• Crazy Horse (vers 1842-1877) Chef des Sioux-Oglala

    SHWANEE

    Crazy Horse (vers 1842-1877)

    Chef des Sioux-Oglalas

     

    Guerrier intrépide, visionnaire mystique, stratège exceptionnel et chef charismatique, il a animé, avec Sitting Bull, l’ultime combat des Indiens des Plaines du Nord. Crazy Horse est devenu le symbole de la résistance des Indiens à l’invasion blanche.

    "celui aux cheveux clairs"

     

    Crazy Horse est un Oglala du clan Hunkpatila.

     

    Son nom lakota est "Tashunka Witko". Il est né au coeur de "Paha Sapa", le "Coeur de tout ce qui est", les Black Hills.

     

    Sa mère meurt quand il est encore enfant. L’une des soeurs de Spotted Tail, le grand chef des Sioux-Brulés, deviendra la mère adoptive du petit garçon. C’est pourquoi Spotted Tail est considéré comme son oncle.

     

    Afficher l'image d'origine

    Il n’existe aucune photographie de lui, mais des témoignages rapportent que ses cheveux étaient châtains, légèrement ondulés.

    Il avait le teint clair, était plutôt petit et mince. Il se montrait d’un naturel peu expansif, préférant la solitude.

    On l'appelait alors "Jiji Kin", "Celui aux Cheveux Clairs".

     

    La grande vision

     

    Il est en visite avec sa mère dans le camp du chef des Brulés Conquering Bear, le 19 août 1854, près de Fort Laramie quand éclate ce que l'on  a appelé "l’incident Grattan".

     

    L’année suivante, il découvre les atrocités commises par les soldats du général William S. Harney lors du massacre de Ash Hollow, sur les bords de la Blue Water Creek.

     

     

    Ces tragiques événements vont renforcer sa volonté de se tenir le plus loin possible des Blancs.

    A l’âge de seize ans, lors d’une recherche de vision, il se voit sous les traits d’un cavalier galopant au milieu des nuages de grêle environné d'éclairs.

     

    Les flèches et les balles tirées contre lui ne peuvent l'atteindre, tandis qu’un faucon roux le survole, semblant le protéger.

     

    Puis, il se sent happé par des mains des gens de son peuple qui le tirent en arrière. Il comprend que cette vision qui va guider sa vie, cette vision des "wakinyan", des "êtres-tonnerres", lui impose de devenir un "heyoka", un "contraire" et de conduire sa vie d'une manière étrange, d'une façon contraire à celle des autres guerriers.

     

    Il devra rester humble, vêtu pauvrement, se dévouer entièrement aux siens et repousser la gloire et les honneurs.

     

    Il va désormais au combat avec une témérité renouvelée, recherchant la mort, le visage peint d’éclairs et le corps parsemé de points blancs, comme le cavalier qu’il a vu dans sa vision.

     

     

     

    Dans ses cheveux détachés, il place une unique plume de faucon roux et une petite pierre que lui a donnée Horn Chips l’homme-médecine.

     

    Son père, un homme-médecine réputé, lui donne son propre nom,

    Crazy Horse et prend celui de Worm.

     

     

     

     

    Après l'odieux massacre des Cheyennes à Sand Creek en novembre 1864, Crazy Horse conduit des guerriers lakotas et cheyennes contre les établissements blancs le long de la North Platte.

     

     

    En juin 1865, près de Horse Creek, il vient au secours de Lakotas pacifiques qui campaient près de Fort Laramie et que l’armée avait décidé de déplacer. Il est aux côtés de Red Cloud dans la guerre pour préserver les territoires de chasse dans la vallée de la Powder River au Wyoming.

     

    On remarque son courage et sa témérité lors de l’attaque de Platte Bridge le 25 juillet 1865. Sa bravoure au combat, son intelligence, son total dévouement aux siens, son charisme, le désignent déjà comme un conducteur de son peuple.

     

    Il devient bientôt un stratège exceptionnel, passé maître dans l’art de l’embuscade. Il exige des guerriers qui le suivent le strict respect du plan prévu et leur interdit la recherche de l’exploit personnel qui a coûté tant de défaites aux Indiens.

