours à l’emprunt de guerre. L'action militaire du citoyen américain a donné une dimension tragique et charnelle à une société-modèle se conformant jusque là à la douceur de l'idée de Nature, héritière des vues très théoriques du siècle des Lumières. La génération des années 1860 est constituée de combattants-survivants ayant expérimenté le feu, la camaraderie et la solidarité citoyenne.
      
    Cette génération a fait la découverte, sensible et passionnelle parce que souvent douloureuse, d’un territoire national en extension permanente dont elle ne saisissait pas encore l'immensité des espaces et la diversité des paysages. En un sens, la Guerre de Sécession est la deuxième phase d’une Révolution commencée au XVIIIe siècle. Elle a permis à la société américaine de s'immerger dans la passion nationale du XIXe siècle, aussi active en Europe qu'en Amérique latine. En 1783, les Etats-Unis se définissaient comme une République.
      
    En 1865, ils se définissent comme une nation. Cela explique pourquoi le souvenir de la guerre civile n’a jamais suscité chez les anciens combattants une amertume ou une exigence sourcilleuse équivalentes à celles éprouvées par les poilus de la Grande Guerre. Cela explique aussi pourquoi le socialisme n’a pu se développer après Gettysburg : contredisant les assertions de Marx, le peuple américain en avait déjà terminé avec la  phase révolutionnaire, violente et utopique, de son histoire.
     
    La Guerre de Sécession est un étrange chaînon manquant entre les guerres napoléoniennes et la Première Guerre mondiale. Elle fut prise de haut par certains stratèges européens de la fin du XIXe siècle, qui y voyaient un conflit d’amateurs. Elle fut longtemps considérée comme une proto guerre totale, annonciatrice des deux grands massacres mondiaux du XXe siècle.
      
    Grâce à un habile travail comparatif, et à une analyse pointue des stratégies et des tactiques mises en œuvre sur les champs de bataille, Keegan restitue la guerre civile américaine dans toute sa spécificité et son originalité. Certes, la Guerre de Sécession touche une nation jeune qui expérimente la conscription et la formation militaires avec maladresse. Keegan souligne ainsi le manque d'instuction des jeunes officiers (West Point ne fournit, par exemple, aucun cours de géostratégie ou de topographie militaire). Les recrues sont formées rapidement, suivant des manuels de stratégie écrits en Europe, et appliqués à la lettre par des officiers instructeurs élus, souvent à peine plus savants que leurs hommes, et guidés par de vieux miliciens ou des anciens soldats de la Guerre du Mexique.
      
    La troupe doit saisir l’importance d'un parfait alignement de ses membres lors du tir, afin de soutenir une plus grande concentration et une plus longue portée du feu. Dès lors, elle doit lutter contre une tendance naturelle à la dispersion, héritée d'une longue tradition de guerres d’escarmouches et de guet-apens fréquentes au XVIIIe siècle (Guerre de Sept ans, Guerre d’Indépendance). Cette application scolaire des principes européens de la guerre se retrouve également dans la croyance des deux états-majors en une grande bataille décisive (type Austerlitz) qui mettrait fin d’un coup au combat. En fait, la Guerre de Sécession a été marquée par 10 000 batailles, dont 200 d’importances, soit une moyenne de 6 à 7 batailles par jour.
      
    Conflit d’usure et d’attrition, il peut préfigurer la grande boucherie de 1914 : le nombre de morts (1 million dans les deux camps) et l’épuisement rapide des régiments (jamais reconstitués au fur et à mesure des pertes mais décimés jusqu’à l’extinction complète de la formation) ; la hargne des combats ; le recours au retranchement, au départ improvisé sur le terrain, puis de plus en plus institutionnalisé ; l'utilisation massive de la réserve. Pourtant, Keegan montre que le conflit présente des spécificités stratégiques propres, dans lesquelles la géographie joue un rôle important.
      
    L’espace de conflit est un quadrilatère de 2,5 millions de kilomètres carré, encadré du Nord au Sud par les Appalaches et le Mississippi. Un long couloir continental au bout duquel on trouve des centres urbains et économiques d’importance (la Nouvelle-Angleterre, Baltimore et Philadelphie au Nord, Augusta et Atlanta au Sud). Si l’Union bénéfice de lignes de chemin de fer modernes, le Sud confédéré peut compter sur une topographie complexe et tourmentée.
      
    De fait, parce que les cibles (villes, industries) sont trop éloignées et qu’une guerre menée contre le potentiel économique de l’ennemi est impossible, parce que le combat face à la Nature américaine est difficile (surtout pour les armées unionistes), parce que la seule richesse adverse à grever est son potentiel humain, la guerre ne peut se traduire que par une succession de batailles acharnées sur un terrain propice aux concrétions soudaines de troupes. Avec l'importance du potentiel industriel du Nord et l’apparition de certaines armes nouvelles, la Guerre de Sécession ressemble à une répétition générale de la Grande Guerre.
      