     

    En août 1865, le général Patrick E. Connor organise une expédition en plein coeur du pays de Powder River. Crazy Horse est l'un des chefs de guerre des Lakotas qui, avec leurs alliés Cheyennes et Arapahos mettent en déroute les mille six cents soldats des colonels Cole et Walker.

     

    La guerre de Red cloud (1866-1868)

    En juin 1866, les soldats du colonel Henry B. Carrington sont chargés de construire des forts pour protéger la Piste Bozeman, dans la vallée de la Powder River. Le Fort Phil Kearny est une véritable provocation pour les Indiens.

     

     

    Le 21 décembre 1866, Crazy Horse organise une grande embuscade contre les soldats de Fort Phil Kearny. Feignant l'attaque d'une corvée de bois, les Indiens parviennent à faire sortir une centaine de soldats conduits par le capitaine William J. Fetterman. Crazy Horse et quelques guerriers entraînent les soldats hors de vue du fort.

     

     

    Le long de Peno Creek, mille cinq cents guerriers Sioux, Cheyennes et Arapahos se jettent sur le détachement. Tous les soldats sont tués et scalpés.

     

     

    Ce combat restera célèbre parmi les Lakotas comme la bataille des "Cent dans la main". Pendant tout l'hiver, les guerriers de Crazy Horse harcèlent les soldats assiégés dans les forts le long de la Powder River.

     

    Afficher l'image d'origine

     

     

    Le  2 août 1867, une nouvelle embuscade est tendue aux soldats de Fort Phil Kearny.

     

    Mais les bûcherons qui effectuent une coupe de bois, sont protégés par des soldats dissimulés dans des chariots bâchés.

     

     

    Malgré l'insistance de Crazy Horse qui conseille la prudence, les charges des guerriers de Red Cloud se brisent sur les chariots disposés en cercle.

     

    L'échec du combat de "Wagon Box",  n'empêchera pas la victoire totale des Indiens.

     

    Crazy Horse possède au plus haut point, les vertus du guerrier lakota : sagesse, générosité, courage et grandeur d'âme.

     

    Ses qualités exceptionnelles lui valent une distinction rarement accordée à un guerrier aussi jeune. Il devient l’un des quatre "porteurs de chemise" des Oglalas, une haute dignité conférée à des hommes jugés capables de défendre le peuple durant les périodes de crises.

     

    Black buffalo woman

    Lorsque Red Cloud victorieux décide en novembre 1868 de signer le traité de Fort Laramie et de rassembler son peuple sur la Grande Réserve Sioux, Crazy Horse reste à l’écart et continue la lutte.

     

    Il ne peut accepter une limitation de sa liberté. Menant leur vie traditionnelle sur les vastes terrains de chasse "non-cédés" que le traité leur a reconnus, lui et les siens poursuivent leurs expéditions contre leurs ennemis, en particulier contre les Crows maintenant installés sur une réserve dans les Big Horn Mountains.

     

    En 1870, Crazy Horse enlève Black Buffalo Woman, son amour de jeunesse. No Water, le mari jaloux, du clan des "Bad Faces"  et apparenté à Red Cloud, le blesse au visage d'un coup de revolver.

     

    Le scandale est tel que Crazy Horse perd la dignité de "porteur de chemise".

     

    Dans l’été 1872, avec ses guerriers, il rejoint Sitting Bull et harcèle les arpenteurs qui construisent la "Northern Pacific Railway", à la limite nord des territoires de chasse.

     

    En 1873, il affronte l’expédition conduite par le lieutenant-colonel George A. Custer sur la Yellowstone River. La même année, sa petite fille de deux ans meurt de la rougeole.

     

    "on ne vend pas la terre sur laquelle le peuple marche"

     

    En 1874, Crazy Horse continue à mener la résistance avec Sitting Bull quand, Custer, en violation du traité de Laramie pénètre dans les Black Hills, empruntant ce que les Indiens appelleront "la Piste des Voleurs". A la tête d’une expédition géologique, Custer est chargé de vérifier les rumeurs de gisements aurifères dans les collines.

     

    Afficher l'image d'origine

    L'expédition confirme la présence de grandes quantité d’or dans les Black Hills. Aussitôt, une nouvelle ruée vers l'or commence.

     

    Crazy Horse se tient éloigné des conseils réunis par les Blancs qui cherchent à acheter les Black Hills, la terre sacrée des Lakotas. Il dit :

     

    "On ne vend pas la terre sur laquelle le peuple marche"

     

     

    La guerre pour les black hills (1876-1877)

     

    A la fin de 1875, le gouvernement intime l’ordre aux Indiens insoumis de regagner la réserve. Puis, au coeur de l'hiver, le général Philip H. Sheridan lance sa "Campagne contre les Sioux". Crazy Horse va devoir mener une guerre défensive contre l’armée lancée à sa poursuite.

     

     

    En mars 1876, les rescapés cheyennes de l'attaque brutale des soldats de l'avant-garde du général George Crook sur la Lodge Pole Creek atteignent à bout de forces le camp de Crazy Horse. Malgré une situation rendue encore plus difficile par un hiver très rude, ils sont nourris et réconfortés.

     

     

    Au début de l’été 1876, un village de plusieurs milliers de tipis rassemble tous les Indiens qui refusent de vivre sur la réserve.

     

    Le 17 juin, Crazy Horse, à la tête de plus de mille guerriers sioux et cheyennes décide d'aller affronter sur la Rosebud River les mille cinq cents soldats de Crook qui menacent l'immense village.

     

    Les charges des Indiens conduites par Crazy Horse sont si puissantes que Crook doit se replier, abandonnant la campagne.

     

    Les éclaireurs shoshones et crows, par leur résistance courageuse, permettront aux soldats de se dégager. La bataille de Rosebud River, l'une des plus acharnée des guerres indiennes, est connue par les Lakotas comme "le combat où la soeur sauva le frère".

     

     

     

    La semaine suivante, le 25 juin 1876, sur les bords de la Little Bighorn River, Crazy Horse est à la tête des guerriers qui repoussent la première attaque du major Reno, puis quand le 7ème régiment de cavalerie de Custer charge à l'autre bout de l’immense village, c’est encore Crazy Horse qui mène les guerriers oglalas dans une fulgurante contre-attaque. 

     

    "C’est un bon jour pour mourir !

    C’est un beau jour pour se battre !

    Que les coeurs courageux me suivent !"

    se serait-il écrié. Malgré une courageuse résistance,

    le détachement de Custer est anéanti.

     

     

    Alors que Sitting Bull et les siens s’exilent au Canada, Crazy Horse demeure dans les Bighorn Mountains du Wyoming.

     

    Durant tout l’automne, il échappe aux troupes de Crook, puis, le 8 janvier 1877, dans les Wolf Mountains, en pleine tempête de neige, il parvient, en usant d’une habile stratégie, à tenir en échec les soldats du colonel Nelson A. Miles.

     

    Après un terrible hiver, les Oglalas affamés, épuisés, ont perdu l’espoir. Crazy Horse a du mal à convaincre son peuple de continuer à résister.

     

    En mars 1877, Spotted Tail veut le rencontrer pour le convaincre de se rendre. Mais Crazy Horse l’évite.

     

    C’est la visite de Red Cloud qui, en avril, décide Crazy Horse à faire sa reddition.

     

    Red Cloud lui promet au nom du général Crook une réserve dans le pays de Powder River.

     

    Fort robinson (1877)

     

    Le 6 mai 1877, Crazy Horse arrive avec mille deux cents Oglalas à Fort Robinson, l’agence de Red Cloud où il fait sa reddition au général Crook. Malgré leur épuisement, les Oglalas tiennent à faire impression sur les soldats et défilent en chantant un chant de guerre.

     

    Un officier s’écrie :

     

    "Ce n’est pas une reddition, c’est une marche triomphale !". Pendant l’été, les tensions entre les Indiens qui vivent autour de Red Cloud Agency augmentent de plus en plus.

     

    Le général Crook insiste pour que Crazy Horse se rende à Washington pour rencontrer le président Rutherford B. Hayes, mais Crazy Horse refuse obstinément.

     

    Il exige toujours qu'on accorde à son peuple la réserve promise. Lors d'une entrevue avec les soldats, on lui demande des hommes pour guider l'armée contre contre les Nez-Percés. Bien que réticent, il consent toutefois.

     

    Mais un interprète malveillant prétend que Crazy Horse promet au contraire de tuer tous les soldats.