    Certes, l’Union a gagné grâce à un afflux permanent de liquidités générées par une économie prospère (exportation de céréales vers l’Europe et dynamisme de l’industrie textile lainière) et de troupes fraîches (le flux migratoire ne s’est pas tari entre 1861 et 1865). De nouvelles armes ont bien été testées : le blindage pour les cuirassiers de la flotte confédérée ; les premiers essais de sous-marins (le Hunley en 1865) afin de contourner le blocus ; le fusil à chargement par la culasse et la mitrailleuse, déjà expérimentée au Mexique. Mais ces innovations sont peu déterminantes.
      
    La Guerre de Sécession reste une guerre du XIXe siècle, une guerre de paysans plutôt pauvres, maniant des fusils Einfeild et Renfield à longue portée (300 mètres) avec de plus en plus d’adresse, peu aidés par une cavalerie marginale et inopérante sur des terrains vallonnés ou encaissés, une artillerie statique peu efficace, et une médecine militaire dépassée par son ignorance (les amputations à la chaîne, l’absence de recours à l'antisepsie) et responsable de deux tiers des morts au combat.
      
    Une guerre dans laquelle l’esprit de corps et la culture militaire comptent moins qu'un attachement à son terroir, une camaraderie régionale ou locale parmi des soldats dispersés et esseulés (des compagnons issus des mêmes lieux s'agrègent car ils se retrouvent loin de chez eux, découvrant de manière brutale l’immensité du territoire américain), un rejet de la lâcheté au combat et une «peur de la peur» plus motivante que les ordres des officiers (dans cette armée démocratique, il n’y a pas de tradition de coercition au sein de la hiérarchie). Un état d’esprit unique que les désertions massives des années 1863-1864 ne vient pas gâter.
     
    La spécificité de la Guerre de Sécession est aussi visible dans son impact sur la société américaine non combattante et dans son héritage historique. Dès 1861, et malgré les incursions nordistes vers La Nouvelle-Orléans ou Atlanta, les généraux des deux camps refusent de prendre les civils pour cible. Ces derniers n’en ressentent pas moins durement les effets de la guerre : pénurie alimentaire et matérielle au Sud, douleur psychologique vivement ressentie dans les deux camps. Avant le XIXe siècle, à cause de la lenteur de transmission des informations, une épouse de soldat vivait dans une sorte d’oubli apaisant de son époux.
      
    Par les chemins de fer, les mauvaises nouvelles peuvent arriver plus vite dans les foyers des militaires. Les familles vivent alors dans l'attente et l’angoisse permanentes d’une mauvaise nouvelle, préfiguration du stress qu'éprouvera le monde civil européen entre 1914 et 1918.
      
    La femme américaine sort grandie du conflit. Moins par le travail rural qu’elle assume à la place d’un mari absent, et qui vient se superposer à une liste de tâches domestiques déjà bien chargée, que par son rôle crucial de ciment de la cellule familiale, de consolatrice et de confidente auprès du soldat sudiste vaincu, d’élément actif dans l’organisation de la société en guerre (voir le rôle de Clara Burton, future fondatrice de la Croix Rouge américaine).
      
    La guerre a aussi redéfini la place des Noirs au sein de la nation, sans pour autant que ces derniers en aient tiré de substantiels avantages, exceptée l’abolition de l’esclavage. Peu opérants dans l’armée nordiste (1/10e des combattants sont d'anciens esclaves mal utilisés, souvent brimés et effrayés à l’idée de combattre les maîtres de la veille), les Noirs sont peu nombreux à quitter le Sud après 1865. Incapables d’acquérir les parcelles des grandes propriétés mises en vente par le gouvernement fédéral, ils sont contraints d'accepter un métayage qui reproduit la servitude économique du passé. Proches des anciens maîtres blancs, ils vivront dans une société sudiste qui va habilement contourner les 14e et 15e amendements sur l’égalité des droits des citoyens, quelque soit leur race, pour mieux perpétuer la ségrégation jusque dans les années 1950.
      
    L’héritage de la Guerre de Sécession est ambigu. Si la génération combattante n’a pu bénéficier du travail de catharsis freudienne dont jouira celle des années 1920 et 1930 en Europe, si la jeune tradition littéraire américaine n’a pas suscité des textes de première main identiques à ceux des poètes anglais de la Grande Guerre (Walt Whitman et Stephen Crane n’ont pas pris part au conflit), son expérience du combat est rapidement apparue comme un mal nécessaire, un sacrifice librement consenti à l'achèvement de la construction de la République.
      
    Cette perception positive, très éloignée du sentiment de gâchis engendré par la Grande Guerre, va de paire avec une mémoire familiale scrupuleusement conservée dans des correspondances ou des journaux intimes qui traversent les générations et entretiennent un souvenir et une piété vivaces (fréquentation des cimetières militaires). Une religion du souvenir patriotique assez similaire à celle qu'affectionnent les familles britanniques ou canadiennes actuelles. Si le Nord a imposé au Sud des lieux de mémoire dont les combattants sudistes morts en dehors des états de l’Union sont exclus (Gettysburg, Arlington), il n’a pu imposer une journée de commémoration pour tous les états (Le Memorial Day du 30 mai n’occulte pas quatre autres jours fériés dont certains sont propres aux anciens états sécessionnistes).
      
    Et si le Sud n’a pu longtemps assumer sa mission de conservatoire de civilisation, de gardien de valeurs traditionnelles anéanties ou ignorées par le Nord, il a en revanche triomphé dans la représentation du conflit et dans la constitution du mythe du «vieux Sud» au XXe siècle, porté par Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell et sa célèbre adaptation cinématographique.
     
    Un livre foisonnant et passionnant, pour tous les amateurs d’histoire militaire et d’histoire américaine.
      
      
    Publié par  Monsieur kleszewski Professeur d'histoire géographie 
     - lien sources :
     
     
     
     
     
     
     
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  • Civil War Scouts and Guides

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    Scouts and guides, Army of the Potomac

     

    Here for your consideration is an artistic picture of Scouts and guides, Army of the Potomac. It was created in 1862.

    The picture presents United States.

    We have created this collection of illustrations primarily to serve as a valuable educational tool. Contact curator@old-picture.com.

    Image ID# 2611E564

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     sources : http://www.old-picture.com/civil-war/Scouts-Civil-War.htm

     

     

     

     

     

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    Sherman on Horseback

    General William T. Sherman on horseback at Federal Fort No. 7

    Card Game

    Card Game

    Aquia Creek Landing, Virginia

    Aquia Creek Landing

    Civil War Soldiers Eating

    Soldiers Eating

    Dead Civil War Soldiers

    Dead Civil War Soldiers

    Locomotive Trestle Bridge

    Locomotive on Trestle Bridge

    Ironclad Canonicus

    James River, Virginia. U.S. monitor CANONICUS taking on coal from a schooner

    Civil War Scouts and Guides

    Civil War Scouts

    Christian Commission

    Christian Commission

    Pontoon Bridge

    Pontoon bridge

    Repairing Track

    Men repairing single-track railroad after Battle of Stone's River

    Honorable Howell Cobb C.S.A.

    Honorable Howell Cobb C.S.A.

    Pontoon Bridge

    Pontoon Bridge

    Sailing Ships

    Sailing Ships

    Civil War Soldier

    Captain Francis M. Bache, 16th U.S. Infantry

    General McCook

    General Alexander McCook

    Washington, D.C.  Chain

    Chain Bridge over the Potomac

    General Hooker

    General Hooker

    [Washington, D.C.  Adjusting

    Hanging Lincoln Conspirators

    Johnsonville, Tennessee

    Johnsonville, Tennessee

    Negro Soldier

    City Point, Virginia. Negro soldier guarding 12-pdr. Napoleon. (Model 1857?)

    Civil War Scout

    Daniel Cole, A Federal scout

    General Rufus Ingalls

    General Ingalls

    [Charleston Harbor, S.C.

    USS Monitor Catskill

    Artillery Park

    Yorktown, Virginia Federal artillery park

    Morgan Rifles

    Morgan Rifles

    President Lincoln Standing

    President Lincoln With General McClellan

    General Sherman in Atlanta Georgia

    General Sherman in Atlanta Georgia

    Lt. General Edmund Kirby-Smith

    Lt. General Edmund Kirby-Smith

    Fairfax Courthouse, Virginia.

    Fairfax Courthouse, Virginia

    Quartermaster

    Civil War Quartermaster

    Civil War Camp

    Culpeper, Virginia. Dr. Charles K. Irwin, 72nd New York Infantry in front of tent

    William Tecumseh Sherman

    Maj. General William T. Sherman

    Civil War Ships

    Civil War Ships

    Hannival Hamlin

    Abraham Lincoln's Vice President Hannibal Hamlin

    General Meade

    General George G. Meade

    Yorktown, Virginia  Embarkation

    Yorktown, Virginia Embarkation for White House Landing, Va.

    New York Herald

    New York Herald

    Grave Diggers

    Grave Diggers

    Ambulance

    Ambulance

       
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