     

    Cette réponse est considérée par les Blancs, comme une provocation. Même parmi les siens, depuis qu'il s'est rendu, Crazy Horse n'est plus écouté comme par le passé. Beaucoup d'Indiens de la réserve se rangent désormais aux côtés de Spotted Tail et de Red Cloud.

     

    Crazy Horse est de plus en plus seul. Il est désormais considéré, par les Blancs, comme le principal fauteur de troubles.

     

    Afficher l'image d'origine

    Assassinat de Crazy Horse
     
     
    Assassinat de Crazy HorseAucune photographie de Crazy Horse n'a jamais été authentifiée, mais Amos Bad Heart Bull réalisa ce mémoire pictographique du meurtre de Crazy Horse à Fort Robinson, le 5 septembre 1877. © Amos Bad Heart Bull Yale University
     

     Afficher l'image d'origine

     

     

    Le 5 septembre 1877, Crook décide de faire arrêter Crazy Horse. Ses ordres sont de l'envoyer comme prisonnier de guerre au pénitencier de Dry Tortugas, au large de l’extrême sud de la Floride.

     

    Ignorant se qui se trame contre lui, Crazy Horse confie sa femme Black Shawl, malade, à Spotted Tail. Il consent à suivre le fort contingent de policiers indiens chargé de le ramener à Fort Robinson.

     

    On fait croire à Crazy Horse à une entrevue avec Crook.

     

    A leur arrivée au fort, ils sont entourés par une foule grondante d'une centaine de Lakotas. Crazy Horse reconnaît parmi ceux qui l'environnent Little Big Man, son ancien compagnon d’armes (qu'on ne doit pas confondre avec le personnage du film d’Arthur Penn).

     

    Il est devenu policier indien au service des Blancs.

     

    Crazy Horse comprend alors qu'il est en train de vivre la partie ultime de sa grande vision : celle où des gens de son peuple essaient de l'agripper, de le retenir en arrière.

     

    Little Big Man et un officier le conduisent Crazy Horse vers un baraquement en rondins.

     

     

    Afficher l'image d'origine

     

     

    Au seuil du bâtiment, toujours maintenu fermement par Little Big Man, Crazy Horse s'aperçoit qu'on veut le jeter en prison.

     

    Il se débat, blesse Little Big Man d'un coup de couteau et se rue vers l'extérieur.

     

    Un officier crie un ordre. Une sentinelle surgit et frappe Crazy Horse de deux coups de baïonnette dans les reins.

     

    Le médecin du fort, son fidèle ami Touch-The-Clouds et son père l'assistent dans son agonie qui dure toute la nuit.

     

    Avant de mourir, il murmure à son père :

    "Dis au peuple qu'il ne peut plus compter sur moi"

     

     

    Ses parents emportent son corps et l’enterrent secrètement quelque part sur les rives de Chankpe Opi Wakpala, Wounded Knee Creek.

     

    La légende

    En 1955, paraît une excellente biographie de Crazy Horse par Mari Sandoz : "Crazy Horse, the strange man of the Oglalas" ("Crazy Horse, l’homme étrange des Oglalas").

     

    En 2004, Joseph Marshall III, un écrivain et historien brulé de Rosebud publie "The journey of Crazy Horse" ("Crazy Horse, une vie de héros"), une admirable biographie du grand chef oglala.

     

     

     

    Afficher l'image d'origine

    Crazy Horse représente actuellement le héros le plus pur et le plus respecté de la résistance des Indiens d’Amérique du Nord à l’invasion blanche.

     

     

     

    Sa bravoure au combat, ses qualités de stratège, son dévouement à son peuple, son mysticisme en font un personnage de légende.

     

    Lors de la Danse du Soleil, des intercesseurs spirituels invoquent l’esprit de Crazy Horse. L’expression "In the Spirit of Crazy Horse" est couramment employée par les militants indiens actuels pour marquer leur révérence à leur passé et leur esprit de résistance à la culture dominante.

     

     


    Crazy Horse (vers 1842-1877) Chef des Sioux-Oglala

     

     

     

     

     

     

     

    « Spotted Tail (1833-1881) Chef des Sioux-brûlés. »
    Pin It

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :